Pathologie - Toxicologie
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Toxicocinétique - Métabolisme [7]
Au contact de la peau, le peroxyde de dibenzoyle est rapidement transformé en acide benzoïque. L'absorption de ce dernier s'effectue alors sous forme de benzoate à travers les vaisseaux sanguins présents dans le derme. Ce métabolite pénètre ainsi dans la circulation sanguine et est éliminé rapidement via les urines.
Chez l'animal
Au contact de la peau, le peroxyde de dibenzoyle est rapidement transformé en acide benzoïque. L'absorption de ce dernier s'effectue alors sous forme de benzoate à travers les vaisseaux sanguins présents dans le derme. Ce métabolite pénètre ainsi dans la circulation sanguine et est éliminé rapidement via les urines.
À la suite d'une administration par voie orale chez le singe, l'acide benzoïque est absorbé de la même manière sous forme de benzoate, avant d'être rapidement excrété dans les urines sous forme inchangée.
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Mode d'actions
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Toxicité expérimentale
Toxicité aiguë
La toxicité aiguë du peroxyde de dibenzoyle est très faible : aucune mortalité n’est rapportée à la suite d’expositions par voie orale ou respiratoire. Par inhalation, l’exposition à des poussières entraîne larmoiement, salivation, érythème, modification de la fréquence respiratoire et de l’activité motrice. Le peroxyde de dibenzoyle provoque une légère irritation cutanée tandis qu’au niveau oculaire, une irritation importante réversible apparaît seulement en l’absence de rinçage, 24 heures après l’instillation. Le peroxyde de dibenzoyle est également un sensibilisant cutané.
Par voie orale, un test limite réalisé selon les lignes directrices de l'OCDE n'entraîne aucune mortalité chez la souris : la DL50 est supérieure à 2000 mg/kg. Seule une piloérection est rapportée chez les animaux exposés [8]. Dans les études plus anciennes disponibles, aucun effet n'apparaît chez le rat : les DL50 déterminées sont comprises entre 950 et 7 710 mg/kg[7].
Une étude réalisée par inhalation a montré l'absence de mortalité chez des rats exposés 4 heures à une forte concentration (24,3 mg/L) de poussières de peroxyde de dibenzoyle à 78 % ; des difficultés respiratoires, une stimulation puis un ralentissement de l'activité motrice, un strabisme, un érythème et une hypersécrétion salivaire et lacrymale ont été observés [9].
Irritation, sensibilisation
En application cutanée, une dose de 500 mg de produit (poudre de peroxyde de dibenzoyle à 78 %) n'est pas irritante chez le lapin, après application sous dispositif occlusif maintenu 4 heures et rinçage à l'eau tiède de la zone [10]. En revanche, de nombreux patch-tests réalisés sur 24 heures ont révélé le potentiel irritant du peroxyde de dibenzoyle, qu'il soit appliqué pur, en solution à 10 % dans un solvant (propylène glycol) ou dans de la paraffine (à 0,1, 1, 5, 10, 15 ou 30 %). Ainsi, un léger érythème est observé chez le cobaye après une application de la substance pure ou dans un solvant ; une réaction érythémateuse est aussi observée chez le lapin, à la suite d'une exposition au peroxyde de dibenzoyle dans la paraffine (la concentration entraînant une irritation de 50 % des animaux est de 2,52 %). L'irritation cutanée a aussi été mise en évidence chez des animaux (souris et lapin) exposés de manière subchronique [7].
L'instillation de 111 mg de poudre de peroxyde de dibenzoyle à 78 % dans l'œil de lapin provoque une irritation sévère (opacité de la cornée réversible après 2 jours, rougeur et œdème de la conjonctive qui disparaissent après 7 jours). Aucun de ces signes n'apparaît si un lavage de l'œil est pratiqué 5 minutes après l'instillation [11].
Différents tests de sensibilisation cutanée réalisés chez le cobaye ou la souris (LLNA, Buehler, TINA), ainsi qu'un test de maximalisation chez l'homme mettent en évidence le pouvoir sensibilisant du peroxyde de dibenzoyle [7].
Toxicité subchronique, chronique
À la suite d’une exposition subchronique ou chronique, aucun effet systémique, en dehors d’effets sur les organes reproducteurs, n’est rapporté.
À la suite d'une exposition à 0, 250, 500 et 1 000 mg/kg/j pendant 29 jours pour les mâles et 49 - 51 jours pour les femelles, seuls des effets au niveau de l'appareil reproducteur sont rapportés à la plus forte dose testée [12]. Il en est de même à la suite d'une exposition chronique de 120 semaines [13].
Effets génotoxiques
Aucun effet génotoxique du peroxyde de dibenzoyle n’a été identifié.
Les tests d'Ames, réalisés avec les souches suivantes, Saccharomyces cerevisiae, Salmonella typhimurium et Escherichia coli, n'ont pas mis en évidence de propriétés mutagènes, avec ou sans activation métabolique [7]. Un test d'aberration chromosomique, réalisé sur des cellules pulmonaires de hamsters, sans activation métabolique, s'avère négatif à la dose de 0,2 mg/mL (limite supérieure de concentration permettant la prolifération cellulaire)[14].
In vivo (injection intrapéritonéale), il n'induit pas de mutation dominante létale chez la souris [15]. Aucun micronoyau n'a été détecté, au cours d'un test de micronoyaux sur érythrocytes de mammifères, à la suite d'une injection intrapéritonéale de 200 mg/kg de peroxyde de dibenzoyle chez la souris [16].
Effets cancérogènes
La plupart des études ne montrent pas d’effet cancérogène mais un effet promoteur de tumeur suspecté.
Le potentiel cancérogène du peroxyde de dibenzoyle a été étudié chez la souris et chez le rat par différentes voies d'exposition. Par voie orale, la substance a été introduite dans l'alimentation aux doses de 28, 280 ou 2800 mg/kg, pendant 80 semaines (souris albinos) ou 120 semaines (rat albinos) [13] ; aucun effet néoplasique n'a été rapporté par les auteurs.
À la suite d'injections sous-cutanées, aucune tumeur n'a été observée (chez la souris, injection unique de 50 mg de produit ; chez le rat, injection unique de 120 mg ou injection de 2,9 mg, 2 fois par semaine, pendant 12 semaines) [13].
Par voie cutanée, des protocoles classiques ont été réalisés chez la souris. Ces études rapportent l'apparition de carcinomes épidermoïdes après l'application de 20 mg de peroxyde de dibenzoyle pendant 51 semaines [17]. A contrario, une étude plus récente ne met en évidence aucun effet cancérogène après 2 années d'exposition à 1, 5 ou 25 mg/j de peroxyde de dibenzoyle [18].
Deux études ont montré que le peroxyde de dibenzoyle avait une activité de promoteur vis-à-vis des tumeurs cutanées induites chez la souris par le diméthylbenzanthracène, avec apparition de papillomes et de carcinomes épidermoïdes [19, 20].
Effets sur la reproduction [16]
Concernant les effets du peroxyde de dibenzoyle sur la fertilité, seule une modification du poids des organes reproducteurs a été observée, associée chez les mâles à une dégénérescence des cellules testiculaires. Le peroxyde de dibenzoyle est à l’origine d’une diminution de la taille et du poids moyen des nouveau-nés.
Fertilité
Chez le rat, aucun effet sur la fertilité n'est observé chez des animaux exposés à 0, 250, 500 ou 1000 mg/kg/j, avant, pendant et après l'accouplement, pendant 29 jours pour les mâles ou 49 - 51 jours pour les femelles. Les femelles exposées à la plus forte dose présentent toutefois une vacuolisation ou une hyperplasie de l'utérus, considérées comme indépendantes du traitement par les auteurs. Chez les mâles exposés à 1000 mg/kg/j, une diminution du poids des organes reproducteurs est observée, associée à une dégénérescence des cellules testiculaires.
Développement
Dans cette même étude, le nombre de nouveau-nés présentant une diminution de la taille et du poids moyen est augmenté dans les portées des animaux exposés à 1000 mg/kg/j.
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Toxicité sur l’Homme
Le peroxyde de dibenzoyle est irritant pour la peau et les muqueuses. Il peut également être responsable de sensibilisation cutanée.
Toxicité aiguë
Une étude réalisée chez des salariés utilisant des préparations à base de peroxyde de dibenzoyle a montré l'absence de symptomatologie lors d'expositions à des concentrations de poussières de peroxyde de dibenzoyle de 1,34 à 5,25 mg/m3. Une irritation du nez et de la gorge a été observée pour des concentrations de 12,2 mg/m3 ou supérieures. Les effets de l'exposition concomitante à la poussière d'alun de potassium sont jugés négligeables [21].
Toxicité chronique
Des symptômes neurovégétatifs, une irritation des voies respiratoires, des troubles de la fonction ventilatoire et une monocytose sont décrits chez des salariés de la fabrication de peroxyde de dibenzoyle. Ces effets sont cependant attribués aux composés de départ de cette synthèse : le chlorure de benzoyle et le chlorure de carbonyle [21].
Des dermatites de contact allergiques professionnelles avec parfois atteinte du visage par mécanisme aéroporté sont rapportées notamment chez des techniciens dentaires et orthopédiques, des dentistes, des salariés de l'industrie électronique et du secteur des matières plastiques, des boulangers [22].
Par ailleurs, le peroxyde de dibenzoyle est utilisé en dermatologie dans le traitement local de l'acné (concentration de 2,5 à 10 % en général) depuis les années 60. Les effets secondaires sont locaux : phénomènes irritatifs le plus souvent, dermatites de contact allergiques chez environ 2,5 % des patients[23]. Des sensibilisations sont également décrites chez des patients traités par un topique à base de peroxyde de dibenzoyle pour des ulcères de jambe [24]. La pertinence clinique des tests épicutanés positifs chez les porteurs de prothèses dentaires ou orthopédiques contenant du peroxyde de dibenzoyle est discutée [25].
Effets génotoxiques
Aucune donnée n’est disponible chez l’homme à la date de publication de cette fiche toxicologique.
Effets cancérogènes
En 1999, le peroxyde de dibenzoyle a été évalué comme inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'homme par le Centre international de recherche sur le cancer, sur la base de preuves inadéquates de cancérogénicité chez l'homme et de preuves limitées chez l'animal [26].
Effets sur la reproduction
Aucune donnée n’est disponible chez l’homme à la date de publication de cette fiche toxicologique.
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Interférences métaboliques
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Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal