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Warfarine (Coumafène)

Fiche toxicologique n° 216

Sommaire de la fiche

Édition : 2010

Recommandations

En raison de la toxicité de la warfarine, des mesures rigou­reuses de prévention s'imposent lors de son utilisation.

La warfarine est le plus souvent délivrée sous forme de spécialités commerciales ; les recommandations de stockage et d'utilisation devront prendre en compte leur composition et leur forme physique.

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker la warfarine dans des locaux secs, bien ventilés, à l'abri des rayons solaires et des sources de chaleur. Le sol de ces locaux sera incombustible, imperméable et sera réalisé de façon à permettre le lavage et l'évacuation contrôlée des eaux de nettoyage.
  • Conserver la substance dans son emballage d'origine soigneusement fermé et correctement étiqueté. Repro­duire l'étiquette en cas de fractionnement de l'emballage.
  • Les spécialités commerciales rodenticides seront conservées dans leur emballage d'origine dans des locaux secs, frais et ventilés, sans denrées alimentaires et hors de portée des enfants.
  • Les locaux ne seront accessibles qu'aux personnes autorisées.
Manipulation

Les prescriptions relatives aux locaux de stockage sont applicables aux ateliers où est manipulée la warfarine. En outre :

  • Instruire le personnel des risques présentés par la substance, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d'accident.
  • N'entreposer dans les ateliers que des quantités limi­tées, ne dépassant pas celles nécessaires au travail à réali­ser.
  • Ne pas fumer, boire ou manger sur les lieux de travail.
  • Éviter l'inhalation de poussières ou d'aérosols. Effectuer en appareil clos toute opération industrielle qui s'y prête (fabrication de la warfarine, préparation des spécialités). Prévoir une aspiration des émissions à leur source ainsi qu'une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire. Leur choix dépend des conditions de travail. Pour les interventions d'urgence, le port d'un appareil respiratoire isolant est nécessaire.
  • Éviter tout contact avec le produit. Mettre à la disposi­tion du personnel des vêtements de protection, des gants et des lunettes de sécurité. Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés après usage.
  • Observer une hygiène corporelle et vestimentaire strictes : lavage soigneux des mains et du visage à l'eau et au savon après manipulation, passage à la douche et changement de vêtements après le travail, rangement séparé des vêtements de travail qui seront régulièrement lavés et entretenus.
  • L'application des spécialités phytopharmaceutiques et des biocides doit être faite en respectant scrupuleuse­ment les consignes du fabricant. Le port d'un équipement individuel approprié est nécessaire.
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans les cuves contenant ou ayant contenu de la warfarine sans prendre les précautions d'usage[21].
  • Ne pas rejeter à l'égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par la warfarine.
  • En cas de déversement accidentel, récupérer le produit, puis laver à grande eau la surface ayant été souillée.
  • Conserver les déchets, y compris les emballages vides et les eaux de nettoyage, dans des récipients spécialement prévus à cet effet, convenablement étiquetés. Éliminer les déchets dans les conditions autorisées par la réglementa­tion.

Au point de vue médical

  • À l'embauchage, en dehors d'un examen clinique com­plet, il sera utile de rechercher une affection hépatique ou rénale chronique, des antécédents de troubles de la coagulation sanguine, ainsi que la prise habituelle d'un traitement médicamenteux ou l'exposition chronique à un autre toxique en milieu professionnel (inhibiteur enzy­matique, substance à effet antabuse) ou extra-profession­nel (médicaments notamment) pouvant augmenter les risques hémorragiques d'une imprégnation de l'orga­nisme par un antivitamine K.
  • Les femmes enceintes et celles qui allaitent ne doivent pas être exposées à la warfarine.
  • Il appartiendra au médecin du travail de juger, en fonc­tion des caractéristiques de l'exposition et des conditions d'hygiène du poste de travail, s'il est nécessaire d'effectuer une surveillance régulière du temps de Quick (TP), des facteurs de coagulation II, VII, IX et X et de la numération- formule-sanguine. Ces examens seront demandés devant la constatation de saignements extériorisés tels qu'héma- turie, épistaxis..., ou l'apparition anormale d'hématomes sous-cutanés ou de symptômes pouvant faire suspecter une hémorragie interne.
  • En cas d'ingestion, tenter de faire vomir le plus tôt possible ; consulter un médecin qui jugera en fonction de la dose ingérée et des antécédents personnels du sujet de la nécessité ou non d'une hospitalisation pour sur­veillance de la coagulation et traitements symptoma­tiques associés à l'administration systématique de vitamine K1 pendant plusieurs jours.
  • En cas de contact cutané accidentel, laver à l'eau et au savon pendant 10 minutes. Si le contact est répété et prolongé, consulter un médecin.
  • En cas de projection de la substance dans les yeux, laver abondamment à l'eau pendant 10 minutes. En cas d'apparition de symptômes, consulter un ophtalmolo­giste.
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