Circonstances d’exposition
Quels produits sont amiantés ?
L'amiante a longtemps été considéré comme un matériau miracle, peu cher et aux qualités exceptionnelles. Il a été utilisé massivement pendant plus de 130 ans. La consommation d'amiante en France était à son plus haut niveau entre 1973 et 1975 : on en utilisait alors environ 150 000 tonnes/an. Ce sont plusieurs milliers de produits à utilisation industrielle ou domestique qui ont été fabriqués. On peut les classer en fonction de leur présentation :
- l'amiante brut en vrac était utilisé pour l'isolation thermique en bourrage ou en flocage (projection) ;
- l'amiante tissé ou tressé était aussi utilisé pour l'isolation thermique de canalisations, d'équipements de protection individuelle (EPI), de câbles électriques… ;
- l'amiante sous forme de plaques de papier ou carton d'épaisseur variable (5 à 50 mm) était utilisé pour l'isolation thermique d'équipements chauffants, de faux plafonds, de joints… ;
- l'amiante sous forme de feutre servait surtout à la filtration ;
- l'amiante incorporé sous forme de poudre était présent dans des mortiers à base de plâtre, dans des mortiers-colles, des colles, des enduits de finition… ;
- l'amiante mélangé à du ciment (amiante-ciment) a permis de fabriquer de multiples composés pour la construction : plaques ondulées, éléments de façade, gaines de ventilation, canalisations… ;
- l'amiante comme charge minérale était incorporé à des peintures, des vernis, des mastics, des mousses d'isolation… ;
- l'amiante mélangé à des matières plastiques ou à des élastomères permettait de fabriquer des joints, des revêtements, des ustensiles ménagers, des garnitures de freins… ;
- l'amiante incorporé aux bitumes servait pour l'étanchéité des toitures, contre la corrosion, pour les revêtements routiers…
Plusieurs matériaux amiantés susceptibles d’être rencontrés dans le cadre du travail
L'utilisation de l'amiante a été progressivement restreinte jusqu'à son interdiction totale en France en 1997. Aucun de ces produits amiantés n'est plus fabriqué ni importé en France depuis cette date. Cependant, il subsiste des matériaux amiantés, en particulier dans les bâtiments mais aussi dans certains revêtements routiers dont le recyclage a pu être pratiqué jusqu’en 2013, et dans des équipements industriels anciens, des matériels roulants ferroviaires, aéronefs et navires.
Il existe un inventaire des dénominations commerciales des produits contenant de l'amiante construit à partir de la déclaration des fabricants, réalisé par l'INRS en 1998.
L’amiante peut également être présent naturellement dans les sols de certains départements en France et se présenter sous forme d’affleurements (Haute-Corse, Loire-Atlantique, Hautes-Alpes, Haute-Garonne, Savoie, Haute-Vienne, Côtes-d’Armor…). Le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM) a établi en 2010 quatre classes d’aléa de l’amiante environnemental en France et élabore régulièrement les cartographies des zones géographiques présentant un potentiel amiantifère des terrains naturels. L’INRS a publié en 2013 un guide de prévention spécifique aux travaux en terrain amiantifère.
Quelles activités sont susceptibles d’exposer à l’amiante ?
La production d’amiante et la fabrication de matériaux ou d’objets en contenant sont interdites. Mais les travaux de désamiantage et toute intervention de type maintenance ou entretien sur des matériaux en place contenant de l’amiante, y compris sur des installations, équipements, matériels roulants ou flottants, aéronefs ou sur terrains amiantifères, sont susceptibles d’exposer au risque d’inhalation de fibres d’amiante. À titre d’exemples, les activités, situations ou métiers suivants sont concernés :
- désamiantage en bâtiment ou sur des équipements (chantier mobile ou installation fixe) ;
- métiers du second œuvre (plombier-chauffagiste, maçon, carreleur, peintre, plaquiste, électricien, couvreur, charpentier, isolation thermique…) ;
- conducteurs de travaux dans l’industrie (fonderie, conducteur de four…) ;
- réparation navale, démantèlement des navires, des voitures et wagons ferroviaires et des avions ;
- garagiste ;
- maintenance et entretien divers (nettoyage des sols, vérification des systèmes de protection contre l’incendie, égoutiers…) ;
- téléphonie (installateurs-vérificateurs, lignards) ;
- travaux publics (terrassements en terrain amiantifère, canalisateurs, travaux de rénovation des routes…) ;
- jardiniers, entretien des réseaux ;
- opérateur de repérage ;
- laboratoire de prélèvement et d’analyse de l’amiante…
Différentes situations d’exposition potentielle à l’amiante en milieu de travail
Pour en savoir plus
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Fiche 11/2014 | ED 1475
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Brochure 10/2012 | ED 6005
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Brochure 04/2020 | ED 6142
Travaux en terrain amiantifère. Opérations de génie civil de bâtiment et de travaux publics