Peste

La peste, une des maladies les plus mortifères de l’histoire de l’humanité, n’est heureusement plus le fléau qu’elle a été mais n’a jamais pu être éradiquée. Cette zoonose est présente sur tous les continents, sauf l’Océanie. Près de 50 000 cas humains de peste ont été déclarés à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) entre 1990 et 2020 par 26 pays d’Afrique, d'Asie et d'Amérique. Les 2 principaux pays d’endémie sont actuellement Madagascar et la République démocratique du Congo. À Madagascar, entre 250 et 700 cas de peste bubonique sont notifiés chaque année pendant la saison épidémique (entre septembre et avril). Des cas ont été recensés entre 2013 et 2018 en Ouganda (22 cas), en Tanzanie (36 cas), au Pérou (40 cas) et aux USA (40 cas). D’autres cas plus rares ont été déclarés en Mongolie, Kirghizstan, Russie, Chine et Bolivie (6, 7).

En France, il n’existe plus de foyer naturel de peste (dernier cas à Paris en 1920 et en Corse en 1945). Cependant, la possibilité de cas importés par l’intermédiaire de rongeurs infectés ou de sujets en phase d’incubation provenant d’une zone d’endémie est toujours envisageable et doit être immédiatement contrôlée. La France est particulièrement attentive à la situation de la peste à Madagascar, du fait de la proximité de la Réunion et Mayotte (1, 2).

Dans les pays où cette zoonose est endémique, la manipulation d’animaux infectés peut entraîner une contamination : un cas a été décrit de contamination mortelle chez un biologiste réalisant une nécropsie sur un puma aux USA (8). Les autres cas recensés sont survenus en laboratoire (cf. infra).

Deux cas, survenus en laboratoire, ont été publiés : le premier en 1959 avec une souche sauvage par inhalation lors d’un accident de laboratoire et l’autre, en 2009, avec une souche atténuée, ayant entraîné le décès sans qu’aucun accident d’exposition ne soit retrouvé, mais les manipulations étaient réalisées en L2 et les mesures de prévention étaient incomplètes (9, 10).