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Dioxyde de titane

Fiche toxicologique n° 291

Sommaire de la fiche

Édition : Janvier 2022

Recommandations

En raison des risques pour la santé en cas d'inhalation, des mesures de prévention s'imposent lors de la manipulation et du stockage du dioxyde de titane. Du fait de leur très grande capacité d'aérosolisation et de dispersion dans l'at­mosphère, les formes nanométriques feront l'objet de mesures renforcées.

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker le dioxyde de titane à l'abri de toute humidité, dans des locaux bien ventilés et à l'écart des bases, des acides sulfurique et fluorhydrique et des produits suscep­tibles de réagir dangereusement avec lui (lithium, magné­sium, zinc).
  • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter correctement. Reproduire l'étiquetage en cas de fraction­nement des emballages.
Manipulation
  • La mise en œuvre des mesures de prévention collective est prioritaire sur les mesures de protection individuelle, et de manière générale, il convient de rechercher le niveau d'exposition le plus bas possible.
  • Instruire le personnel des risques présentés par le dioxyde de titane, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d'accident. L'information et la formation des salariés porteront sur les dangers pour la santé, sur les pratiques de travail recommandées et sur l'utilisation des équipements de protection individuelle.
  • Avoir recours à des systèmes clos en utilisant des tech­niques automatisées.
  • Capter les poussières à la source en mettant en place une ventilation par aspiration localisée, chaque fois que cela est réalisable, en tenant compte de la nature, des caractéristiques et du débit des poussières ainsi que des mouvements d'air. Le captage à la source peut s'effectuer préférentiellement avec des systèmes aspirants : anneaux aspirants, tables aspirantes, buses... La ventilation géné­rale n'est envisagée que si le recours à une ventilation locale est techniquement impossible ou en complément de cette dernière.
  • Porter des équipements de protection individuelle si la protection collective s'avère insuffisante. Porter un appa­reil de protection respiratoire muni d'un filtre anti-aéro­sols de classe P3. Revêtir un vêtement de travail contre le risque chimique de type 5, à usage unique, ajustable au niveau du cou, des poignets et des chevilles et dépourvu de plis ou revers avec des poches à rabats. Porter des gants étanches (nitrile, polychlorure de vinyle, butyle ou néoprène [16]) ainsi que des lunettes équipées de protections latérales. Ces effets seront maintenus en bon état et net­toyés après chaque utilisation.
  • Filtrer l'air des lieux de travail avant rejet à l'extérieur des bâtiments (utiliser des filtres à air à très haute effica­cité de classe supérieure à H13 selon la norme EN 1855-1 notamment en présence de «dioxyde de titane ultra­fin »).
  • Procéder périodiquement à des contrôles d'atmosphère.
  • Délimiter, signaliser et restreindre l'accès à la zone de mise en œuvre.
  • Entreposer dans les ateliers des quantités de produit ne dépassant pas celles nécessaires au travail d'une journée.
  • Déballer le dioxyde de titane au dernier moment et au plus près du lieu d'utilisation. Utiliser des outils appro­priés pour ouvrir les contenants.
  • Maintenir les locaux et postes de travail en parfait état de propreté ; les nettoyer fréquemment. Le nettoyage sera effectué soit par lavage à l'eau, soit à l'aide d'un aspi­rateur équipé d'un filtre à air à très haute efficacité. Le personnel réalisant le nettoyage sera muni d'un équipe­ment de protection individuelle.
  • Proscrire l'emploi de la soufflette à air comprimé et du balai.
  • Disposer des poubelles ou conteneurs d'élimination étanches au plus près des zones de travail.
  • Considérer les déchets comme des déchets dangereux. Les recueillir dans des récipients clos, étanches et étique­tés puis les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation.
  • Prévoir l'installation de douches et de fontaines oculaires.
  • Observer une hygiène corporelle très stricte : passage à la douche et changement de vêtements après le travail.
  • Ne pas fumer, boire et manger dans les locaux de tra­vail.
  • Ne pas procéder à des travaux sur et dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du dioxyde de titane sans prendre les précautions d'usage [105].
  • Ne pas rejeter à l'égout les eaux polluées par le dioxyde de titane.

Au point de vue médical

  • Lors des visites initiale et périodiques
    • Examen clinique : rechercher plus particulièrement des signes locaux d'irritation du nez, de la gorge, des voies respiratoires et des yeux.
    • Examens complémentaires : l’examen clinique initial sera utilement complété par la réalisation d'une radiographie de thorax standard et d'explorations fonctionnelles respiratoires qui serviront d'examens de référence. La fréquence des examens médicaux périodiques et la nécessité ou non d'effectuer des examens complémentaires seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition.

 

Conduites à tenir en cas d’urgence

  • Lors d'accidents aigus, demander dans tous les cas l'avis d'un médecin ou du centre antipoison régional.
  • En cas de projection oculaire, rincer immédiatement et abondamment les yeux à l’eau courante pendant au moins 15 minutes, paupières bien écartées. En cas de port de lentilles de contact, les retirer avant le rinçage. Si une irritation oculaire apparait, consulter un ophtalmologiste et le cas échéant lui signaler le port de lentilles.
  • En cas d'inhalation massive de poussières, transporter la victime en dehors de la zone polluée en prenant les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. Si nécessaire, commencer une décontamination oculaire (laver la peau immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes). En cas de symptômes, consulter rapidement un médecin.
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