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Brucellose

Brucella

Sommaire de la fiche

Édition : juin 2023

Pathologie [R1, 1, 9] Guide de lecture

  • Nom de la maladie

    Brucellose
  • Synonyme(s)

    • Fièvre de Malte
    • Mélitococcie
    • Fièvre de Bang
    • Fièvre ondulante méditerranéenne.

Transmission

Mode de transmission

En population générale, le principal mode de transmission est la voie alimentaire.

Rares cas de transmission interhumaine : transmission mère-enfant, transplacentaire ou lors de l’allaitement, par voie sexuelle et par transfusion ou don de moëlle (10).

Pour le milieu professionnel :

Transmission par contact de la peau lésée avec des produits biologiques contenant la bactérie (produits d’avortement, sang…), contact avec les muqueuses (ORL, conjonctives) lors de projection ou contact muqueuses-mains souillées, inhalation d’aérosols (laboratoire et manipulation de produits infectés).

Une revue de la littérature de 2017 a retrouvé 5 cas de contamination par aérosols et gouttelettes de professionnels de santé lors de la manipulation de placenta infecté (10).

La maladie

Incubation

8 à 21 jours en moyenne mais peut être plus longue (jusqu’à 5 mois). La phase d'infection initiale peut passer inaperçue en raison de symptômes frustres et non spécifiques.

Clinique

Souvent asymptomatique.

Forme aiguë septicémique : syndrome infectieux non spécifique associant une fièvre intermittente, une asthénie, des arthralgies et myalgies pendant 15 à 20 jours. Certains cas d’infection aiguë peuvent présenter des épisodes de sueurs nocturnes très abondantes, caractérisés par une sueur malodorante (odeur de paille mouillée). 
Formes focalisées : peuvent survenir au décours de l’infection aiguë ou à distance : arthrites (articulations des membres, intervertébrales, sacro-iliaques), infections urogénitales (orchi-épididymite, infection ovarienne), localisation cardiaque (endocardite notamment à l'origine de la létalité : 0,6 %), abcès cérébraux ou hépatiques. Réactivations possibles, en particulier en cas de mauvaise observance du traitement initial ou de localisation peu accessible aux antiinfectieux.
Formes chroniques : le plus souvent localisées, réactivation ou persistance de symptômes depuis ou pendant plusieurs mois.

Diagnostic

R1, R2, 9

Le diagnostic direct est à privilégier.

Direct :
Isolement en culture (avant toute prise d'antibiotiques) : la culture peut être lente.
- hémoculture : bonne sensibilité, surtout en phase aiguë ;

- autres prélèvements selon forme clinique (ponction articulaire, LCR…) : bonne sensibilité mais inférieure à l'hémoculture.

La réalisation d'un antibiogramme n'est pas nécessaire et doit être déconseillée.

PCR

Meilleure sensibilité que la culture pour les foyers focalisés (tissus...), meilleure spécificité que les tests sérologiques.

Indirect :

- sérodiagnostic de Wright (agglutination en tube) : technique de référence de l'OMS à partir de sérum de référence titré à 1 000 unités internationales, la plus répandue, diagnostic précoce (2e semaine) mais spécificité très faible et valeur prédictive positive (VPP) faible dans le contexte de faible incidence français (bientôt plus disponible) ;

- test au rose Bengale ou épreuve à l'antigène tamponné (agglutination sur lame) : test qualitatif rapide, sensibilité et spécificité modérées.

- immunofluorescence indirecte et ELISA : plus sensibles et plus spécifiques, plus tardives, utiles pour formes chroniques. Leur VPP reste très faible en France (peu utilisé).

Les techniques indirectes ne permettent pas de diagnostiquer une infection à B. canis (R2).

Traitement

Dans les formes aigües, traitement de référence pour l’adulte : Doxycycline + Rifampicine 6 semaines (OMS).

La Rifampicine ne doit pas être utilisée en monothérapie.

Dans les formes focalisées ou chroniques, un traitement chirurgical peut être nécessaire en complément selon la localisation.

Pour la femme enceinte : prendre l’avis d’un infectiologue.

Populations à risque particulier

Terrain à risque accru d'acquisition
Pas de terrain particulier.
Terrain à risque accru de forme grave

Pas de terrain spécifique.

Cas particulier de la grossesse

- Femme enceinte : comme toute infection aiguë, la brucellose peut être responsable d’avortement, d’accouchement prématuré et de mort in utero. Contrairement aux ruminants, la brucellose ne provoque pas systématiquement d’avortement chez la femme.

- Enfant à naître : pas de malformation, série de 41 patientes traitées : sur 36 enfants connus, 33 étaient indemnes et 3 sont nés prématurément avec 2 décès (11).

Immunité et prévention vaccinale

Immunité naturelle
Maladie partiellement immunisante.
Prévention vaccinale
Vaccin non disponible.
Liens utiles