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Dichloroisocyanurate de sodium - Dichloroisocyanurate de potassium

Fiche toxicologique n° 220

Sommaire de la fiche

Édition : Octobre 2024

Recommandations

Les recommandations suivantes s'appliquent à tous les dichloroisocyanurates, de sodium (formes anhydre et hydratée) et de potassium. 

Au point de vue technique

Information et formation des travailleurs

  • Instruire le personnel des risques présentés par la substance, des précautions à observer, des mesures d’hygiène à mettre en place ainsi que des mesures d’urgence à prendre en cas d’accident.
  • Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : lavage soigneux des mains (savon et eau) après manipulation et changement de vêtements de travail. Ces vêtements de travail sont fournis gratuitement, nettoyés et remplacés si besoin par l’entreprise. Ceux-ci sont rangés séparément des vêtements de ville. En aucun cas les salariés ne doivent quitter l’établissement avec leurs vêtements et leurs chaussures de travail.
  • Ne pas fumer, vapoter, boire ou manger sur les lieux de travail.
  • Lutte contre l'incendie : former les opérateurs à la manipulation des moyens de première intervention (extincteurs, robinets d’incendie armés…).

 

Manipulation

  • N’entreposer dans les ateliers que des quantités réduites de substance et ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
  • Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Éviter l’inhalation de poussières. Effectuer en système clos toute opération industrielle qui s’y prête. Dans tous les cas, prévoir une aspiration des poussières à leur source d’émission, ainsi qu’une ventilation des lieux de travail conformément à la réglementation en vigueur [19].
  • Réduire le nombre de personnes exposées aux dichloroisocyanurates.
  • Éviter tout rejet atmosphérique de dichloroisocyanurates.
  • Au besoin, les espaces dans lesquels la substance est stockée et/ou manipulée doivent faire l’objet d’une signalisation [20].
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du dichloroisocyanurate sans prendre les précautions d’usage [21].
  • Supprimer toute source d’exposition par contamination en procédant à un nettoyage régulier des locaux et postes de travail, en utilisant un système d'aspiration.

 

Équipements de Protection Individuelle (EPI)

Leur choix dépend des conditions de travail et de l’évaluation des risques professionnels. Une attention particulière sera apportée lors du retrait des équipements afin d’éviter toute contamination involontaire. Ces équipements seront éliminés en tant que déchets dangereux [22 à 25].

  • Appareils de protection respiratoire : si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type P2 lors de la manipulation de la substance [26].
  • Gants : les matériaux préconisés pour un contact prolongé sont les suivants : les caoutchoucs butyle, néoprène et nitrile. D’autres matériaux peuvent également être recommandés pour des contacts intermittents ou en cas d’éclaboussures : poly(chlorure de vinyle). Le caoutchouc naturel est à éviter [1, 27].
  • Vêtements de protection : quand leur utilisation est nécessaire (en complément du vêtement de travail), leur choix dépend de l’état physique de la substance. Seul le fabricant du vêtement peut confirmer la protection effective d’un vêtement contre les dangers présentés par la substance. Dans le cas de vêtements réutilisables, il convient de se conformer strictement à la notice du fabricant [28].
  • Lunettes de sécurité : la rubrique 8 « Contrôles de l’exposition / protection individuelle » de la FDS peut renseigner quant à la nature des protections oculaires pouvant être utilisées lors de la manipulation de la substance [29].

 

Stockage

  • Stocker les dichloroisocyanurates dans des locaux frais, à l'écart de l'humidité et sous ventilation mécanique permanente. Tenir à l’écart de la chaleur, des surfaces chaudes et de toute autre source d’inflammation (étincelles, flammes nues, rayons solaires…).
  • Le stockage des dichloroisocyanurates s'effectue habituellement dans des récipients en plastique. Le verre teinté est également utilisable pour les petites quantités. De manière plus globale, les contenants doivent être étanches à l'humidité pour prévenir le risque de décomposition du produit et le dégagement de chlore gazeux. Dans tous les cas, il convient de s’assurer auprès du fournisseur de la substance ou du matériau de stockage de la bonne compatibilité entre le matériau envisagé et la substance stockée.
  • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter conformément à la réglementation. Reproduire l’étiquetage en cas de fractionnement.
  • Le sol des locaux sera imperméable et formera une cuvette de rétention afin qu’en cas de déversement, la substance ne puisse se répandre au dehors.
  • Mettre à disposition dans ou à proximité immédiate du local/zone de stockage des moyens d’extinction adaptés à l’ensemble des produits stockés.
  • Séparer les dichloroisocyanurates des produits combustibles, des réducteurs, des composés azotés et des acides forts. Si possible, les stocker à l’écart des autres produits chimiques dangereux.

 

Déchets

  • Le stockage des déchets doit suivre les mêmes règles que le stockage des substances à leur arrivée (§ stockage).
  • Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par les dichloroisocyanurates.
  • Conserver les déchets et les produits souillés dans des récipients spécialement prévus à cet effet, clos et étanches. Les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation en vigueur.

 

En cas d’urgence

  • En cas de déversement accidentel de poudre ou de poussières, le balayage et l’utilisation de la soufflette sont à proscrire. Récupérer la substance en l’aspirant avec un aspirateur industriel.
  • Des appareils de protection respiratoire isolants autonomes sont à prévoir à proximité et à l’extérieur des locaux pour les interventions d’urgence.
  • Prévoir l’installation de fontaines oculaires et de douches de sécurité [30].
  • Si ces mesures ne peuvent pas être réalisées sans risque de sur-accident ou si elles ne sont pas suffisantes, contacter les équipes de secours interne ou externe au site.

Au point de vue médical

  • Lors des visites initiale et périodiques
    • Rechercher particulièrement lors de l’interrogatoire et l’examen clinique des antécédents de pathologies cutanées, oculaires ou respiratoires chroniques, ainsi que des signes d’irritation cutanée, oculaire et des voies broncho-pulmonaires. 
    • La fréquence des examens médicaux et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentaires (EFR …) seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition.
    • Déconseiller le port de lentilles de contact souples hydrophiles lors de travaux pouvant potentiellement exposer à des aérosols de dichloroisocyanurate de sodium et de potassium, ou à leurs produits d’hydrolyse en milieu aqueux ou en présence d’humidité.

 

Conduites à tenir en cas d’urgence

  • En cas de contact cutané, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et laver la peau immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes. Si une irritation apparaît ou si la contamination est étendue ou prolongée, consulter un médecin.
  • En cas de projection oculaire, appeler immédiatement un SAMU. Rincer immédiatement et abondamment les yeux à l’eau courante pendant au moins 15 minutes, paupières bien écartées. En cas de port de lentilles de contact, les retirer avant le rinçage. Dans tous les cas consulter un ophtalmologiste et le cas échéant signaler le port de lentilles.
  • En cas d’inhalation massive, appeler rapidement un centre antipoison. Transporter la victime en dehors de la zone polluée en prenant les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. Si nécessaire, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et commencer une décontamination cutanée et oculaire (laver la peau immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes). Consulter rapidement un médecin. 
  • En cas d’ingestion, appeler immédiatement un SAMU, faire transférer la victime par ambulance médicalisée en milieu hospitalier dans les plus brefs délais. Même si la victime est consciente, ne jamais faire boire, ne jamais tenter de provoquer des vomissements. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. Si nécessaire, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et commencer une décontamination cutanée et oculaire (laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes).
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