Prévenir les risques liés aux poussières de bois
Rechercher les niveaux d’exposition les plus bas
Les opérateurs ne branchent pas l’aspiration quand ils font une coupe rapide ? Les employés du secteur « finition » reçoivent les poussières émises au poste de ponçage ? Le vidage des sacs ou des dépoussiéreurs n’est pas effectué régulièrement ? Attention, de telles situations mettent les opérateurs en contact avec des poussières de bois. L’objectif en prévention est de réduire le plus possible ces expositions.
Les travaux exposant aux poussières de bois inhalables figurent sur la liste réglementaire des travaux et procédés cancérogènes, ce qui implique des mesures de prévention particulières. Elles auront pour objectif de limiter les émissions de poussières en dessous de la valeur limite d’exposition professionnelle réglementaire (fixée à 1 mg/m3 sur 8 h en moyenne).
Évaluation du risque d’inhalation
L’employeur est tenu d’évaluer les risques d’exposition aux poussières de bois en précisant la nature, le degré et la durée d’exposition possible et d’en retranscrire les résultats dans le document unique. Cette évaluation peut être effectuée pour chaque opérateur exposé ou par groupe d’opérateurs exposés de manière homogène.
Le contrôle du respect de la valeur limite d’exposition est à effectuer au moins une fois par an, et après toute modification des installations ou des conditions de fabrication susceptibles d’avoir un effet sur les émissions.
Priorité aux protections intégrées et collectives
En fonction des résultats de l’évaluation, des mesures doivent être prises pour réduire l’exposition des salariés aux poussières de bois au plus bas niveau possible :
- en limitant les émissions de poussières : modes opératoires produisant moins de poussières, captage des poussières avant qu’elles ne se répandent dans l’atmosphère de travail,
- en évitant les disséminations de poussières d’un poste à l’autre : isolement des postes polluants, mise en place de cabines pour les activités émettant des poussières telles que le ponçage,
- en limitant le nombre de salariés exposés : accès limité aux zones à risque.
Ces mesures sont d’autant plus efficaces qu’elles sont intégrées dès la conception des lieux, des situations ou des équipements de travail. La priorité sera, en outre, toujours donnée aux protections collectives sur les équipements de protection individuelle : mise en place d’un système d’aspiration des poussières à la source plutôt que port de masque, par exemple.
Quand les mesures de protection collective sont insuffisantes ou impossibles à mettre en œuvre (interventions sur dépoussiéreurs ou silos, changements des filtres…), il convient de fournir des équipements de protection individuelle adaptés. Attention : les masques de type P1, sont insuffisants pour fournir une protection respiratoire efficace face aux poussières de bois.
Formation, suivi médical, hygiène…
D’autres mesures de prévention sont également à prévoir par l’employeur, notamment :
- Former et informer les opérateurs exposés, y compris les salariés chargés de la maintenance ou du nettoyage : information directe au poste de travail, notice de poste obligatoire, fiche d’exposition.
- Assurer un suivi médical spécifique des travailleurs exposés : surveillance médicale renforcée par le médecin du travail, établissement par le chef d’entreprise de fiches d’exposition pour les personnels exposés, attestation d’exposition pour les salariés quittant l’entreprise.
- Établir des procédures à suivre en cas de niveau anormalement élevé d’empoussièrement (entretien, accident…).
- Contrôler tous les ans l’efficacité du système de ventilation et de captage à la source et mettre à jour le dossier d’installation du système de ventilation.
- Nettoyer quotidiennement les postes de travail : proscrire les balais et soufflettes susceptibles de remettre les poussières en suspension, utiliser un aspirateur à filtre absolu ou une brosse aspirante pour les machines et équipements de travail.
- Nettoyer régulièrement les vêtements de travail.