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Parathion

Fiche toxicologique n° 83

Sommaire de la fiche

Édition : 2007

Recommandations

Au point de vue technique

Stockage
  • Instruire le personnel des risques présentés par le para­thion et ses préparations, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d’accident. Les procédures en cas d’urgence feront l’objet d’exercices d’entraînement.
  • Stocker le parathion et ses préparations dans des locaux réservés à cet effet, bien ventilés, à l’abri de la cha­leur et à l’écart des produits incompatibles. Pour les solu­tions, le sol sera imperméable et formera cuvette de rétention, afin qu’en cas de déversement accidentel le liquide ne puisse se répandre au dehors.
  • Fermer et étiqueter soigneusement les récipients. Reproduire l’étiquetage en cas de fractionnement des emballages.
  • Effectuer la fabrication du parathion et de ses prépara­tions en appareil clos. Prévoir une aspiration localisée des vapeurs ou poussières. Mettre à la disposition du person­nel des effets de protection individuelle : vêtements et gants imperméables, lunettes, appareils de protection respiratoire.
  • Appliquer les spécialités en respectant les consignes de sécurité données par le fabricant, en particulier lors de la préparation des bouillies et des mélanges. Éviter tout contact avec la peau et les yeux et toute inhalation : por­ter des effets de protection individuelle appropriés (vête­ments et gants imperméables, appareils de protection respiratoire, chaussures...). Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés immédiatement après chaque usage.
  • Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : passage à la douche et changement de vêtements après le travail, lavage des mains et du visage avant les repas.
  • Interdire de boire, manger et fumer pendant le travail.
  • Prévoir l’installation de douches pour le personnel, d’une armoire-vestiaire individuelle à deux comparti­ments ou mieux, deux armoires-vestiaires séparées pour chaque ouvrier, afin d’éviter toute possibilité de souillure des vêtements de ville par les vêtements de travail.
  • En cas de fuite ou de déversement accidentel, récupérer immédiatement le produit. Laver ensuite à grande eau la surface ayant été souillée.
  • Conserver les déchets dans des récipients spécialement prévus à cet effet et les éliminer dans les conditions auto­risées par la réglementation.

Manipulation

Au point de vue médical

  • En raison de la gravité des intoxications par le parathion, ne pas exposer les personnes atteintes de patholo­gies sévères, notamment neurologiques, hépatiques, rénales, cardiovasculaires et cutanées.

Surveillance biologique de l'exposition[9]

Elle se base sur le dosage de l'activité acétylcholinestérasique intra-érythrocytaire (AChE) et butyrylcholinestérasique plasmatique (BuChE) ; du fait des grandes variabilités intra-individuelles, il est souhaitable de déterminer les valeurs de référence de l'individu avant toute exposition. La valeur-guide française fixe la réduction de l'activité acétylcholinestérasique érythrocytaire à 70 % de la valeur de référence individuelle (même valeur pour l'ACGIH). Toutefois, le dosage de la butyrylcholinestérase (BuChE) est souvent préféré pour des raisons techniques. Plusieurs éléments sont à prendre en considération dans l'interprétation de ces dosages. Le dosage du p-nitrophénol urinaire effectué sur les urines, prélèvement en fin de poste de travail, est un indicateur d'exposition récente au parathion ; la valeur-guide française pour le p-nitrophénol est établie à 0,5 mg/g de créatinine en fin de poste (même valeur pour l'ACGIH).

  • Le monitorage biologique, visant à évaluer l'imortance de l'exposition, est basé sur le dosage des cholinestérases sanguines après plusieurs postes de travail et/ou du p-nitrophénol urinaire. Le dosage du p-nitrophénol urinaire effectué sur les urines, prélevées en fin d eposte de travail, est un indicateur d'exposition récente au parathion, plus sensible et plus spécifique que l'inhibition des cholinestérases.
  • En règle générale, toute personne victime d’une intoxi­cation par anticholinestérasiques ne doit être réaffectée à un poste comportant un risque d’exposition, qu’à la condi­tion d’avoir un taux de cholinestérases du niveau de la valeur de référence (c’est-à-dire dans une fourchette de 20 % par rapport à la valeur de préexposition). Une réduc­tion de plus de 30 % des cholinestérases intraérythrocytaires nécessite la surveillance du sujet.
  • En cas de symptômes suspects, alerter aussitôt le médecin.
  • Avertir les femmes enceintes, ou désirant procréer, du risque éventuel, bien que mal connu pour la grossesse, lors d’exposition au parathion.
  • Lors d’accidents aigus, demander dans tous les cas l’avis d’un médecin ou du centre anti-poison régional ou des services de secours d’urgence médicalisés.
  • En cas de contact cutané, laver la peau à grande eau, immédiatement et pendant quinze minutes au moins après avoir retiré les vêtements même faiblement souillés ou suspectés de l’être, qui ne seront réutilisés qu’après avoir été décontaminés. Dans tous les cas, consulter aus­sitôt un médecin ; ce dernier appréciera le risque de surve­nue d’une intoxication générale.
  • En cas de projection oculaire, laver immédiatement et abondamment à l’eau pendant 15 min au moins, paupiè­res bien écartées. Consulter un ophtalmologiste dans tous les cas.
  • En cas d’ingestion, uniquement si le sujet est parfaite­ment conscient et si l’on intervient très précocement, ten­ter de le faire vomir et avertir le médecin. Dans tous les cas, faire hospitaliser la victime dans les plus brefs délais.
  • En cas d’inhalation, retirer le sujet de la zone polluée en lui évitant tout effort musculaire et après avoir pris toutes les précautions nécessaires pour les intervenants. Si nécessaire, commencer une décontamination cutanée et oculaire. Maintenir la victime au repos absolu, lui admi­nistrer de l’oxygène si besoin et faire hospitaliser.
  • Si la victime est inconsciente, alerter les secours médi­calisés en leur indiquant le nom du produit utilisé. Faire évacuer le personnel des locaux de travail. Soustraire la victime de l’atmosphère polluée. La placer en position latérale de sécurité et dresser un bilan rapide sur son état (conscience, respiration, circulation). Mettre en route les premiers soins : oxygénothérapie au masque, ou en cas d’arrêt respiratoire, ventilation assistée au masque (éviter le bouche à bouche qui peut présenter un danger pour le sauveteur), décontamination cutanée.
  • Dans les entreprises où sont utilisées des solutions concentrées de parathion, le médecin du travail doit pré­voir un minimum de matériel de secours, placé à proxi­mité des ateliers et en dehors des zones à risque, vérifié et entretenu régulièrement. Il comprendra notamment : un matériel de ventilation assistée et surtout d’oxygénothé­rapie avec masque, des douches, une trousse d’urgence (contenant entre autres, de l’atropine, contrathion, ana­leptiques) médicalisée.
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