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Acétate de 2-éthoxyéthyle

Fiche toxicologique n° 71

Sommaire de la fiche

Édition : Janvier 2018

Recommandations

En raison de la toxicité de l’acétate de 2-éthoxyéthyle, des mesures très sévères de protection collective, ou à défaut individuelle, s’imposent lors de la manipulation de cette substance. Chaque fois que l’usage et le procédé le per­mettent, il est recommandé d’utiliser un autre produit moins dangereux, après une étude comparative approfon­die des risques encourus.

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker l’acétate de 2-éthoxyéthyle dans des locaux frais et bien ventilés, à l’abri des rayonnements solaires et de toute source de chaleur ou d’ignition (flammes, étin­celles...) et à l’écart des produits oxydants, des bases et des acides forts.
    Le sol des locaux sera incombustible, imperméable et for­mera cuvette de rétention, afin qu’en cas de déversement accidentel le liquide ne puisse se répandre au-dehors.
  • Mettre le matériel électrique, y compris l’éclairage, en conformité avec la réglementation en vigueur.
  • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter correctement. Reproduire l’étiquetage en cas de fraction­nement des emballages.
  • Prendre toutes dispositions pour éviter l’accumulation d’électricité statique.
Manipulation

Les prescriptions relatives aux zones de stockage sont applicables aux ateliers où est utilisé l’acétate de 2-éthoxyéthyle. En outre :

  • Instruire le personnel des dangers présentés par le produit, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d’accident. Une information spécifique devra être organisée en liaison avec le médecin du travail sur les risques potentiels de l’acétate de 2-éthoxyéthyle sur la fonction de reproduction.
  • Éviter toute surchauffe brutale ; ne pas distiller à sec.
  • Entreposer dans les ateliers des quantités de produit relativement faibles et de toute manière ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
  • Prévenir toute inhalation de vapeurs. Effectuer en appa­reil clos toute opération industrielle qui s’y prête. Prévoir une aspiration des vapeurs à leur source d’émission ainsi qu’une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire pour certaines opérations exceptionnelles de courte durée. Leur choix dépend des conditions de travail ; si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type A. Pour des interventions d’urgence, le port d’un appareil respira­toire autonome isolant est nécessaire.
  • Contrôler fréquemment et régulièrement la présence d'acétate de 2-éthoxyéthyle dans l'air des lieux de travail (voir le chapitre 'Méthodes de détection et de détermination dans l'air).
  • Éviter tout contact du produit avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle: vêtements de travail, gants imperméables (par exemple caoutchouc butyle, Barrier® - PE/PA/PE ; certaines matières comme le caoutchouc naturel, le polychlorure de vinyle, le polyalcool de vinyle et le Viton® ne sont pas recommandées [18, 19]) et des lunettes de sécu­rité. Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés après chaque usage.
  • Ne pas fumer, boire ou manger dans les ateliers. Obser­ver une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : passage à la douche, lavage soigneux des mains après manipulation et changement de vêtements après le tra­vail, rangement séparé des vêtements de ville et des vêtements de travail. L’employeur assurera l’entretien et le lavage fréquent des vêtements de travail qui devront rester dans l’entreprise.
  • Prévoir des douches et fontaines oculaires.
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu de l’acétate de 2-éthoxyéthyle sans prendre les précautions d’usage [20].
  • Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par l’acétate de 2-éthoxyéthyle.
  • En cas de fuite ou de déversement accidentel, récupérer immédiatement le produit après l’avoir recouvert de matériau absorbant inerte (sable, terre). Laver ensuite à grande eau la surface ayant été souillée.
    Si le déversement est important, supprimer toute source potentielle d’ignition, aérer la zone, évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs entraînés munis d’un équipement de protection approprié.
  • Conserver les déchets dans des récipients spécialement prévus à cet effet et les éliminer dans les conditions auto­risées par la réglementation (incinération contrôlée, par exemple).

Au point de vue médical

Suivi médical

  • Eviter d’exposer à des postes comportant un risque d'exposition importante et répétée, les sujets atteints d'affections cutanées sévères, de maladies hématologiques ou d’une atteinte rénale chronique.
  • Lors des visites initiales et périodiques :
    • Examen clinique : Rechercher particulièrement des antécédents d’atteintes neurologique centrale ou hématologique
    • Examens complémentaires : L’examen clinique initial pourra être complété par un bilan hématologique. La fréquence des examens médicaux et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentaires périodiques (bilan hématologique, bilaan rénal) seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition.
  • Fertilité et Femmes enceintes et/ou allaitantes : 

L’exposition à l’acétate de 2-éthoxyéthanol des femmes enceintes ou allaitantes est réglementairement interdite.

Si malgré tout, une exposition durant la grossesse se produisait, informer la personne qui prend en charge le suivi de cette grossesse, en lui fournissant toutes les données concernant les conditions d’exposition ainsi que les données toxicologiques.

Des difficultés de conception chez l’homme et/ou la femme seront systématiquement recherchées à l’interrogatoire. Si de telles difficultés existent, le rôle de l’exposition professionnelle doit être évalué. Si nécessaire, une orientation vers une consultation spécialisée sera proposée en fournissant toutes les données disponibles sur l’exposition et les produits.

Informer les salarié(e)s exposés des dangers de cette substance pour la fertilité et la grossesse et de l’importance du respect des mesures de prévention. Rappeler aux femmes en âge de procréer l’intérêt de déclarer le plus tôt possible leur grossesse à l’employeur, et d’avertir le médecin du travail.

  • Surveillance biologique

Le dosage de l'acide 2-éthoxyacétique urinaire en fin de poste de travail et fin de semaine est à privilégier. Des taux d’acide 2-éthoxyacétique urinaire peuvent être retrouvés dans les urines de la population générale non professionnellement exposée. Pour la population professionnellement exposée à l’acétate de 2-éthoxyéthanol et pour l'acide 2-éthoxyacétique urinaire, le SCOEL a fixé une BLV (Biological Limit Value) à 50 mg/L (ou 40 mg/g. de créatinine) en fin de semaine de travail et l'ACGIH a fixé un BEI en fin de poste et fin de semaine de travail à 100 mg/g. de créatinine (basé principalement sur une relation avec la TLV-TWA -8h de 5 ppm).

Conduite à tenir en cas d’urgence

  • En cas de contact cutané, appeler rapidement un centre anti poison. Retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et laver la peau immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes. Si une irritation apparaît ou si la contamination est étendue ou prolongée, consulter un médecin.
  • En cas de projection oculaire, rincer immédiatement et abondamment les yeux à l’eau courante pendant au moins 15 minutes, paupières bien écartées. En cas de port de lentilles de contact, les retirer avant le rinçage. Si une irritation oculaire apparait, consulter un ophtalmologiste et le cas échéant lui signaler le port de lentilles.
  • En cas d'ingestion, appeler rapidement un centre anti poison. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation Si la victime est consciente, faire rincer la bouche avec de l’eau, ne pas faire boire, ne pas tenter de provoquer des vomissements. En cas de symptômes, consulter rapidement un médecin
  • En cas d'inhalation massive, appeler rapidement un centre anti poison. Transporter la victime en dehors de la zone polluée en prenant les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. Si nécessaire, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et commencer une décontamination cutanée et oculaire (laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes). En cas de symptômes, consulter rapidement un médecin.
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