Nickel et composés (*)

Sous forme très finement divisée, le nickel est combustible et peut former des atmosphères explosives avec l’air. Plus leur granulométrie est petite, plus les poudres sont réactives. Des formes pyrophoriques de poudre de nickel existent et peuvent donc s’enflammer spontanément.
Le tétracarbonyle de nickel est un liquide extrêmement inflammable qui formera toujours une atmosphère explosive à température ambiante (point d’éclair inférieur à -18 °C). Par ailleurs, c’est un liquide très réactif, qui s’auto-enflamme très facilement, dès 35 à 60°C selon les sources.
Les principaux composés du nickel cités sont incombustibles (oxydes, carbonate, dichlorure, dihydroxyde, disulfure, sulfate et sulfure).
Le nitrate de nickel est comburant, il peut donc favoriser une réaction de combustion.

• En cas d'incendie impliquant du nickel, les agents extincteurs recommandés sont exclusivement des poudres agissant sur les feux de classe D (feux de métaux). Sous forme divisée, les agents extincteurs pouvant remettre en suspension les poudres en combustion sont à proscrire (dioxyde de carbone, poudres…). En effet, le soulèvement de la poudre par le souffle de projection de l’agent extincteur formera une atmosphère explosive susceptible de s’enflammer en présence de la combustion déjà présente.
• En cas d'incendie impliquant du tétracarbonyle de nickel, les agents extincteurs recommandés sont les poudres chimiques ou l'eau avec additif ou sous forme de mousse (adjonction d'un émulseur spécial compatible avec les produits polaires) voire le dioxyde de carbone. En général, l’eau n’est pas recommandée car elle peut favoriser la propagation de l’incendie. On pourra toutefois l’utiliser sous forme pulvérisée pour éteindre un feu peu important ou pour refroidir les récipients exposés au feu et disperser les vapeurs. Les intervenants doivent porter une attention particulière au processus d’extinction car le foyer devra être refroidi de manière très significative sous peine de voir l’inflammation repartir du fait de la température d’auto-inflammation très basse du tétracarbonyle de nickel (entre 35 et 60 °C).
• En cas d’incendie impliquant les autres composés du nickel (oxydes, carbonate, dichlorure, dihydroxyde, disulfure, nitrate, sulfate et sulfure ; non combustibles), choisir l’agent d’extinction en fonction des autres produits/matériaux impliqués. Si possible, déplacer les récipients exposés au feu. Refroidir les récipients exposés ou ayant été exposés au feu à l’aide d’eau pulvérisée.

En raison de la toxicité des fumées émises lors d'un incendie impliquant le nickel et ses composés, les intervenants seront équipés de combinaisons spéciales et d'appareils de protection respiratoire isolants. Pour le cas particulier des incendies impliquant le tétracarbonyle de nickel, mortel par inhalation, des précautions supplémentaires seront prises pour ne pas exposer les intervenants : il est préférable de laisser brûler de manière la plus contrôlée possible plutôt que d’essayer d’éteindre sans protections adaptées à l’aide de moyens de première intervention (extincteurs par exemple).