Eléments de prévention médicale (octobre 2013)
I. Examen médical initial
Il n'existe pas de contre-indication médicale formelle vis-à-vis des TMS. L'examen médical avant l'affectation doit être l'occasion pour le médecin du travail de prendre connaissance des antécédents médicaux éventuels et d'informer les salariés sur le risque de TMS en fonction de la nature de l'activité professionnelle envisagée et des facteurs de risque dont il a connaissance. Il proposera ensuite d'éventuels aménagements des conditions de travail en fonction de sa connaissance de l'état de santé des salariés et du milieu professionnel dans lequel ils vont être amenés à travailler.
II. Examen médical périodique
Il vise à recueillir des informations précises sur les conditions de travail du salarié et à déceler des symptômes de TMS afin d'une part, de permettre le traitement précoce des TMS avant qu'ils ne s'aggravent et d'autre part, d'établir des relations entre les TMS constatés et les facteurs de risques professionnels pour une prise en charge individuelle adaptée et la mise en œuvre d'une action préventive efficace en milieu de travail. Dans tous les cas, l'examen médical au cours duquel un TMS est diagnostiqué devrait être suivi d'une investigation en entreprise dans le cadre du tiers-temps. L'examen médical périodique des salariés d'une même entreprise permet également de recueillir des données qui pourront faire l'objet d'un traitement statistique afin de préciser la prévalence et l'incidence des TMS au sein de l'entreprise en fonction de divers critères et de contribuer ainsi au choix des priorités en matière de prévention.
III. Cas particulier : maintien dans l’emploi du salarié porteur d’une maladie professionnelle
Les possibilités de maintien dans l'emploi d'un salarié porteur d'une maladie professionnelle n° 39 doivent être évaluées en fonction de ses capacités fonctionnelles restantes, de la possibilité d'évolution de la maladie et des possibilités d'aménagement de l'environnement de travail, afin de prévenir toute récidive ou aggravation de la maladie et d'éviter l'apparition d'autres TMS.
IV. Dépistage de maladie ou symptôme non inscrits au tableau.
Neuropathie canalaire
Compression du nerf sus-scapulaire lors de mouvements d’antépulsion-adduction de l’épaule ou lors d’application directe de forces sur l’épaule (courroies, charges…).
Compression du nerf circonflexe dû au port de charge lourdes sur l’épaule.
Compression du nerf grand dentelé lors des mouvements combinant l’antépulsion du bras à une flexion-supination de l’avant-bras (un exemple concret réside dans le fait d’aller chercher loin devant un objet pour le ramener au niveau du plan de travail).
A noter par ailleurs, qu’il est bien établi que le syndrome de la gouttière épitrochléo-olécranienne peut survenir, non seulement lors des appuis sur la face postérieure du coude, mais plus souvent, lors de mouvements de flexion du coude. En effet la vulnérabilité du nerf cubital est dû au fait qu’il emprunte un tunnel ostéo-fibreux (gouttière épitrochléo-olécranienne) mais surtout qu’il existe une véritable anatomie «dynamique» variable avec les mouvements du coude. A chaque mouvement de flexion et d’extension du coude, le nerf se luxe littéralement en avant de l’épitrochlée, entraînant autant de microtraumatismes à ce niveau, dont la répétition aboutit progressivement à la neuropathie. Cette forme particulière de neuropathie peut être favorisée par l’existence d’une gouttière très aplatie.
Le syndrome de la traversée thoraco-brachiale provoquant une névralgie C8-D1 par compression du hile vasculo-nerveux du membre supérieur au passage du défilé des scalènes et dû à une surcharge du membre supérieur, un déséquilibre musculaire de la région cervico-scapulaire (port de charges lourdes, asymétrie) et/ou des postures et mouvements répétitifs (bras en élévation, tête fléchie ou épaule en avant).
Maladie de Dupuytren
Le risque de maladie de Dupuytren est augmenté en cas d’hypersollicitations manuelles professionnelles. D’autres facteurs interviennent dans la corrélation pathogénique de la maladie, l'hérédité, le diabète, l’épilepsie, les traumatismes de la main, la consommation d’alcool et l’âge, mais ils ne remettent pas en cause le rôle déterminant de la sollicitation manuelle, de préhension avec un effet-dose dépendant.