Recommandations
Au point de vue technique
Information et formation des travailleurs
- Instruire le personnel des risques présentés par la substance, des précautions à observer, des mesures d’hygiène à mettre en place ainsi que des mesures d’urgence à prendre en cas d’accident.
- Former les opérateurs à la manipulation des moyens d’extinction (extincteurs, robinet d’incendie armé…).
- Former les opérateurs au risque lié aux atmosphères explosives (risque ATEX) [23].
- Ne pas fumer, vapoter, boire ou manger sur les lieux de travail.
Manipulation
- Faire contrôler très régulièrement l’exposition atmosphérique des salariés au monoxyde de carbone (§ Méthodes de détection et de détermination dans l’air) ; ce contrôle peut être complété par un système d’alarme automatique.
- Protéger les bouteilles du soleil et des sources de chaleur et les manipuler avec soin pour prévenir les chocs.
- Utiliser les bouteilles debout et les arrimer pour éviter leur chute.
- Fermer le robinet de la bouteille après chaque utilisation.
- Éviter l’inhalation de gaz. Effectuer en système clos toute opération industrielle qui s’y prête. Dans tous les cas, prévoir une aspiration du gaz à la source d’émission, ainsi qu’une ventilation des lieux de travail conformément à la réglementation en vigueur [60].
- Les équipements et installations conducteurs d’électricité utilisant ou étant à proximité de monoxyde de carbone doivent posséder des liaisons équipotentielles et être mis à la terre, afin d’évacuer toute accumulation de charges électrostatiques pouvant générer une source d’inflammation sous forme d’étincelles [61].
- Les opérations génératrices de sources d’inflammation (travaux par point chaud type soudage, découpage, meulage…) réalisées à proximité ou sur les équipements utilisant ou contenant du monoxyde de carbone doivent faire l’objet d’un permis de feu [62].
- Au besoin, les espaces dans lesquels le monoxyde de carbone est stocké et/ou manipulé doivent faire l’objet d’une signalisation [63].
- Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du monoxyde de carbone sans prendre les précautions d’usage [64].
Équipements de Protection Individuelle (EPI)
- Le choix des EPI dépend des conditions au poste de travail et de l’évaluation des risques professionnels. Ils ne doivent pas être source d’électricité statique (chaussures antistatiques, vêtements de protection et de travail dissipateurs de charges) [65, 66].
Stockage [67]
- Stocker les bouteilles de monoxyde de carbone debout et attachées, à l’air libre ou dans des locaux spéciaux frais (température de stockage inférieure à 50 °C), bien ventilés, construits en matériau incombustible, à l’abri de l’humidité et de toute source d’ignition ou de chaleur. Dans tous les cas, il conviendra de se conformer aux préconisations du fabricant.
- Ne pas entreposer avec des gaz comburants et d'autres matières comburantes. Les bouteilles doivent être mises à la terre.
-
Le stockage du monoxyde de carbone s’effectue habituellement sous forme de gaz comprimé dans des bouteilles en acier inoxydables ou en alliage d'aluminium [2, 8]. Dans tous les cas, il convient de s’assurer auprès du fournisseur de la substance ou du matériau de stockage de la bonne compatibilité entre le matériau envisagé et la substance stockée.
- Les bouteilles vides doivent être stockées séparément et doivent être enlevées régulièrement par le fournisseur.
- Fermer soigneusement les bouteilles et ne pas laisser les flexibles sous pression.
- Mettre le matériel électrique et non-électrique, y compris l’éclairage et la ventilation, en conformité avec la réglementation concernant les atmosphères explosives.
- Mettre à disposition dans ou à proximité immédiate du local/zone de stockage des moyens d’extinction adaptés à l’ensemble des produits stockés.
En cas d’urgence
- En cas de fuite non enflammée, fermer l’arrivée du gaz ; si la fuite ne peut être stoppée, interdire l’approche pour éviter tout risque d’inflammation (voitures, matériel électrique, feu nu…). Dans tous les cas, aérer la zone et évacuer le personnel en évitant la génération de sources d’inflammation.
- En cas de fuite enflammée, appliquer la procédure indiquée dans le § Incendie - Explosion.
- En cas d’échauffement apparent d’une bouteille, ne pas s’en approcher et arroser abondamment la bouteille avec de l’eau pulvérisée en se protégeant.
- Prévoir des moyens de secours appropriés contre l'incendie, à proximité immédiate du dépôt.
- Des appareils de protection respiratoires isolants autonomes sont à prévoir à proximité et à l’extérieur des locaux pour les interventions d’urgence.
- Si ces mesures ne peuvent pas être réalisées sans risque de sur-accident ou si elles ne sont pas suffisantes, contacter les équipes de secours interne ou externe au site.
Au point de vue médical
- Eviter d'affecter à des postes comportant un risque d'exposition importante et répétée les sujets atteints d'affections cardio-vasculaires ou neurologiques.
- Lors des visites initiale et périodiques :
- Examen clinique : Rechercher particulièrement des signes mineurs d’une intoxication oxycarbonée, des affections cardio-vasculaires ou neuropsychiatriques chroniques.
- Examens complémentaires : La fréquence des examens médicaux périodiques et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentaires (électrocardiogramme, …) seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition.
- Femmes enceintes et/ou allaitantes :
- L’exposition à cette substance des femmes enceintes ou allaitantes est réglementairement interdite.
- Si malgré tout, une exposition durant la grossesse se produisait, informer la personne qui prend en charge le suivi de cette grossesse, en lui fournissant toutes les données concernant les conditions d’exposition ainsi que les données toxicologiques.
- Informer les les salariées susceptibles d'être exposées des dangers de cette substance pour la grossesse et de l’importance du respect des mesures de prévention.
- Rappeler aux femmes en âge de procréer l’intérêt de déclarer le plus tôt possible leur grossesse à l’employeur, et d’avertir le médecin du travail.
- Surveillance biologique : le dosage sanguin de la carboxyhémoglobine ou le dosage en fin de poste du monoxyde de carbone dans l’air expiré peuvent être proposés pour la surveillance biologique des expositions. Des valeurs biologiques d’interprétation (VBI) pour le milieu de travail et en population générale et une VBI pour le milieu de travail sont respectivement proposées pour ces deux indicateurs [30].
Conduites à tenir en cas d’urgence
- En cas d’intoxication aigue, appeler rapidement un centre anti poison. Transporter la victime en dehors de la zone polluée en prenant les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. Mettre en œuvre le plus rapidement possible une assistance respiratoire comprenant l’administration d’oxygène, et transférer dès que possible en milieu hospitalier à l’aide des organismes de secours d’urgence.