Pathologie - Toxicologie
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Toxicocinétique - Métabolisme [1, 2, 17]
Le DEGBE et son acétate sont vraisemblablement absorbés par toutes les voies d'administration et largement distribués dans l'organisme. Ils sont métabolisés principalement en métabolites acides et excrétés en grande partie dans les urines.
Chez l'animal
Les éthers du diéthylène-glycol sont absorbés par voies respiratoires, digestive et percutanée et sont largement distribués dans l’organisme sans accumulation. Néanmoins leur faible volatilité permet d’anticiper une faible exposition par inhalation des vapeurs.
Le passage transcutané du DEGBE pur s’effectue in vitro avec un taux d’absorption de 0,035 mg/cm2/h à travers la peau humaine et de 0,51 mg/cm2/h chez le rat. L’absorption percutanée à travers la peau humaine est évaluée à 0,06 mg/cm2/h avec l’acétate de DEGBE pur et à 0,16 mg/cm2/h avec une solution aqueuse à 6,65 %.
Les acétates des éthers de glycol sont hydrolysés en éther de glycol correspondant en quelques minutes dans le sang ou au niveau des muqueuses et le profil métabolique des deux composés est donc très semblable. In vitro, l’acétate de DEGBE est rapidement hydrolysé dans du sang de rat en DEGBE avec une demi-vie de moins de 3 min. La voie métabolique principale du DEGBE passe par l’oxydation du groupement hydroxy en acide correspondant par les alcools/aldéhydes déshydrogénases. Ces enzymes peuvent également intervenir après coupure de la liaison éther par une mono-oxygénase. Le principal métabolite formé est l’acide 2-(2-butoxyéthoxy)acétique (61 - 80 % des métabolites urinaires après application cutanée). Des traces d’acide 2-butoxyacétique sont également retrouvées. Après administration orale, la principale voie d’élimination est urinaire (78 à 86 % de la dose avec le DEGBE et 82 % avec son acétate) ; environ 1 % se retrouve dans les fèces et 7 à 11 % sous forme de CO2 exhalé. Par compétition avec l’alcool déshydrogénase, l’administration d’alcools (éthanol, propanol, butanol) peut interférer avec le métabolisme des éthers de glycol en inhibant la formation et l’élimination des métabolites acides.
Chez l'Homme
Certaines activités telles que la peinture au pinceau ou à la brosse entraînent un important contact cutané avec le DEGBE [18]. Par ailleurs, le dosage de l’acide butoxyéthoxyacétique urinaire a montré, sur 19 sujets exposés au DEGBE, une élimination moyenne de 75,1 mg/L (médiane 6,3 mg/L). Des sujets non exposés éliminent quant à eux 0,5 mg/L du métabolite. Dans cette étude, les auteurs notent l’efficacité de la protection apportée par des gants en caoutchouc [19].
Surveillance Biologique de l'exposition
Le dosage de l’acide 2-(2-butoxyéthoxy)acétique urinaire en fin de poste de travail est un indicateur spécifique de l’exposition au DEGBE, mais peu de données sont disponibles chez les sujets professionnellement exposés. Des taux non nuls d’acide 2-(2-butoxyéthoxy)acétique sont retrouvés dans les urines de sujets non professionnellement exposés.
Il n’existe pas de valeur biologique d’interprétation pour l’acide 2-(2-butoxyéthoxy)acétique urinaire pour la population professionnellement exposée.
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Mode d'actions
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Toxicité expérimentale [1, 2]
Toxicité aiguë
Le DEGBE a une faible toxicité aiguë par toutes les voies d'exposition. Il n'est pas considéré comme un irritant ou un sensibilisant cutané mais il provoque une irritation oculaire. Le DEGBEA a des propriétés similaires.
La toxicité aiguë du DEGBE et de son acétate est résumée dans le tableau suivant. La mort intervient après administration de doses massives et fait généralement suite à une profonde narcose. L’inhalation d’une atmosphère saturée en DEGBE ne provoque ni mortalité ni effet toxique significatif chez le rat.
Voie
Espèce
DL50 (g/kg)
DL50 (g/kg)
DEGBE
DEGBEA
Orale
Rat
7,3 - 9,6
6,5 - 11,9
Orale
Souris
2,4 - 5,5
6,5
Orale
Cobaye
2
2,3 - 2,7
Orale
Lapin
2,2
2,3 - 2,8
Percutanée
Lapin
2,8 - 5,4
5,5
Inhalation
Rat
> atmosphère saturée (= 374 mg/m3 à 25 °C)
73,8 g/m3
Le DEGBE ne présente pas d’effet irritant cutané mais il provoque sur l’œil une forte irritation avec atteinte de la cornée. Un retour à la normale est observé dans les 14 jours après l’instillation chez le lapin. Par inhalation, aucun effet irritant n’a été signalé après une exposition courte. Le DEGBEA induit une faible irritation cutanée et une irritation oculaire modérée.
Le potentiel de sensibilisation cutanée du DEGBE a été testé par la méthode de maximisation sur des cobayes et a donné un résultat négatif.
Toxicité subchronique, chronique
Le DEGBE présente une faible toxicité lors d'exposition répétée par voies orale et inhalatoire avec des effets à des doses élevées, principalement sur le foie et le système hématologique. Aucun effet systémique n'a été montré par voie percutanée.
