Caractéristiques
Utilisations [1-5]
- Base pour la préparation d’agents tensioactifs (sels d’ammonium quaternaire).
- Agent solubilisant pour résines (peintures hydrosolubles), produits phytosanitaires et divers composés organiques à caractère acide.
- Catalyseur de réticulation pour résines synthétiques (polyuréthanes, époxydiques ; procédé de noyautage en boîte froide en fonderie).
- Stabilisant des hydrocarbures, chlorés ou non, et des cétones non saturées.
- Solvant extractif, notamment pour la purification d’antibiotiques.
- Intermédiaire ou catalyseur en synthèse organique.
Propriétés physiques [1-7]
La triéthylamine est un liquide mobile, incolore, à forte odeur ammoniacale (seuil olfactif : 0,5 ppm). Elle est miscible à l’eau aux températures inférieures à 18 °C, mais n’est que partiellement soluble à des températures supérieures (5,5 g/100 g d’eau à 30 °C). Avec l’eau, elle forme un azéotrope contenant 13 % d’eau et dont le point d’ébullition est de 75 °C à pression atmosphérique.
Elle est miscible à l’éthanol et à l’oxyde de diéthyle, et soluble dans un grand nombre d’autres solvants organiques (alcools, cétones, éthers).
Nom Substance | N° CAS | Etat Physique | Masse molaire | Point de fusion | Point d'ébullition | Densité | Densité gaz / vapeur | Pression de vapeur | Indice d'évaporation | Point d'éclair | Température d'auto-inflammation | Limites d'explosivité ou d'inflammabilité (en volume % dans l'air) |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Triéthylamine | 121-44-8 |
Liquide |
101,19 |
-115 °C |
89,5 °C à la pression atmosphérique |
0,728 |
3,5 |
7,2 kPa à 20 °C |
5,6 |
-7 à -17 °C (coupelle fermée) |
230 °C |
Limite inférieure : 1,2 % Limite supérieur : 8 % |
À 25 °C et 101,3 kPa, 1 ppm = 4,13 mg/m3.
Propriétés chimiques [1, 2, 4, 5]
Dans des conditions normales d’emploi, la triéthylamine est un produit stable qui présente les réactions caractéristiques des amines aliphatiques tertiaires. C’est d’abord une base forte qui peut former des sels avec les acides minéraux ou organiques ; en solution aqueuse, elle fixe notamment le dioxyde de carbone pour former des carbonates. Avec les acides concentrés, la réaction peut être violente.
Elle réagit d’autre part avec de nombreux composés : trifluorure de bore, triiodométhane, anhydride maléique (réaction exothermique au-dessus de 150 °C)...
Elle est transformée en N-oxyde par le peroxyde d’hydrogène ; avec des oxydants puissants, la réaction peut être violente.
Avec les agents nitrosants tels que les nitrites, l’acide nitreux ou les oxydes d’azote, en phase liquide ou gazeuse, la triéthylamine peut donner naissance à la diéthylnitrosamine, considérée comme cancérogène. La vitesse de nitrosation, qui s’accompagne d’une déalcoylation, est maximale vers pH 3 environ mais la réaction a également lieu en milieu basique. Dans certaines conditions, avec N204, elle formerait un complexe qui explose à basse température (au-dessous de 0 °C) s’il n’est pas dilué. La triéthylamine attaque le cuivre, l’aluminium, le plomb, l’étain, le zinc et leurs alliages, surtout en présence d’humidité. Le mercure forme des composés explosifs avec les amines.
La pyrolyse ou la combustion de la triéthylamine libèredes composés toxiques (notamment oxydes d’azote et oxyde de carbone).
Récipient de stockage
Le stockage de la triéthylamine s’effectue généralement dans des récipients en acier (ordinaire ou inoxydable). Le cuivre, l’aluminium, le zinc et certaines matières plastiques sont à éviter. Le verre est utilisable pour de petites quantités, sous réserve d’une protection par une enveloppe métallique convenablement ajustée. Toutefois, en raison de la basicité du produit, une attaque du verre est possible en cas de stockage prolongé.