Éclairage des locaux et sobriété énergétique
Pour diminuer leurs dépenses énergétiques, certaines entreprises envisagent de réduire les consommations liées à l’éclairage. Il est essentiel de rappeler que ces économies ne doivent pas se faire au détriment des niveaux d’éclairement préconisés des lieux de travail. En effet, un sous-éclairement peut entraîner des risques pour les salariés : fatigue oculaire, accidents… Voici quelques solutions techniques qui permettent de consommer moins tout en conservant un éclairage de qualité et suffisant.
Concilier éclairage et conditions de travail
La mise en place d’un plan de sobriété énergétique dans une entreprise, avec des mesures portant par exemple sur l’éclairage ou le chauffage des locaux, peut modifier de façon importante les conditions de travail.
Il est essentiel de rappeler que tout changement important dans l’organisation, les procédés ou les conditions de travail nécessite une réévaluation des risques : il ne faut pas déplacer les risques existants vers d’autres risques, ni en créer de nouveaux. Cette réévaluation entraîne une mise à jour du document unique et du plan d’actions de prévention. À noter que cette réévaluation des risques est une démarche collective : elle associe employeur, salariés et représentants du personnel.
La réduction des coûts d’éclairage des lieux de travail ne peut se réaliser au détriment des niveaux d’éclairement et de luminance. Cela pourrait générer des risques pour la santé ou la sécurité des salariés : fatigue oculaire, accidents…
Adapter l’éclairage à la nature des travaux à effectuer
L’éclairage des lieux de travail a pour objectif non seulement de permettre aux salariés de réaliser l’activité de l’entreprise tout en évitant la fatigue visuelle et les affections de la vue qui en résultent, mais également de permettre de déceler les sources de danger potentielles (escaliers, chutes, mâchoires coupantes d’une machine…). Le niveau d’éclairement doit être adapté à la nature et à la précision des travaux à exécuter. L’employeur doit s’appuyer sur le Code du travail, qui fixe les règles relatives à l’éclairage des lieux de travail intérieurs et extérieurs.
© Vincent Nguyen pour l'INRS – 2021
Réalisation de prothèses dentaires : éclairage des postes de travail
Les normes NF X35-103 , « Ergonomie – Principes d’ergonomie applicables à l’éclairage des lieux de travail », et NF EN 12464-1 et -2, « Éclairage des lieux de travail », précisent les qualités d’un éclairage adapté à la situation de travail. Elles fixent le niveau minimum d’éclairement en fonction de l’activité et également dans les zones de circulation, les ascenseurs… L’éclairage doit être conçu de manière à ce que les luminances (sensation visuelle perçue par l’observateur) des différentes surfaces du champ de vision soient uniformes. Une luminance équilibrée favorisera :
- l’acuité visuelle (finesse de la vision) ;
- la sensibilité aux contrastes (perception de petites différences relatives de luminance) ;
- l’efficacité des fonctions oculaires (l’accommodation, la convergence, la contraction pupillaire et le mouvement des yeux).
A contrario, un éclairage inadéquat tant au niveau de l’éclairement qu’au niveau du contraste de luminance peut conduire à une baisse de la qualité du travail des salariés (erreurs, lenteur, stress…) qui portera préjudice à l’entreprise.
Retrouvez les principes de base de l’éclairage des lieux de travail dans la fiche pratique de sécurité Éclairage artificiel au poste de travail (ED 85).
Consommer moins tout en éclairant suffisamment
Des solutions techniques existent pour consommer moins d’énergie tout en conservant un éclairage qualitatif et suffisant. Leur mise en œuvre nécessite un investissement et l’utilisation de matériel de qualité.
Éclairer en consommant moins d’énergie : solutions techniques |
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Généralisation des luminaires à led |
Dans un bureau classique, il est par exemple possible de remplacer point par point un encastré équipé de quatre tubes fluorescents 4 x 14 W (consommation totale d’environ 62 W avec l’appareillage) par un luminaire led à puissance lumineuse identique, mais puissance totale consommée divisée par deux. Ce gain d’efficacité est rendu possible par la technologie led : les sources en elles-mêmes sont plus efficaces (moins de pertes thermiques) et leur conception facilite la redirection de leur flux lumineux vers les zones à éclairer, ce qui augmente le rendement optique de l’appareil. |
Utilisation de systèmes à détection de présence performants |
Dès que les utilisateurs quittent la pièce, l’éclairage doit s’éteindre. |
Utilisation de capteurs de luminosité |
Couplés à des capteurs de luminosité, les luminaires led adaptent leur puissance lumineuse et donc leur puissance électrique consommée en temps réel. Les niveaux minimums demandés par la norme peuvent être atteints en profitant de la lumière du jour. En fonction de l’heure de la journée ou de la saison, la lumière du jour peut représenter une part non négligeable d’éclairement. Il n’est alors pas nécessaire d’utiliser la lumière artificielle à 100 % de sa puissance. Choisir une alimentation de qualité, qui n’engendrera pas d’effet de papillotement de la source. |
Il est possible de passer par un professionnel de l’éclairage pour améliorer une installation d’éclairage existante : il réalisera un audit de l’installation en place et choisira le matériel le plus adapté aux locaux et à l’activité.
À signaler : Le document Éclairage à Led. Conseils pour l’installation, édité par la Carsat Bretagne, qui constitue un outil précieux pour toute entreprise qui souhaiterait faire évoluer son installation d’éclairage.
Pour en savoir plus
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Fiche 09/2019 | ED 85
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Brochure 10/2021 | ED 950
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Dossier 10/2023
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dossier 11/2022