Exposition professionnelle
Comme indiqué précédemment, la valeur limite française d’exposition professionnelle indicative sur 8 heures fixée pour les fibres de verre est de 1 fibre/cm3.
Niveaux d'exposition en situation de travail :
Une étude américaine publiée en 1975[36] a relevé dans 6 usines productrices ou utilisatrices de fibres de verre de diamètre inférieur à 1 µm des concentrations moyennes de fibres de verre dans l'air de 1 à 22 fibres/cm3. Des mesures effectuées entre 1980 et 1983 dans des entreprises anglaises de fabrication de medias à base de fibres de verre à usage spécial ont montré des niveaux d'exposition de 2,9 à 13 fibres/cm3 et dans les entreprises transformant ces medias des niveaux de 0,53 à 15,1 fibres/cm3[37].
Dans une étude suédoise de 1988 [38], les opérateurs de production de fibres de verre à usage spécial étaient exposés à une concentration moyenne de 0,62 fibre/cm3, les expositions variant de 0,08 à 2,4 fibres/cm3 pour l'ensemble des postes.
Un recueil américain, publié en 2002 [39] comportant des mesures réalisées entre 1984 et 2000 a montré que dans le secteur de fabrication de médias filtrants et de séparateurs utilisant des fibres de verre de diamètre inférieur à 1 µm, l'exposition professionnelle variait de 0,01 à 4,63 fibres/cm3 avec une moyenne à 0,80 fibre/cm3. Dans l'isolation aéronautique utilisant également des fibres de verre de diamètre inférieur à 1 µm, les niveaux d'exposition variaient de 0,01 à 2,29 fibres/cm3 avec une moyenne à 0,19 fibre/cm3.
Une exploitation de la base de données COLCHIC de l'INRS entre 2001 et 2006 avait relevé dans 3 établissements utilisateurs de fibres de verre à usage spécial, des expositions pouvant atteindre plusieurs dizaines de fibres/cm3. Après mise en place de dispositifs de captage, l'exposition se situait en moyenne entre 0,1 et 0,2 fibres/cm3 [2].
D'après une étude de 1982, plus le diamètre des fibres produites est faible et plus la concentration en fibres dans l'air est élevée [40].
Dans le cadre d’une étude de 2006[33] consistant à évaluer la relation entre l’exposition professionnelle aux microfibres de verre et plusieurs symptômes dans une usine de production de ces fibres, des concentrations en poussières alvéolaires dans l'air (« respirable dusts ») (dont la principale composante était les microfibres de verre) ont été mesurées dans l'usine en 2004 et 2005. Les concentrations étaient comprises entre 0,07 et 1,70 mg/m3. Ce sont les zones de fibrage et du four de chauffe (au moment du fibrage) qui ont révélé la concentration moyenne la plus élevée (1,70 mg/m3 en 2005), tandis que les concentrations moyennes les plus faibles ont été mesurées dans les couloirs (0,07 mg /m3) et l’entrepôt (0,31 mg/m3).