Recommandations
Au point de vue technique
Information et formation des travailleurs
- Instruire le personnel des risques présentés par la substance, des précautions à observer, des mesures d’hygiène à mettre en place ainsi que des mesures d’urgence à prendre en cas d’accident.
- Former les opérateurs à la manipulation des moyens d’extinction (extincteurs, robinet d’incendie armé…).
- Former les opérateurs au risque lié aux atmosphères explosives (risque ATEX) [7].
- Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : lavage soigneux des mains (savon et eau) après manipulation et changement de vêtements de travail. Ces vêtements de travail sont fournis gratuitement, nettoyés et remplacés si besoin par l’entreprise. Ceux-ci sont rangés séparément des vêtements de ville. En aucun cas les salariés ne doivent quitter l’établissement avec leurs vêtements et leurs chaussures de travail.
- Ne pas fumer, vapoter, boire ou manger sur les lieux de travail.
Manipulation
-
Réduire le nombre de contenants (bouteilles notamment) au minimum nécessaire permettant d’assurer le bon fonctionnement du poste de travail.
-
Le flexible utilisé pour raccorder le contenant doit être adapté au chlorométhane, à la pression et comporter des câbles de retenues correctement fixés. Utiliser des équipements dont les matériaux sont compatibles et résistants au chlorométhane, notamment s’il est sous forme liquéfié réfrigéré.
-
Manipuler les contenants avec soin pour prévenir les chocs.
- Utiliser les bouteilles debout et attachées afin d’éviter leur chute.
- Lors des déplacements de contenants, privilégier un dispositif de transport approprié (type chariot porte-bouteille) muni d’un système d’attache. Le robinet doit être fermé et surmonté de son chapeau de protection s’il existe.
-
Protéger les contenants du soleil et des sources de chaleur.
-
Ne jamais transvaser le chlorométhane d’un contenant à un autre.
-
Fermer le robinet du contenant à chaque arrêt prolongé du poste (un flexible n'est pas conçu pour rester de manière prolongée sous pression).
- Éviter l’inhalation de gaz. Effectuer en système clos toute opération industrielle qui s’y prête. Dans tous les cas, prévoir une aspiration du gaz à la source d’émission, ainsi qu’une ventilation des lieux de travail conformément à la réglementation en vigueur [32].
- Éviter tout rejet atmosphérique de chlorométhane.
- Faire évaluer annuellement l’exposition des salariés au chlorométhane présent dans l’air par un organisme accrédité, sauf dans le cas où l’évaluation des risques a conclu à un risque faible (§ Méthodes d’évaluation de l’exposition professionnelle).
- Les équipements et installations conducteurs d’électricité utilisant ou étant à proximité du chlorométhane doivent posséder des liaisons équipotentielles et être mis à la terre, afin d’évacuer toute accumulation de charges électrostatiques pouvant générer une source d’inflammation sous forme d’étincelles[33].
- Les opérations génératrices de sources d’inflammation (travaux par point chaud type soudage, découpage, meulage…) réalisées à proximité ou sur les équipements utilisant ou contenant du chlorométhane doivent faire l’objet d’un permis de feu[34].
- Au besoin, les espaces dans lesquels le chlorométhane est stocké et/ou manipulé doivent faire l’objet d’une signalisation [35].
- Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du chlorométhane sans prendre les précautions d’usage[36].
Équipements de Protection Individuelle (EPI)
Leur choix dépend des conditions de travail et de l’évaluation des risques professionnels.
Les EPI ne doivent pas être source d’électricité statique (chaussures antistatiques, vêtements de protection et de travail dissipateurs de charges) [37, 38]. Une attention particulière sera apportée lors du retrait des équipements afin d’éviter toute contamination involontaire. Ces équipements seront éliminés en tant que déchets dangereux [39 à 42].
- Appareils de protection respiratoire : si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type A3 lors de la manipulation de la substance [43].
- Gants : Les matériaux préconisés – uniquement pour la forme gaz - pour un contact prolongé sont les suivants : caoutchouc butyle, Viton®, Viton®/butyle et multicouches AlphaTec®02-100. Certains matériaux sont à éviter : les caoutchoucs naturel et nitrile et le poly(chlorure de vinyle) [44 à 46].
- Vêtements de protection : quand leur utilisation est nécessaire (en complément du vêtement de travail), leur choix dépend de l’état physique de la substance. Seul le fabricant du vêtement peut confirmer la protection effective d’un vêtement contre les dangers présentés par la substance. Dans le cas de vêtements réutilisables, il convient de se conformer strictement à la notice du fabricant [47].
- Lunettes de sécurité : la rubrique 8 « Contrôles de l’exposition / protection individuelle » de la FDS peut renseigner quant à la nature des protections oculaires pouvant être utilisées lors de la manipulation de la substance [48].
Stockage
- Stocker les contenants (bouteilles…) de chlorométhane debout et attachés, à l’air libre ou dans des locaux spéciaux frais (température de stockage inférieure à 50 °C), bien ventilés, construits en matériau incombustible. Tenir à l’écart de la chaleur, des surfaces chaudes, de toute source d’inflammation (étincelle, flamme nue, rayonnement solaire…). Dans tous les cas, il conviendra de se conformer aux préconisations du fabricant.
- Le stockage du chlorométhane s’effectue habituellement sous forme de gaz liquéfié ; l’ogive de la bouteille sera de couleur rouge [49]. Dans tous les cas, il convient de s’assurer auprès du fournisseur de la substance ou du matériau de stockage de la bonne compatibilité entre le matériau envisagé et la substance stockée.
- Ne pas entreposer avec des matières oxydantes, des substances comburantes ou tout produit chimique dangereux.
- Les contenants vides doivent être identifiés et stockés séparément. Ils doivent être évacués régulièrement par le fournisseur.
- Fermer soigneusement les contenants et ne pas laisser les flexibles sous pression. Surmonter le robinet de son chapeau de protection s’il existe.
- Mettre le matériel électrique et non-électrique, y compris l’éclairage et la ventilation, en conformité avec la réglementation concernant les atmosphères explosives.
- Mettre à disposition dans ou à proximité immédiate du local/zone de stockage des moyens d’extinction adaptés à l’ensemble des produits stockés.
Déchets
- Le stockage des déchets doit suivre les mêmes règles que le stockage des substances à leur arrivée (§ stockage).
- Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par le chlorométhane.
- Conserver les déchets et les produits souillés dans des récipients spécialement prévus à cet effet, clos et étanches. Les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation en vigueur.
En cas d’urgence
- En cas de fuite non enflammée, fermer l’arrivée du gaz ; si la fuite ne peut être stoppée, interdire l’approche pour éviter tout risque d’inflammation (matériel électrique, feu nu…). Dans tous les cas, aérer la zone et évacuer le personnel en évitant la génération de sources d’inflammation.
- En cas de fuite enflammée, fermer l’arrivée du gaz si l'accès au robinet peut se faire sans risque ; si la fuite ne peut être stoppée, laisser brûler en refroidissant les bouteilles et les installations voisines exposées au feu à l’aide d’eau pulvérisée.
- Si des bouteilles de chlorométhane sont exposées à un incendie (sans que le chlorométhane ne brûle lui-même), refroidir les contenants à l’aide d’eau pulvérisée depuis une zone protégée.
- En cas d’échauffement apparent d’une bouteille, ne pas s’en approcher et arroser abondamment la bouteille avec de l’eau pulvérisée depuis une zone protégée.
- Prévoir des moyens de secours appropriés contre l'incendie, à proximité immédiate du dépôt.
- Des appareils de protection respiratoire isolants autonomes sont à prévoir à proximité et à l’extérieur des locaux pour les interventions d’urgence.
- Si ces mesures ne peuvent pas être réalisées sans risque de sur-accident ou si elles ne sont pas suffisantes, contacter les équipes de secours interne ou externe au site.
Au point de vue médical
- Lors des visites initiale et périodiques
Rechercher particulièrement lors de l'interrogatoire et l'examen clinique, des antécédents de pathologies neurologiques chroniques, ainsi que des signes d'atteintes neurologique centrale, hépatique, rénale et cardiaque.
La périodicité des examens médicaux et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentaires (bilans hépatique et/ou rénal, ECG, etc.) seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition.
- Fertilité / Femmes enceintes et/ou allaitantes
On exposera le moins possible à cette substance les femmes enceintes ou désireuses de débuter une grossesse en raison de signaux d’alerte pour le développement. Si malgré tout, une exposition durant la grossesse se produisait, informer la personne qui prend en charge le suivi de cette grossesse, en lui fournissant toutes les données concernant les conditions d’exposition ainsi que les données toxicologiques.
Des difficultés de conception chez l’homme et la femme seront systématiquement recherchées à l’interrogatoire. Si de telles difficultés existent, le rôle de l’exposition professionnelle doit être évalué. Si nécessaire, une orientation vers une consultation spécialisée sera proposée en fournissant toutes les données disponibles sur l’exposition et les produits
Informer les salarié(e)s exposés des dangers de cette substance pour la fertilité et la grossesse, ainsi que de l’importance du respect des mesures de prévention.
Rappeler aux femmes en âge de procréer l’intérêt de déclarer le plus tôt possible leur grossesse à l’employeur, et d’avertir le médecin du travail.
Conduites à tenir en cas d’urgence
Lors d'accidents aigus, demander dans tous les cas l'avis d'un médecin, du centre antipoison régional ou des services de secours médicalisés d'urgence.
- En cas de projection cutanée et/ou oculaire de gaz liquéfié réfrigéré, ne pas frotter, ne pas écarter les paupières, ne pas chercher à retirer les lentilles ou les vêtements souillés adhérant à la peau. Réchauffer très progressivement en rinçant la zone contaminée avec de l’eau à température ambiante pendant au moins 15 minutes. Consulter rapidement un médecin et/ou un ophtalmologiste.
- En cas de projection cutanée et/ou oculaire de gaz liquéfié non réfrigéré, laver immédiatement et abondamment à l'eau pendant au moins 15 minutes, en retirant s'il y a lieu les lentilles et les vêtements souillés (avec des gants adaptés). Lorsque la zone contaminée est étendue et/ou s'il apparaît des lésions cutanées et/ou oculaires, consulter un médecin et/ou un ophtalmologiste.
- En cas d’inhalation, appeler immédiatement un SAMU, faire transférer la victime par ambulance médicalisée en milieu hospitalier dans les plus brefs délais. Transporter la victime en dehors de la zone polluée en prenant les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. Si nécessaire, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et commencer une décontamination cutanée et oculaire (laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes).