Tableaux des maladies professionnelles
Mieux les connaître pour mieux les prévenir
Une maladie peut être reconnue comme maladie professionnelle si elle figure dans l’un des tableaux du régime général de la Sécurité sociale ou du régime agricole. Afin de mieux les connaître et mieux les prévenir, l’INRS met à disposition des salariés, des employeurs ou des médecins du travail une base de données en ligne. Cette base vient d’être remaniée notamment pour simplifier l’accès aux commentaires des tableaux et aux éléments de prévention technique et médicale.
Qu’est-ce qu’une maladie professionnelle ?
Il n’existe pas de définition règlementaire de la maladie professionnelle. On peut toutefois définir une maladie comme « professionnelle » si elle est la conséquence directe de l'exposition plus ou moins prolongée d'un travailleur à un risque physique, chimique ou biologique, ou résulte des conditions dans lesquelles il exerce son activité professionnelle.
Que permet la base de données en ligne ?
La base permet d’identifier si, dans une situation donnée (maladie et exposition professionnelle), un tableau peut être potentiellement concerné.
Du côté du salarié, quand il est malade, cet outil lui permet d’identifier si son activité professionnelle actuelle ou passée, avec les expositions qui en résultent, peut être à l’origine de cette maladie.
Si les conditions du tableau sont remplies, il peut effectuer une démarche de reconnaissance en maladie professionnelle auprès de son organisme de Sécurité sociale.
Du côté de l’employeur, cette base de données aide à répondre à la question suivante : une situation d’exposition professionnelle donnée peut-elle engendrer des atteintes à la santé reconnues en maladies professionnelles ? Si oui, l’employeur doit alors répondre aux obligations qui en résultent, la première étant l’article L. 461-4 qui l’oblige à déclarer le procédé de travail à l’origine de l’exposition à la Caisse primaire d’assurance maladie et à mettre en place des mesures de prévention. Les éléments figurant dans la base de données, comme d’autres outils existants, peuvent également l’aider dans son évaluation des risques.
Du côté du médecin, cette base lui donne des éléments pour déterminer si un motif de consultation peut avoir un lien avec l’activité professionnelle exercée par le patient qu’il est en train d’examiner. S’ il y a un lien, il y trouve des indications sur les examens à prescrire pour suivre son patient, notamment quand il est sans emploi ou à la retraite.
Il est important de noter que cette base de données ne recense pas la totalité des situations professionnelles pouvant entraîner des atteintes à la santé. Dans tous les cas, il peut être utile de se rapprocher de son médecin du travail.
Comment accéder aux contenus de cette base ?
Le formulaire de recherche sur la page d’accueil propose trois possibilités :
- Une recherche par mot(s) libre(s) qui porte sur le contenu des tableaux réglementaires uniquement (et pas sur les commentaires). Un important travail d’enrichissement lexical (synonymies, interprétation des termes utilisés dans les tableaux, numéros CAS des produits chimiques) a été fait.
- Un plan de classement en 14 rubriques facilite la recherche des pathologies.
- Un accès direct aux tableaux par la liste complète de ces derniers classés par numéro de tableau et par régime.
Dans tous les cas, la recherche peut s’effectuer pour l’un ou l’autre régime (général ou RG / agricole ou RA) ou pour les deux simultanément.
Qu’apporte la base, en plus des tableaux ?
Pour rendre explicites ces tableaux réglementaires, des commentaires ont été rédigés par une équipe pluridisciplinaire (enseignants de médecine du travail, médecins conseils, ingénieurs de prévention, juriste, documentaliste) représentative du régime général et du régime agricole.
Ces commentaires, répartis en dix rubriques, sont disponibles pour chaque tableau :
- L’historique reprend toutes les versions du tableau depuis sa création.
- Les données statistiques présentent le nombre de cas reconnus pour chaque année. Elles sont fournies soit par la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) soit par la Mutualité sociale agricole (MSA).
- La nuisance explicite le titre, notamment :
- quand il s’agit d’un produit chimique, il correspond au danger intrinsèque que représente le produit et donne les classifications CLP (Classification, Labelling and Packaging) et/ou CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) quand elles existent,
- quand il s’agit d’un agent biologique, il en fait sa description et son épidémiologie,
- quand il s’agit d’un agent physique, il en fait sa description.
- Les principales professions exposées et les principales tâches concernées explicitent la liste des travaux mentionnés dans la colonne de droite du tableau réglementaire.
- La description clinique de la maladie indemnisable présente succinctement les principaux éléments qui permettent de faire le diagnostic de la ou des maladies énoncées dans la colonne de gauche du tableau réglementaire.
- Les critères de reconnaissance précisent quelles sont les obligations médicales à remplir et les éventuels examens complémentaires exigés pour entamer la démarche de reconnaissance.
- Les éléments de prévention technique donnent des orientations sur les actions de prévention à mettre en place et signalent notamment les valeurs limites d’exposition quand elles existent.
- Les éléments de prévention médicale permettent d’orienter le type d’examens à effectuer pour la surveillance des travailleurs (exposition actuelle ou passée).
- Les références réglementaires permettent de retrouver les obligations réglementaires de l’employeur pour prévenir le risque de survenue de maladie professionnelle.
- Les éléments de bibliographie offrent la possibilité à ceux qui veulent aller plus loin d’avoir des références scientifiques à consulter (documents extraits de la base INRS Biblio majoritairement en français).
Le tableau et ses commentaires peuvent être téléchargés au format PDF et imprimé.
En savoir plus
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base de données 04/2022
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Brochure 09/2016 | TJ 19
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Brochure 11/2022 | ED 835
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DOSSIER 01/2017