Pathologie - Toxicologie
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Toxicocinétique - Métabolisme
L'éthylamine serait bien absorbée par toutes les voies ; elle serait métabolisée dans l'organisme de façon partielle et éliminée principalement par voie urinaire, sous forme inchangée ou métabolisée.
Chez l'animal
L'éthylamine est un constituant normal des urines de mammifères, son origine pouvant être due à la décarboxylation d'acides aminés par des bactéries intestinales. Des études ont montré que l'homme excrétait quotidiennement une quantité d'amines aliphatiques volatiles correspondant en moyenne à 10 mg d'azote. L'expérimentation animale démontre que l'éthylamine est absorbée facilement à partir du tractus gastro-intestinal ou du tractus respiratoire comme par voie percutanée, mais on ne dispose pas de données quantitatives sur cette absorption.
Chez l'homme, une étude sur volontaire a montré qu'a- près ingestion de 2 g de chlorhydrate d'éthylamine, on retrouvait dans les urines 32 % de l'amine sous forme inchangée. Il semble qu'une partie importante du produit soit transformée dans l'organisme, mais en l'absence d'une étude métabolique approfondie, on connaît peu de choses sur la nature de ces transformations.
Il est vraisemblable qu'intervienne, pour une part, une désamination enzymatique par les monoamines-oxydases ou les diamines-oxydases qui sont largement répandues dans les tissus (particulièrement dans le foie, les reins et l'intestin) et qui jouent un rôle important dans la détoxication des amines ; l'ammoniac formé serait converti en urée. Cette voie de métabolisation a été mise en évidence in vitro dans des expériences sur foie de chien perfusé.
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Mode d'actions
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Toxicité expérimentale
Toxicité aiguë [14-19]
Du fait de son caractère alcalin, l'éthylamine provoque de graves lésions d'irritation de la peau et des muqueuses oculaires et respiratoires, parfois irréversibles.
La DL50 par voie orale chez le rat varie très largement en fonction de la forme administrée : comprise entre 290 et 560 mg/kg pour le liquide pur, entre 400 et 800 mg/kg pour une solution aqueuse à 70 %, elle est supérieure à 3200 mg/kg pour une solution de chlorhydrate à 10 %. Par voie percutanée, la DL50 chez le lapin est comprise entre 190 et 375 mg/kg pour le liquide pur.
Par inhalation, pour une exposition de 4 heures, la CL50 chez le rat est comprise entre 4400 et 6800 ppm (plus faible concentration létale : 3000 ppm).
Les symptômes observés aux doses létales sont essentiellement dus à l'alcalinité du produit se traduisant par une irritation intense :
- du tractus gastro-intestinal dans le cas de l'administration orale (vomissements, diarrhées hémorragiques, foyers nécrotiques au niveau des muqueuses gastriques et intestinales) ;
- du tractus respiratoire (rhinorrhée, dyspnée, trachéite, bronchite, pneumonie et éventuellement œdème pulmonaire) et des yeux (larmoiement, conjonctivite, oedème et opacité de la cornée) dans le cas de l'inhalation ; le pouvoir irritant du produit sur les muqueuses des voies respiratoires se traduit chez la souris par une bradypnée, la concentration qui diminue de 50 % la fréquence respiratoire étant de 151 ppm.
À ces signes irritatifs sont associés des effets systémiques: excitation motrice puis apathie, convulsions, paralysies, hyperémie des extrémités. À l'autopsie, on met en évidence des lésions diffuses des poumons (hyperémie, emphysème marginal), du foie et des reins.
L'application locale de 0,1 mL d'une solution aqueuse à 70 % sur la peau du cobaye provoque immédiatement une brûlure qui peut évoluer vers une nécrose superficielle. Si le produit est appliqué sous pansement occlusif maintenu 24 heures, il détermine une irritation sévère, une nécrose étendue et profonde avec, à terme, une cicatrice de type chéloïde. Sur la peau du lapin, l'irritation n'est que légère (lésion de grade 1 sur 10).
L'éthylamine liquide est extrêmement irritante pour l'œil : 1 goutte de liquide pur instillée dans l'oeil du lapin entraîne des lésions cornéennes d'une très grande sévérité (lésions de grade 9 sur 10) ; l'action du produit est particulièrement rapide. Avec une solution à 5 %, on a encore une brûlure sévère.
Toxicité subchronique, chronique [14, 15, 17, 19, 22]
L'inhalation répétée provoque des lésions respiratoire, oculaire mais également cardiaque, hépatique et rénale.
Chez des lapins exposés 7 heures par jour, 5 jours par semaine, pendant 6 semaines, à une concentration atmosphérique de 50 ppm d'éthylamine, on observe la survenue de signes d'irritation pulmonaire marquée et de lésions de la cornée qui apparaissent après la 2e semaine d'exposition ; chez un petit nombre d'animaux, on note en plus des lésions dégénératives du myocarde. À 100 ppm, dans les mêmes conditions d'exposition, on observe des lésions pulmonaires plus sévères (œdème avec hémorragies, bronchopneumonie), cardiaques et hépatiques (lésions dégénératives), rénales (néphrite) et cornéennes.
Effets génotoxiques [15, 17]
L'éthylamine n'est pas mutagène sur bactérie.
L'éthylamine n'induit pas de mutation ponctuelle sur Salmonella typhimurium dans les conditions du test d'Ames avec activation métabolique.
Effets cancérogènes
On ne dispose pas d'étude de cancérogénicité sur cette substance.
Effets sur la reproduction
On ne dispose pas d'étude de toxicité sur la reproduction pour cette substance.
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Toxicité sur l’Homme
L'éthylamine est un puissant irritant respiratoire, oculaire et cutané. L'exposition répétée pourrait être à l'origine d'affections allergiques cutanée ou respiratoire. On ne dispose pas de donnée sur d'éventuels effets cancérogènes ou sur la fonction de reproduction.
Toxicité aiguë [14, 15, 19]
L'éthylamine est extrêmement irritante pour la peau et les muqueuses oculaires et respiratoires.
Les effets irritants dus à l'exposition aux vapeurs se manifestent à partir d'une concentration de 25 ppm :
- irritation du tractus respiratoire (nez, gorge et poumons, avec toux et détresse respiratoire lorsque la concentration dépasse 100 ppm) ;
- irritation oculaire avec larmoiement, conjonctivite et œdème de la cornée aboutissant à la perception de halos colorés autour des points lumineux (vision bleutée) ;
- irritation cutanée primaire.
À ces manifestions irritatives sont associés des phénomènes systémiques généralement fugaces : céphalées, vertiges, nausées, asthénie, anxiété... Une perte de conscience peut survenir à très fortes concentrations.
Le contact direct du liquide pur ou de ses solutions concentrées avec la peau entraîne des brûlures dont la gravité dépend de la concentration du produit et du temps de contact : on peut observer un érythème peu étendu et sans séquelle, une dermatose vésiculaire, un oedème dermique avec phlyctènes et plages nécrotiques ou bien une ulcération avec cicatrice hypertrophique de type chéloïde.
Le contact du liquide avec les yeux provoque des lésions sévères qui peuvent être irréversibles: les brûlures cornéennes vont d'une lésion superficielle avec oedème (dépoli épithélial), sans séquelle grave à des lésions profondes laissant une ulcération très longue à cicatriser et une perte totale de sensibilité.
Toxicité chronique [19]
L'exposition répétée à des solutions diluées d'éthylamine peut entraîner des dermatoses eczématiformes. Il ne semble pas qu'il s'agisse là uniquement d'une réaction allergique ; l'effet irritant dû à l'alcalinité du produit joue probablement un rôle important. L'éthylamine pourrait également être à l'origine de manifestations respiratoires asthmatiques.
Aucun autre effet systémique à long terme n'a été rapporté.
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Interférences métaboliques
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Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal