Eléments de prévention médicale (septembre 2011)
I Eléments de prévention médicale
Il n’y a pas de contenu légal. Il n’y a pas de contre-indications particulières.
En raison de la multiplicité des allergènes et donc des situations de travail, le médecin du travail doit à la fois bien connaître le poste de travail et l’état clinique du salarié.
Le médecin du travail recherchera la notion d’antécédents allergiques (personnels et familiaux), en particulier d’atopie.
Les tests cutanés lors de l’embauche sont à proscrire.
Par ailleurs, lors de l’examen clinique, la découverte de sécheresse cutanée ou irritation doit inciter le médecin à renforcer la prévention et les démarches d’entretien cutané.
II Information du salarié
Dans l’approche multidisciplinaire du problème de santé sur les lieux de travail, la prévention des dermatoses professionnelles est prioritaire. En dehors de l’action collective visant la suppression ou la réduction du contact cutané, le service de médecine du travail a un rôle important reposant essentiellement sur l’hygiène et la protection… l’information et le conseil trouvent ici toute leur place.
Le programme de protection individuelle comporte trois étapes :
Avant et pendant le travail
Première étape. Utilisation de moyens de protection individuelle : vêtements protecteurs (avec une mention particulière pour les gants), crèmes et/ou gels de protection.
Le port de vêtements protecteurs, et essentiellement des gants, est capital (toutefois ces gants peuvent être eux-mêmes source d'irritation ou d'allergie).
La nature des gants doit être adaptée à la gestuelle, aux produits utilisés et à l'environnement de travail. Le gant doit être choisi, "prescrit".
En complément, on peut y associer l'application au travail de crèmes protectrices qui ne protègeront pas de l'allergie, mais limiteront l'irritation et faciliteront le nettoyage cutané.
Après le travail
Deuxième étape. Nettoyage adéquat du tégument, et en particulier des mains, parfois de manière répétitive au cours de la journée.
L'hygiène cutanée et le nettoyage adéquat des mains sont des étapes importantes. L'utilisation de produits de nettoyage adaptés, les moins irritants possibles, sera conseillée.
Sont à proscrire les savons trop agressifs (pH trop alcalin), trop abrasifs. Diverses firmes spécialisées ont développé des formulations très actives sur les salissures, formulations dont le pouvoir irritant est par ailleurs réduit.
De même, le lavage avec des solvants organiques est à proscrire et la vigilance doit être renforcée lors des lavages répétitifs.
Troisième étape. Soins du tégument : emploi de crèmes ou d'onguents à vocation "réparatrice", émolliente et/ou anti-inflammatoire. Le "traitement" des mains après le travail, pour éviter la sécheresse et un état de rugosité de la peau, doit être développé avec utilisation de crèmes et d'émollients. Cette pratique évitera ou limitera l'irritation.
III. Maintien dans l’emploi du salarié porteur d’une maladie professionnelle
La survenue d’un eczéma des mains chez une coiffeuse, une fleuriste ou chez un mécanicien (caoutchouc)… peut parfois poser un réel problème de reclassement.
Chaque cas doit être un cas particulier, parfois discuté en consultation médicale pluridisciplinaire (dermatologue, médecin du travail).
La recherche d’aménagement du poste, suppression de l’allergène, port de moyens de protection… doivent toujours être effectués.
Durant l’apprentissage ou en fonction de l’âge, une réorientation professionnelle serait à conseiller (prise en charge dans le cadre de la maladie professionnelle).
En cas de déclaration de maladie professionnelle indemnisable avec nécessité de changement d’emploi, le médecin du travail peut aider le salarié dans sa réorientation. L’indemnisation (IPP) doit intégrer les conséquences professionnelles.