Recommandations
En raison de la toxicité du N,N-diméthylacétamide, substance classée «toxique pour la reproduction catégorie 2, R 61» (développement), des mesures particulières de sécurité s'imposent conformément aux textes réglementaires. Ces dispositions ne seront pas détaillées dans ce document. Seules les recommandations essentielles sont rappelées ici.
Au point de vue technique
Stockage
- Stocker le N,N-diméthylacétamide dans des locaux frais et bien ventilés, à l'abri de l'humidité et des rayonnements solaires et à l'écart des produits oxydants.
Le sol des locaux sera incombustible, imperméable et formera cuvette de rétention, afin qu'en cas de déversement accidentel, le liquide ne puisse se répandre au-dehors. - Fermer hermétiquement les récipients et les étiqueter correctement. Reproduire l'étiquetage en cas de fractionnement des emballages.
Manipulation
Les prescriptions relatives aux zones de stockage sont applicables aux ateliers où est utilisé le N,N-diméthylacétamide. En outre :
- Instruire le personnel des dangers présentés par le produit, des moyens de prévention et des précautions élémentaires d'hygiène individuelle à respecter, des mesures à prendre en cas d'accident. Une information spécifique devra être organisée en liaison avec le médecin du travail pour les femmes en âge de procréer.
- Entreposer dans les ateliers des quantités de produits relativement faibles et de toute manière ne dépassant pas celles nécessaires au travail d'une journée.
- Éviter l'inhalation de vapeurs. Effectuer en appareil clos toute opération industrielle qui s'y prête. Prévoir une aspiration des vapeurs à leur source d'émission ainsi qu'une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire pour certains travaux de courte durée, à caractère exceptionnel ou pour des interventions d'urgence.
- Contrôler régulièrement la teneur de l'atmosphère en N,N-diméthylacétamide. Faire réaliser un contrôle technique au moins une fois par an par un organisme agréé afin de vérifier le respect des valeurs limites contraignantes réglementaires.
- Éviter le contact du produit avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle : vêtements de travail, gants imperméables (par exemple en caoutchouc butyle ; éviter le caoutchouc naturel, le polychloroprène, le caoutchouc nitrile, le polyéthylène ou le polychlorure de vinyle [24]) et lunettes de sécurité. Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés après chaque usage.
- Ne pas fumer, boire ou manger dans les ateliers. Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : lavage soigneux des mains après manipulation, passage à la douche et changement de vêtements après le travail, rangement séparé des vêtements de ville et des vêtements de travail. L'employeur assurera l'entretien et le lavage fréquent des vêtements de travail qui devront rester dans l'entreprise.
- Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du N,N-diméthylacétamide sans prendre les précautions d'usage[25].
- En cas de fuite ou de déversement accidentel, récupérer immédiatement le produit après l'avoir recouvert de matériau absorbant inerte. Laver ensuite à grande eau la surface ayant été souillée.
Si le déversement est important, supprimer toute source potentielle d'ignition, aérer la zone, évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs entraînés munis d'un équipement de protection approprié. - Ne pas rejeter à l'égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par le N,N-diméthylacétamide.
- Conserver les déchets dans des récipients spécialement prévus à cet effet et les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation (incinération par exemple).
Au point de vue médical
À l’embauchage et aux examens périodiques
- À l'embauchage, pratiquer un interrogatoire et un examen clinique soigneux qui pourront être complétés par un bilan de la fonction hépatique. Informer les femmes en âge de procréer du danger du DMAC pour la reproduction, de la nécessité d'avertir le médecin du travail dès le début de leur grossesse et leur rappeler l'importance du respect des mesures de prévention. Les femmes enceintes ou allaitant ne peuvent pas être affectées à des postes de travail les exposant au N,N-diméthylacétamide.
- Éviter d'exposer les personnes atteintes d'une dermatose étendue, d'éthylisme, de troubles neuro-psychiatriques ou d'une atteinte hépatique chroniques.
- Après l'admission au poste, la fréquence des examens médicaux systématiques sera déterminée par le médecin du travail en fonction de l'importance de l'exposition. À chaque visite, répéter les examens cliniques et para-cliniques de l'embauchage.
En cas d'accident
- En cas de contact cutané, laver la peau à grande eau, immédiatement et pendant 15 min au moins et retirer les vêtements même faiblement souillés. Consulter un médecin s'il apparaît des lésions cutanées.
- En cas de projection oculaire, laver immédiatement et abondamment à l'eau pendant 15 min au moins, paupières bien écartées. Consulter un ophtalmologiste s'il apparaît une douleur ou une hyperémie.
- En cas d'ingestion, rincer la bouche avec de l'eau si le sujet est parfaitement conscient ; ne pas faire vomir.
- En cas d'inhalation, retirer le sujet de la zone polluée après avoir pris toutes les précautions nécessaires pour les intervenants. Si nécessaire, commencer une décontamination cutanée et oculaire.
- Dans les deux derniers cas, si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité ; en cas d'arrêt respiratoire, commencer les manœuvres de respiration assistée. Quels que soient la dose ingérée et l'état de la victime, transférer immédiatement en milieu hospitalier pour une surveillance biologique (en particulier hépatique) et un traitement symptomatique.