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Borréliose de Lyme

Borrelia burgdorferi sensu lato.

Sommaire de la fiche

Édition : décembre 2024

Pathologie Guide de lecture

  • Nom de la maladie

    Borréliose de Lyme

  • Synonyme

    • « Maladie de Lyme »

Transmission

Mode de transmission

Piqûre par une nymphe (le plus fréquent) ou une tique adulte femelle du genre Ixodes ricinus, infectée par la bactérie. Activité saisonnière maximale de la tique entre avril et octobre.

Taux d’infestation des tiques très variables selon les années, les régions et biotopes : 5 à 20 % des tiques infectées selon les études en Alsace et en Bretagne, 4% en Île de France.

Après piqûre par une tique infectée (c’est-à-dire porteuse de Borrelia), il faut au moins 12 (voire 24) heures pour que la bactérie passe du tube digestif de la tique à la salive injectée par la tique : il ne peut donc quasiment pas y avoir d’inoculation de la bactérie si la tique infectée est retirée moins de 12 à 24 heures après sa fixation (2).

Risque de transmission en zone d'endémie : en moyenne de 1 % par piqûre de tique, maximal entre 48 et 72 heures après la piqûre.

Pas de transmission interhumaine.

Période de contagiosité

Sans objet (pas de transmission interhumaine).

La maladie

Incubation

4

Pour la phase localisée précoce (Erythème migrant) : de 3 à 30 jours après la piqûre de tique. Une réaction cutanée plus précoce restant localisée autour de la piqûre est plus évocatrice d’une réaction allergique à la salive de la tique que d'une infection par Borrelia.

Clinique

4, R1R2

Phase localisée précoce (dite « primaire ») : érythème migrant (EM), tache érythémateuse d’extension progressive et centrifuge autour du point de piqûre (caractéristique si diamètre de 4 à 5 cm), non prurigineuse, apparaissant environ 3 à 30 jours après la piqûre, et pouvant atteindre plusieurs dizaines de centimètres. Elle disparaît spontanément en quelques semaines à quelques mois, même en l'absence de traitement.

Phase disséminée précoce (dite « secondaire ») : possible, si EM non diagnostiqué ou non traité :

  • Manifestations neurologiques (neuroborrélioses précoces), forme disséminée la plus fréquente en Europe, 6 à 15 % des BL diagnostiquées en France, plus souvent dues à B. garinii ; par ordre de fréquence méningoradiculites hyperalgiques avec méningite lymphocytaire, localisation crânienne fréquente chez l’enfant (paralysie faciale), méningite isolée, myélite aiguë, encéphalite ; quelques semaines ou mois après la piqûre.
  • Manifestations rhumatologiques (plus fréquente en Amérique du Nord) : mono-arthrite ou oligo arthrite des grosses articulations, atteinte prépondérante du genou survenant quelques semaines à 2 ans après la piqûre, plus souvent dues à B. bugdoferi sensu stricto.
  • Rarement autres manifestations dermatologiques : lymphocytome borrélien, 1 à 2 mois après la piqûre ; lésions multiples d'érythème migrant identiques à la lésion primaire à l'exception du point de piqûre central absent.
  • Rarement manifestations cardiaques : myocardites responsables de troubles de la conduction ou péricardites.
  • Très rares manifestations ophtalmologiques.

Phase disséminée tardive (dite « tertiaire ») (R3) :

  • manifestations neurologiques (neuroborréliose tardive) évoluant depuis au-delà de 6 mois après l’inoculation : encéphalomyélite chronique, polyneuropathie axonale, méningite chronique... ;
  • manifestations dermatologiques : acrodermatite chronique atrophiante, presque toujours due à B. gfzelii, lésion scléro-atrophique le plus souvent sur un membre ;
  • manifestations rhumatologiques : oligo-arthrite (genou surtout).
Diagnostic

R1, R3

Diagnostic d’un EM uniquement clinique (signe pathognomonique, pas de biologie).

En présence de symptômes évocateurs de BL disséminée :

  • Diagnostic biologique direct : très peu d’indication en pratique courante (culture et PCR peu sensibles sur LCR, culture délicate sur milieux spéciaux) ; parfois utile sur des prélèvements cutanés ou articulaires dans certaines formes atypiques.
  • Diagnostic biologique indirect : 
    • sérologie sanguine : ELISA en 1ère intention, si ELISA positif ou équivoque, pratiquer un western blot ; IgM positif en 2 à 3 semaines, IgG 4 à 6 semaines après ; persistance des anticorps sériques IgG ou IgM de quelques mois à plusieurs années (parfois plus de 10 ans) ; anticorps non protecteurs
    • Sérologie dans le LCR : indispensable pour le diagnostic des formes neurologiques avec détermination de la synthèse intrathécale d'IgG spécifiques.
Traitement

R1R3

Erythème migrant :

  • chez l’adulte : doxycycline ou amoxicilline pendant 14 jours (ou, si allergie ou contre-indication : azythromycine pendant 7 jours) ;
  • chez l’enfant : amoxicilline pendant 14j (ou, si allergie ou contre-indication : azithromycine pendant 5 jours).

Neuroborréliose : ceftriaxone ou cyclines (pendant 2 à 3 semaines).

Arthrite : doxycycline en première ligne (ou ceftriaxone ou amoxicilline en 2ème ligne) pendant 4 semaines.

Populations à risque particulier

Terrain à risque accru d'acquisition

Aucun.

Terrain à risque accru de forme grave

Risque probable accru de dissémination de Borrelia chez le sujet profondément immunodéprimé ou sous traitement immunomodulateur.

Cas particulier de la grossesse

La transmission materno-fœtale a été suspectée dans quelques études de cas isolés, cependant les données d’études rétrospectives et prospectives plus larges n’ont jamais confirmé que la borréliose de Lyme pouvait contribuer à des issues de grossesse défavorables (5).

Immunité et prévention vaccinale

Immunité naturelle
Maladie non immunisante.
Prévention vaccinale
Vaccin non disponible.
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