Pathologie - Toxicologie
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Toxicocinétique - Métabolisme [10-13]
Le diméthoxyméthane peut être absorbé par toutes les voies d’exposition. Une fois absorbé, il peut être hydrolysé en méthanol et formaldéhyde. La grande majorité du diméthoxyméthane est éliminée rapidement via l’air expiré.
Chez l'animal
Le diméthoxyméthane peut être absorbé par inhalation et à travers la peau. Aucune étude n'est disponible pour la voie orale mais les propriétés physico-chimiques du diméthoxyméthane (faible poids moléculaire, hydrosolubilité importante et coefficient de partage octanol-eau nul) sont en faveur d'une absorption importante lorsqu'il est administré par voie orale [11].
Vingt-quatre heures après une administration par voie intraveineuse, le diméthoxyméthane n'est plus détecté dans le sang [12].
En milieu acide (dans l'estomac par exemple, pH < 2,5), il est hydrolysé en méthanol et formaldéhyde [10].
In vitro, les microsomes présents au niveau de la muqueuse nasale de rats permettent la formation de formaldéhyde [13]. À la suite d'une injection intraveineuse, réalisée chez le chien, la grande majorité du diméthoxyméthane est éliminée via l'air expiré (87 %), 7 heures après l'injection ; seul 1 % de la dose initiale est retrouvé dans les urines. Après 24 heures, le diméthoxyméthane n'est plus détecté dans l'air exhalé [12].
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Mode d'actions
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Toxicité expérimentale
Toxicité aiguë [11, 14]
Le diméthoxyméthane est faiblement toxique, quelle que soit la voie d’exposition. 4 fortes concentrations, il est dépresseur du système nerveux central et peut avoir un effet narcotique.
Chez le rat, la DL50 par voie orale est de 6 423 mg/kg. Les plus faibles doses testées (860 à 3 443 mg/kg) sont à l'origine d'atonie. Aux plus fortes doses, prostration, respiration lente et irrégulière sont rapportées, avant la mort de tous les animaux exposés à la plus forte dose (13775mg/kg) [11]. Chez le lapin, la DL50 par voie orale est égale à 5708 mg/kg [14].
Par voie cutanée, la DL50 chez le lapin est supérieure à 5000 mg/kg. Pendant les 24 heures d'application du pansement semi-occlusif, un léger érythème et un écoulement nasal plus prononcé ont été observés ; l'arrêt de l'application entraîne la disparition des symptômes [11].
Par inhalation, la CL50 est égale à 15 000 ppm/4 h chez le rat [14] et 18 354 ppm/7 h chez la souris [11].
Chez le cobaye, à fortes concentrations (153 000 ppm), il provoque une anesthésie après 20 minutes d'exposition et la mort dans les 2 heures, précédée par une respiration lente et irrégulière. À cette concentration, une irritation des yeux et du tractus respiratoire (larmoiements, écoulements nasaux) est observée. À une concentration plus faible (87 000 ppm, 2-3 heures), le cobaye présente une bronchopneumonie étendue et une dégénérescence graisseuse modérée à sévère du foie et des reins [14]. Chez la souris, les signes d'irritation respiratoire apparaissent après 15 minutes d'exposition. Après 2 heures, les animaux présentent des difficultés à rester debout et une irritation des yeux ; après 3 heures d'exposition, les animaux sont anesthésiés, avec une respiration lente et irrégulière. La mort survient avant la fin de l'exposition (7 heures), dans le cas contraire, 2 heures sont nécessaires pour que les effets anesthésiques disparaissent totalement [11].
Irritation, sensibilisation
Le diméthoxyméthane est légèrement irritant pour le tractus respiratoire, le tractus gastro-intestinal, la peau et les yeux. Le diméthoxyméthane n’est pas sensibilisant par voie cutanée.
À la suite de l'application de pansements semi-occlusifs, une légère irritation est observée chez quelques animaux ; elle est réversible en 24 ou 72 heures. Au niveau oculaire, l'application de 0,1 ml de diméthoxyméthane est à l'origine d'effets mineurs au niveau de la cornée et de l'iris (non détaillés) ; ils disparaissent 3 jours après l'application [11].