Administré dans l’eau de boisson pendant 13 semaines, le DEGBE produit chez le rat des effets de surcharge hépatique (augmentation du poids relatif du foie et variation des enzymes hépatiques) à 1000 mg/kg/j, ainsi qu’une faible anémie et une atteinte rénale limitée. Une étude par gavage pendant 6 semaines indique également une atteinte de la rate et des reins au-delà de 1800 mg/kg/j. Ces doses sont considérées comme élevées et indiquent une faible toxicité répétée.
Par voie percutanée chez le rat, le DEGBE n’induit pas d’effet systémique ou neurotoxique jusqu’à 2000 mg/kg pendant 13 semaines mais une irritation est notée.
Par inhalation chez le rat, des effets locaux sur le poumon et une légère vacuolisation hépatique chez les femelles sont signalés sur des durées d’exposition de 2 à 5 semaines. La dose sans effet toxique est établie à 39 mg/m3 (6 ppm).
Aucune donnée valide n’est disponible sur le DEGBEA mais ses effets sont vraisemblablement comparables à ceux du DEGBE.
Effets génotoxiques
Le DEGBE n'est pas considéré comme génotoxique.
La plupart des tests de mutagenèse pratiqués in vitro et in vivo sont négatifs quel que soit le matériel utilisé : bactérie (Ames), cellules de mammifères (aberrations chromosomiques, synthèse non-programmée de l’ADN), drosophile (létalité récessive liée au sexe). En revanche, le test de mutation reverse sur cellules de lymphome de souris donne des résultats légèrement positifs et dose-dépendants, uniquement en absence d’activateur métabolique.
Aucune donnée n’est disponible sur l’acétate du DEGBE.
Effets cancérogènes
Le potentiel cancérogène du DEGBE et de son acétate n’a fait l’objet d’aucune étude à la date de publication de cette fiche.
Le potentiel cancérogène du DEGBE et de son acétate n’a fait l’objet d’aucune étude.
Effets sur la reproduction
Le DEGBE n'est pas toxique pour la reproduction.
Deux études sur une génération chez le rat ont montré que le DEGEE n’a pas d’effet sur la fertilité, sur l’un ou l’autre sexe par gavage à 1000 mg/kg/j et par voie percutanée à 2000 mg/kg/j pendant 13 semaines avant l’accouplement.
Par voie orale ou cutanée, chez le rat, la souris ou le lapin, il n’induit pas d’effet embryotoxique, fœtotoxique ou sur le développement des nouveau-nés, même en présence de toxicité maternelle et pour des doses de 2000 mg/kg/j.
Aucune donnée n’est disponible sur le DEGBEA mais ses effets sont vraisemblablement comparables à ceux du DEGBE.
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Toxicité sur l’Homme
Les données concernant la toxicité chez l’homme du DEGBE sont très succinctes et concernent essentiellement ses effets locaux. Il n’existe pas de description publiée de toxicité systémique aiguë ou d’effets à long terme chez l’homme. Une exposition aiguë peut être irritante pour la peau et les yeux. De très rares cas d’allergies sont rapportés pour des expositions répétées. Il n’existe pas de donnée sur la toxicité systémique ni sur de potentiels effets mutagènes, cancérogènes ou toxiques pour la reproduction.
Toxicité aiguë [1, 3]
Probablement par analogie avec les données expérimentales, il est parfois mentionné le caractère légèrement irritant du 2-(2-butoxyéthoxy)éthanol pour la peau et les yeux en cas de contact avec les produits sous forme liquide.
Toxicité chronique [1]
De très rares cas d’allergie sont rapportés. Un cas de dermatose érythémateuse a été décrit, l’atteinte prédominant à la face dorsale des mains et des avant-bras mais aussi au visage et au cou, chez un sujet affecté depuis 20 ans à la fabrication de boîtes en plastique sur lesquelles étaient appliquées des encres dissoutes dans l’acétate de 2-(2-butoxyéthoxy)éthyle et dans le 2-(2-butoxyéthoxy)éthanol. La responsabilité des deux produits a été confirmée par la pratique de tests cutanés. D’après le type de réponse obtenue, les auteurs suggèrent l’existence d’un mécanisme allergique dans la survenue de cette dermatose de contact [21]. Le second cas concerne une femme médecin ayant des antécédents d’allergie cutanée aux bijoux et qui a développé une dermatose dysidrose aiguë de la main. Du fait de l’emploi de divers instruments métalliques et d’un désinfectant (contenant du DEGBE), divers tests cutanés ont été pratiqués. Ils se sont révélés positifs avec le DEGBE et le sulfate de nickel[22]. Enfin, une femme atopique a présenté des épisodes d’irritation du visage et des voies aériennes supérieures ainsi qu’un érythème du visage et des yeux lorsqu’elle séjournait dans une pièce nouvellement repeinte. La peinture utilisée contenait du DEGBE ; les tests cutanés pratiqués avec la substance étaient positifs alors que ceux d’une batterie standard étaient négatifs[23].
Effets génotoxiques
Aucune information n’est disponible chez l’homme à la date de publication de cette fiche.
Effets cancérogènes
Aucune information n’est disponible chez l’homme à la date de publication de cette fiche.
Effets sur la reproduction
Aucune information n’est disponible chez l’homme à la date de publication de cette fiche.
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Interférences métaboliques
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Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal