Recommandations
En raison de la toxicité du DBP, des mesures très sévères de protection collective, ou à défaut individuelle, s'imposent lors de la manipulation de cette substance, ainsi que des produits ou des matières plastiques qui en contiennent, et ceci d'autant plus quand ils sont utilisés à chaud. Chaque fois que l'usage et le procédé le permettent, il est recommandé d'utiliser un autre produit moins dangereux, après une étude comparative approfondie des risques encourus.
Au point de vue technique
Stockage
- Stocker le DBP dans des locaux frais et bien ventilés, à l'abri des rayonnements solaires et de toute source de chaleur ou d'ignition (flammes, étincelles,...) et à l'écart des produits oxydants.
Le sol des locaux sera incombustible, imperméable et formera cuvette de rétention, afin qu'en cas de déversement accidentel, le liquide ne puisse se répandre au-dehors. - Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter correctement. Reproduire l'étiquetage en cas de fractionnement des emballages.
- Prendre toutes dispositions pour éviter l'accumulation d'électricité statique.
Manipulation
Les prescriptions relatives aux zones de stockage sont applicables aux ateliers où est utilisé le DBP En outre :
- Instruire le personnel des dangers présentés par le DBP, des moyens de prévention et des précautions élémentaires d'hygiène individuelle à respecter. Une information spécifique devra être organisée, en liaison avec le médecin du travail, pour les femmes en âge de procréer.
- Entreposer dans les ateliers des quantités de produit relativement faibles et de toute manière, ne dépassant pas celles nécessaires au travail d'une journée.
- Prévenir toute inhalation de vapeurs. Prévoir une aspiration des vapeurs à leur source d'émission ainsi qu'une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire. Leur choix dépend des conditions de travail ; si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type P3 lors de la manipulation de la substance. Pour les interventions d’urgence, le port d’un appareil respiratoire isolant autonome est nécessaire..
- Contrôler régulièrement la teneur de l'atmosphère en DBP.
- Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle : vêtements de travail, masques, gants imperméables (par exemple en Viton®, caoutchouc butyle, caoutchouc nitrile ou en polyalcool vinylique ; certaines matières telles que le caoutchouc naturel et le PVC sont à éviter [35]) et lunettes de sécurité. Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés après chaque usage.
- Ne pas fumer, boire ou manger dans les ateliers. Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : passage à la douche, lavage soigneux des mains après manipulation et changement de vêtements après le travail, rangement séparé des vêtements de ville et des vêtements de travail. L'employeur assurera l'entretien et le lavage fréquent des vêtements de travail qui devront rester dans l'entreprise.
- Prévoir des douches et fontaines oculaires.
- Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du DBP sans prendre les précautions d'usage [36].
- Ne pas rejeter à l'égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par le DBP.
- En cas de fuite ou de déversement accidentel, récupérer immédiatement le produit après l'avoir recouvert de matériau absorbant inerte (sable, vermiculite...). Laver ensuite à grande eau la surface ayant été souillée.
Si le déversement est important, supprimer toute source potentielle d'ignition, aérer la zone, évacuer le personnel, en ne faisant intervenir que des opérateurs entraînés, munis d'un équipement de protection approprié. - Conserver les déchets dans des récipients spécialement prévus à cet effet et les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation (incinération contrôlée, par exemple).
Au point de vue médical
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A l’examen d’embauche et lors des examens périodiques, rechercher plus particulièrement des signes d’atteintes hépatiques. L’examen clinique d’embauche pourra être complété par un dosage des enzymes hépatiques qui servira d’examen de référence.
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La fréquence des examens médicaux périodiques et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentaires seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition.
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Des difficultés de conception seront systématiquement recherchées à l’interrogatoire. Si de telles difficultés existent, le rôle de l’exposition professionnelle doit être évalué. Si nécessaire, une orientation vers une consultation spécialisée sera proposée en fournissant au spécialiste toutes les données disponibles sur l’exposition et les produits.
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L’exposition des femmes enceintes et des femmes allaitantes au DBP est réglementairement interdite. Informer les salarié(e)s des dangers de cette substance pour la reproduction et l'importance du respect des mesures de prévention. Rappeler aux femmes en âge de procréer l’intérêt de déclarer le plus tôt possible leur grossesse à l’employeur, et d’avertir le médecin du travail. Si malgré tout, une exposition durant la grossesse se produisait, informer la personne qui prend en charge le suivi de cette grossesse, en lui fournissant toutes les données concernant les conditions d’exposition ainsi que les données toxicologiques.
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Lors d'accidents aigus, demander dans tous les cas l'avis d'un médecin ou du centre antipoison régional.
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En cas de contact cutané ou de projection oculaire, laver immédiatement et abondamment à l'eau pendant au moins 15 minutes; retirer s’il y a lieu les vêtements souillés. Si la zone contaminée est étendue et/ou s’il apparaît des lésions cutanées, consulter un médecin. S’il apparaît des signes d’irritation oculaire (douleur, rougeur ou gêne visuelle), consulter un ophtalmologiste.
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En cas d'ingestion, faire rincer immédiatement la bouche avec de l'eau.
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En cas d'inhalation massive, retirer le sujet de la zone polluée après avoir pris toutes les précautions nécessaires pour les intervenants. Si nécessaire, commencer une décontamination cutanée et oculaire.
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Dans les deux cas précédents, placer la victime en position latérale de sécurité si elle est inconsciente et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Même si l’état initial est satisfaisant, faire transférer en milieu hospitalier pour bilan des lésions, surveillance et traitement symptomatique si nécessaire.