Aucun potentiel de sensibilisation cutanée n'est mis en évidence chez le cobaye (LLNA) [11].
Toxicité subchronique, chronique
Après exposition chronique, le diméthoxyméthane induit des modifications du foie, des reins et des poumons chez les souris. Chez le rat, seuls les effets anesthésiques sont observés, à de fortes doses.
Aucun effet clinique ou histopathologique n'est observé chez le rat exposé corps entier en continu à des vapeurs de diméthoxyméthane (1000 ppm pendant 22 jours) [11]. À la suite d'une exposition à 10 000 ppm pendant 90 jours, les effets liés aux propriétés anesthésiques du diméthoxyméthane sont visibles : déséquilibre, démarche incertaine, ataxie, diminution de l'activité spontanée. Une légère diminution du nombre d'érythrocytes et de l'hématocrite est observée chez les mâles seulement et les valeurs atteintes restent dans l'intervalle de variabilité habituel. Le lien de ces effets hématologiques avec le traitement est donc peu probable. Il en est de même pour les variations de poids de la rate et des reins, observées seulement pour un sexe (diminution du poids de la rate chez les femelles et augmentation du poids des reins chez les mâles) et sans relation avec la dose d'exposition. Au niveau hépatique, les variations de poids ne sont associées à aucune modification histopathologique [11].
Des souris (11 000 ppm pendant 7 heures, 15 fois) présentent une irritation mineure et une légère perte de coordination qui apparaît après 3 à 4 heures d'exposition ; 6 animaux sur 50 meurent et pour les autres, la récupération est complète 1 heure après la fin de l'exposition. L'irritation, l'anesthésie et la létalité augmentent si les souris sont exposées à 14 000 ppm, dans les mêmes conditions. L'examen histopathologique de ces animaux révèle un œdème pulmonaire occasionnel et des modifications graisseuses du foie et des reins [15].
Effets génotoxiques
Très peu d’études sont disponibles concernant les effets génotoxiques du diméthoxyméthane et la variabilité des résultats obtenus ne permet aucune conclusion actuellement.
Les résultats des tests in vitro sont variables : positifs dans le test d'Ames pour les souches TA 98 et TA 100 de S. typhimurium (avec activation métabolique seulement), et négatifs pour les souches TA 1535, TA 1537, TA 1538, E. Coli et sur les cellules ovariennes de hamster chinois (avec ou sans activation métabolique).
In vivo, un test d'aberration chromosomique est négatif chez la souris, par voie intrapéritonéale, à la dose de 4000 mg/kg [11].
Effets cancérogènes
Un potentiel effet cancérogène basée sur la libération de formaldéhyde est suspecté.
Il n'y a pas, dans la littérature, de donnée disponible sur la cancérogénicité du diméthoxyméthane. Cependant, une suspicion d'effet cancérogène existe, basée sur la libération de formaldéhyde [16].
Effets sur la reproduction
Aucun effet sur la reproduction ou le développement n’est observé.
Une étude de la toxicité sur le développement prénatal a été menée, au cours de laquelle des rates ont été exposées à des vapeurs de diméthoxyméthane, atteignant jusqu'à 10 068 ppm. Aucun effet sur le développement (nombre de corps jaune, nombre de nouveau-nés, mortalité fœtale, poids moyen des fœtus, malformations ou sexe ratio) ou la reproduction (nombre de femelles gravides, nombre d'implantations ou de résorptions) n'a été rapporté [11].
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Toxicité sur l’Homme
Aucune donnée sur la toxicité, que ce soit aiguë ou chronique, n’a été publiée chez l’homme.
Son utilisation ancienne comme anesthésique et les données animales font craindre la survenue de troubles de conscience lors d'exposition à des concentrations élevées.
Son caractère irritant chez l'animal rend probable un tel effet chez l'homme, que ce soit au niveau oculaire, cutané ou respiratoire. Les données expérimentales montrant un effet sur le foie et sur le rein demandent à être confirmées. En attendant, ces organes seront particulièrement à surveiller.
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Interférences métaboliques
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Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal