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Acétate de 2-méthoxyéthyle

Fiche toxicologique n° 131

Sommaire de la fiche

Édition : Mise à jour 2014

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [4]

    L’acétate de 2-méthoxyéthyle est absorbé par voies digestive, respiratoire et cutanée.

    Chez l'animal

    On ne dispose d’aucune étude du métabolisme de l’acétate de 2-méthoxyéthyle in vivo. In vitro, sa demi-vie plasmatique est d’environ 12 minutes ; la molécule est clivée en acide acétique et en 2-méthoxyéthanol par les carboxylestérases du foie, de la muqueuse nasale, des poumons et du sang. La toxicité systémique étant pratiquement équivalente à celle du 2-méthoxyéthanol, il est probable que le clivage se produise aussi in vivo avec transformation ultérieure du 2-méthoxyéthanol en acide 2-métho xyacétique, responsable des effets toxiques observés.

    Surveillance Biologique de l'exposition

    Étant donné le risque de passage percutané de l’acétate de 2-méthoxyéthyle et sa faible volatilité, la mise en place d’une surveillance biologique est justifiée.

    Le dosage de l'acide 2-méthoxyacétique urinaire en fin de poste et fin de semaine de travail est le reflet de l'exposition de la semaine. Ce paramètre spécifique est bien corrélé à l’intensité de l'exposition. Le dosage du 2-méthoxyéthanol sanguin en fin de poste de travail a été proposé mais peu de données sont disponibles sur ce sujet.

    Des valeurs biologiques de référence en population professionnellement exposée ont été établies pour l'acide 2-méthoxyacétique urinaire (Voir § Recommandations).

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale
    Toxicité aiguë

    Les effets observés dans toutes les espèces animales sont une dépression du système nerveux central, des signes d’irritation des muqueuses et une atteinte tubulaire rénale.

    Chez le rat, la DL50 par voie orale est comprise entre 3390 et 4300 mg/kg, chez le cobaye, elle est de 1250 mg/kg.

    La DL50 par voie cutanée est comprise entre 5250 et 5560 mg/kg chez le lapin. L’exposition à une atmosphère saturée (4500 ppm) est tolérée pendant 3 heures par la souris et le lapin; le seul effet observé est une irritation des membranes muqueuses. Une telle exposition est létale pour le cobaye et le chat ; ces animaux meurent de broncho-pneumonie après une période de 36 heures à 21 jours [6]. Le rat survit 4 heures à 1500 ppm, mais une exposition pendant 8 heures est létale [4].

    Les effets observés sont une dépression du système nerveux central, des signes d’irritation des muqueuses (digestives en cas d’ingestion, respiratoires en cas d’inhalation) et une atteinte tubulaire rénale. Une immunosuppression a été observée chez le rat après exposition orale (400 mg/kg) [6].

    L’acétate de 2-méthoxyéthyle n’est pas irritant pour la peau ; il l’est modérément pour les muqueuses oculaires.

    Toxicité subchronique, chronique [4, 5]

    L’exposition prolongée ou répétée à l’acétate de 2- méthoxyéthyle est responsable d’atteintes hématologiques sévères, rénales et testiculaires.

    L’exposition prolongée ou répétée à l’acétate de 2-méthoxyéthyle est létale pour le chat à 500 ppm et pour les autres espèces (cobaye, lapin, souris) à 1000 ppm. Elle est responsable d’atteintes hématologiques (leucopénie, chez le rat et la souris, 1000 mg/kg/j, 8 h/j, 25 j ; anémie chez le chat, 200 ppm), rénales (tubulopathie à fortes doses) et testiculaires (atrophie chez la souris).

    Effets génotoxiques [4]

    L’acétate de 2-méthoxyéthyle est génotoxique in vitro.

    In vitro, l’acétate de 2-méthoxyéthyle induit des aberrations chromosomiques et des échanges entre chromatidessoeurs dans les cellules ovariennes de hamster chinois, une aneuploïdie et des aberrations chromosomiques chez S. cerevisiae, mais ni mutation génique ni recombinaison.

    In vivo, il n’occasionne pas la formation de micronoyaux dans la moelle osseuse de hamster (1333 mg/kg, ip).

    Effets sur la reproduction [4]

    L’acétate de 2-méthoxyéthyle provoque une atrophie testiculaire et est foetotoxique.

    L’acétate de 2-méthoxyéthyle est toxique pour la fertilité ; il provoque, chez la souris, par gavage (62,5- 4000 mg/kg/j, 5 j/sem, 5 sem), une atrophie testiculaire dépendante de la dose. La dose sans effet observé est 250 mg/kg/j pendant 25 jours.

    L’acétate de 2-méthoxyéthyle est foetotoxique : aucun foetus viable n’est arrivé à terme après l’exposition de souris gestantes (1225 mg/kg/j, du 6e au 13e jour de gestation), sans toxicité maternelle évidente.

  • Toxicité sur l’Homme

    Des signaux d’alerte d’atteinte de la fertilité masculine ont été observés lors d’intoxications chroniques au 2- méthoxyéthanol (métabolite de l’acétate de 2-méthoxyéthyle) ainsi qu’une augmentation des avortements spontanés lors d’exposition avec certains éthers de glycols.

    Il existe très peu de documents signalant les effets de l’acétate de 2-méthoxyéthyle. Du fait de son métabolisme rapide dans l’organisme en 2-méthoxyéthanol, il est probable que sa toxicité chez l’homme est similaire.

    On pourra se rapporter à la fiche toxicologique de l’INRS correspondante (FT 103).

    Il n’est pas rapporté d’action irritante sur la peau et les yeux de l’acétate de 2-méthoxyéthyle. Un seul cas d’allergie cutanée a été signalé, son imputation à la substance est douteuse et le produit ne peut être considéré comme allergisant.

    Chez les peintres exposés à la fois à du 2-méthoxyéthanol et à du 2-éthoxyéthanol ou à leurs acétates, les auteurs mettent en évidence une tendance à l’anémie et à la granulopénie ainsi qu’à une oligospermie[8].

    Une malformation des organes génitaux externes (hypospadias, descente testiculaire incomplète) a été rapportée chez les deux enfants d’une femme exposée de façon importante pendant ses grossesses à de l’acétate de 2-méthoxyéthyle.

    Une augmentation du nombre d’avortements spontanés est constatée dans certaines enquêtes menées chez les employées de la microélectronique. Ces anomalies surviennent chez les salariées utilisant plusieurs substances, dont les éthers de glycol [9].

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
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