Déchets ménagers
Collecte, tri et valorisation des déchets ménagers
Ripeurs, trieurs, conducteurs de véhicules… Les salariés des métiers de la collecte et du tri des déchets ménagers sont exposés à de fortes contraintes physiques et psychiques. Alors que les quantités de déchets ménagers continuent à croître et que le taux de recyclage est appelé à augmenter, comment concilier productivité et amélioration des conditions de travail ?
Le nombre d’accidents du travail pour 1 000 salariés dans le traitement des déchets ménagers est plus de 2 fois supérieur à la moyenne nationale. Les accidents survenant dans les métiers de la collecte (1 salarié sur 8 accidentés chaque année), sont les plus graves.
Principaux risques liés à la gestion des déchets ménagers
Les accidents de travail sont notamment dus :
- aux déplacements et aux circulations : chutes depuis le marchepied, écrasements et renversements lors du travail auprès des véhicules de collecte, sur la voie publique et lors des déplacements dans les centres de tri et de traitement,
- aux manutentions manuelles des déchets : lumbago, lombalgies,
- à l’équipement de travail : écrasement, cisaillement ou entraînement lors de l’utilisation ou de l’entretien des bennes à ordures ménagères, des convoyeurs, des compacteurs, ou des presses (les presses à balles sont la principale cause d’accidents mortels),
- aux déchets : du fait de la présence d’objets coupants ou piquants, de la projection d’agents chimiques (intoxication, brûlures).
Liés à l’activité physique (port de charges, gestes répétitifs, postures articulaires extrêmes), à l’activité mentale (concentration), ainsi qu’à certaines dimensions de l’organisation du travail (cadences élevées, marges de manœuvre réduites), les TMS des membres supérieurs sont les principales maladies professionnelles reconnues. Les postes du tri manuel où les cadences de travail peuvent conduire à effectuer plus de 200 gestes/minute exposent particulièrement à ce risque. Les ambiances de travail sont d’autres sources d’atteintes à la santé ou d’inconfort à prendre en compte (bruit, température, poussières, odeurs…).
Prévention des risques dans les métiers de la collecte
En amont des activités, la qualité du tri effectué par les ménages, l’aménagement urbain, le choix des conteneurs, l’organisation des tournées sont autant de dimensions qui ont des implications sur la sécurité et la protection de la santé des ripeurs. La prévention des risques auxquels sont exposés les travailleurs doit donc être le sujet d’une concertation entre la collectivité donneuse d’ordres et l’exploitant et être intégrée dans l’appel d’offres.
Principales mesures de prévention pour la collecte des déchets ménagers
- Organiser des tournées en sécurité, former le personnel, accueillir convenablement les nouveaux embauchés et les intérimaires
- Établir un plan de prévention après une analyse des risques concertée entre l’entreprise utilisatrice et l’entreprise intervenante, signaler les dysfonctionnements
- Mécaniser les manutentions chaque fois que possible
- Choisir des véhicules et équipements privilégiant la sécurité de l’équipe, assurer les vérifications périodiques et le maintien en conformité
- Fournir des EPI adaptés (tenue de travail très visible, gants, chaussures)
Prévention dans les centres de tri et de traitement
Parmi les principales mesures de prévention :
- Intégrer la sécurité dès la conception des locaux et des situations de travail : organiser les circulations (piétons, engins, déchets), organiser les espaces de stockage.
- Limiter les risques liés à l’activité physique : mécaniser les manutentions qui peuvent l’être, réduire les gestes répétitifs (poste de tri).
- Limiter les risques liés aux équipements de travail : machines conformes à la réglementation, politique d’entretien et de maintenance préventive, dispositifs de protection, formation des salariés à leur utilisation.
- Organiser le travail : donner plus de marge de manœuvre aux salariés dans l’organisation de leur travail, le choix des horaires décalés ou des pauses, accueillir les nouveaux embauchés et les intérimaires, former le personnel.
Zoom sur les risques chimiques et biologiques
Les manipulations et les traitements des déchets peuvent occasionner des risques chimiques et biologiques :
- Opérations de collecte et de tri : exposition possible par inhalation, ingestion ou contact cutané avec des produits toxiques (solvants « ménagers », fonds de peinture, produits phytosanitaires…).
- Manipulations de déchets : inhalation ou ingestion de particules chargées d’agents pathogènes (moisissures, bactéries), piqûre ou coupure avec du matériel médical souillé.
- Centres d’incinération : risque d’exposition à des polluants chimiques voire CMR (plomb, dioxine, hydrocarbures aromatiques polycycliques…) notamment au moment des opérations de maintenance et d’entretien des fours.
- Plateformes de compostage : présence de matières particulaires, d’endotoxines et de micro-organismes pathogènes, émanation de gaz divers (ammoniac, COV).
Les mesures de prévention doivent avoir pour objet de limiter les émissions de polluants ou, à défaut, d’éloigner l’opérateur des polluants.
Exemples de mesures de prévention des risques chimiques et biologiques
- Modes de travail adaptés : procédures de travail limitant les émissions de poussières et de gaz
- Conception des lieux de travail : isolement des opérations polluantes
- Mise en place de protections collectives : cabine en surpression avec apport d’air filtré pour les postes les plus exposés, flux d’air neuf unidirectionnel aux postes de tri, captage des polluants à la source
- Port d’équipements de protection individuelle pour des opérations ponctuelles : lunettes, gants, éventuellement masque de protection respiratoire avec supports absorbants adéquats
- Règles d’hygiène : mise à disposition et entretien des installations nécessaires, fourniture de tenue de travail propre en nombre suffisant, lavage des mains, douche en fin de poste
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