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Formamide

Fiche toxicologique n° 285

Sommaire de la fiche

Édition : 2012

Recommandations

En raison de sa toxicité, des mesures de prévention sérieuses s'imposent lors du stockage et de l'utilisation du formamide.

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker le formamide dans des locaux frais et bien ven­tilés, à l'abri de toute source de chaleur ou d'ignition (rayonnements solaires, flammes, étincelles...) et à l'écart des produits oxydants, des bases et des acides. Le sol des locaux sera incombustible, imperméable et formera cuvette de rétention, afin qu'en cas de déversement acci­dentel le liquide ne puisse se répandre au dehors.
  • Interdire de fumer.
  • Mettre le matériel électrique, y compris l'éclairage, en conformité avec la réglementation en vigueur.
  • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter correctement. Reproduire l'étiquetage en cas de fraction­nement des emballages.
  • Des appareils de protection respiratoire isolants auto­nomes seront prévus à proximité des locaux pour les interventions d'urgence.
Manipulation

Les prescriptions relatives aux zones de stockage sont applicables aux ateliers où est utilisé le formamide. En outre :

  • Instruire le personnel des risques présentés par le pro­duit, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d'accident. Les procédures spéciales en cas d'ur­gence feront l'objet d'exercices d'entraînement.
  • Entreposer dans les ateliers des quantités de produit relativement faibles et de toute manière ne dépassant pas celles nécessaires au travail d'une journée.
  • Prévenir toute inhalation de vapeurs. Effectuer en appa­reil clos toute opération industrielle qui s'y prête. Prévoir une aspiration des vapeurs à leur source d'émission ainsi qu'une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire pour certaines opérations exceptionnelles de courte durée ; leur choix dépend des conditions de travail ; si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d'un filtre de type A. Pour des interventions d'urgence, le port d'un appareil respira­toire autonome isolant est nécessaire.
  • Contrôler régulièrement la teneur de l'atmosphère en formamide.
  • Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle : vêtements de travail, gants imperméables (par exemple en caoutchouc polychloroprène [27]) et lunettes de sécurité. Ces effets seront main­tenus en bon état et nettoyés après chaque usage.
  • Ne pas boire ou manger dans les ateliers. Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : passage à la douche, lavage soigneux des mains après manipulation et changement de vêtements après le travail, rangement séparé des vêtements de ville et des vêtements de travail. L'employeur assurera l'entretien et le lavage fréquent des vêtements de travail qui devront rester dans l'entreprise.
  • Prévoir l'installation de douches de sécurité dans les ate­liers où le produit est manipulé de façon constante.
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du formamide sans prendre les précautions d'usage [28].
  • Ne pas rejeter à l'égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par le formamide.
  • En cas de fuite ou de déversement accidentel, récupérer immédiatement le produit après l'avoir recouvert de matériau absorbant inerte (sable, terre, vermiculite...). Laver ensuite à grande eau la surface ayant été souillée.
    Si le déversement est important, supprimer toute source potentielle d'ignition, aérer la zone, évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs entraînés munis d'un équipement de protection approprié.
  • Conserver les déchets dans des récipients spécialement prévus à cet effet et les éliminer dans les conditions auto­risées par la réglementation (incinération contrôlée, par exemple).

Au point de vue médical

  • En raison du manque d'information sur la toxicité du formamide dans l'espèce humaine, la surveillance médi­cale des travailleurs exposés doit être déduite des don­nées issues de l'expérimentation animale.
  • On évitera d'affecter à un poste comportant un risque d'exposition au formamide des sujets présentant des atteintes hématologiques, hépatiques ou rénales évolutives.
    L'examen clinique à l'embauche peut être complété par des examens complémentaires (en particulier une numé­ration formule sanguine, un bilan hépatique et rénal) qui serviront d'examens de référence.
  • Lors des examens périodiques, on recherchera des signes locaux d'irritation du nez, de la gorge, des voies respiratoires, de la peau et des yeux ainsi que d'éventuels signes d'atteinte systémique, en particulier hématolo­gique, hépatique et rénale. La fréquence des examens médicaux périodiques et la nécessité ou non d'effectuer des examens complémentaires seront déterminées par le médecin du travail en fonction de l'importance de l'expo­sition. Les examens complémentaires d'embauchage pourront être répétés à intervalles réguliers.
  • On avertira les personnes qui doivent manipuler du for­mamide des effets potentiels sur la fertilité (atteinte des gonades dans les deux sexes, modification de la durée des cycles œstraux) ; on recherchera systématiquement une stérilité conjugale à l'interrogatoire. Les femmes désirant procréer doivent être prévenues des risques. Les femmes enceintes ou allaitant ne doivent pas être exposées au for­mamide.
  • Lors d'accidents aigus, demander dans tous les cas l'avis d'un médecin ou du centre antipoison régional.
  • En cas de projection cutanée, retirer immédiatement les vêtements souillés et laver la peau à grande eau pendant 15 minutes. Ne réutiliser les vêtements qu'après les avoir décontaminés. Si des lésions cutanées apparaissent ou si la contamination est étendue ou prolongée, consulter un médecin.
  • En cas de projection oculaire, laver immédiatement et abondamment à l'eau tiède pendant au moins 15 minutes. La survenue ou la persistance d'une rougeur, d'une dou­leur ou de troubles visuels après ce lavage impose un exa­men par un ophtalmologiste.
  • En cas d'inhalation de vapeurs ou d'aérosols, retirer le sujet de la zone polluée après avoir pris toutes les précau­tions nécessaires pour les sauveteurs. Mettre en œuvre, s'il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Dans tous les cas, faire transférer la victime à l'hôpital en ambulance médicalisée pour bilan clinique et éventuellement radio­logique, surveillance et traitement symptomatique si nécessaire.
  • En cas d'ingestion, faire rincer la bouche avec de l'eau ; ne pas tenter de provoquer des vomissements. Faire trans­férer en milieu hospitalier pour bilan, surveillance et trai­tement symptomatique si besoin.
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