Substance revue par les experts de l'INRS (2024).
Généralités
Identification
-
N° CAS
107-02-8 -
Synonymes
- Acrylaldéhyde
- Aldéhyde acrylique
- Prop-2-énal
Fiches associées dans les autres bases de données
-
FicheTox
-
Métropol
Valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP)
-
Nature
réglementaire indicative -
VLEP-8h
- 0,05 mg/m³
- 0,02 ppm
-
VLEP-15mn
- 0,12 mg/m³
- 0,05 ppm
-
Mentions
Peau (ACGIH)
Classifications
-
Mentions de danger CLP
- EUH071
- H225
- H300
- H311
- H314
- H330
- H400
- H410
-
CIRC
2A -
ACGIH
- A4
-
DFG
- Cancérogène : 3B
Toxicocinétique et métabolites
Eléments de toxicocinétique
À la suite d’une exposition par voies orale ou respiratoire, une grande majorité de l’acroléine est absorbée (entre 70 et 90 %). Sa forte réactivité envers notamment les groupements thiols libres limite sa biodisponibilité dans l’organisme : elle est retrouvée principalement dans le tractus gastro-intestinal.
L’acroléine est rapidement métabolisée, entraînant la formation de métabolites conjugués (conjugaison avec le glutathion) dont le potentiel toxique est fortement réduit par rapport à celui de l’acroléine.
Les métabolites sont retrouvés principalement dans les urines. L’acroléine peut également être éliminée par voie respiratoire sous forme de dioxyde de carbone ou par les fèces, mais les métabolites fécaux ne sont pas connus.
(FT 57, 2021)
Métabolites
Acide S-(3-hydroxypropyl)-mercapturique (HPMA), Acide S-(2-carboxyéthyl)-mercapturique (CEMA), Aldéhyde glycidique, Acide acrylique, Glycéraldéhyde, Glycidaldéhyde (Stevens et Maier 2008)
HPMA = métabolite le plus abondant, CEMA moins de 10 % des acides mercapturiques excrétés ; pic d'excrétion des métabolites se situe dans les 5 premières heures après l'exposition (Parent et al. 1998).
Classes toxicologiques associées
Effets toxiques
Classe toxicologique | Effet toxique | Conditions expérimentales |
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Effets cancérogènes et/ou mutagènes | Autres cancers | CIRC 2B (2021)
L'exposition à l'acroléine entraine une augmentation de l'incidence des tumeurs malignes ou d'une combinaison appropriée de tumeurs bénignes et malignes chez deux espèces.
Michiharu et al. (2021) - Inhalation de 0,01 - 0,5 - 2 ppm (0 - 0,23 - 1,16 - 4,6 mg/m3) chez 4 groupes de rats (n = 50/sexe/dose), 6 h/j, 5 j/sem, pendant 2 ans, exposition corps entier
- Rats : Augmentation de l'incidence de rhabdomyomes (tumeurs rares des fosses nasales) et de carcinomes épidermoïdes (combinés) de la cavité nasale chez les femelles |
Atteintes des voies respiratoires supérieures | Irritation des voies respiratoires supérieures | Feron et al. (1978) - Rat (12 mâles et 12 femelles), Lapin (4 mâles et 4 femelles), Hamster (20 mâles et 20 femelles)
- Rat : espèce la plus sensible, effets rapportés dès 0,4 ppm chez mâles (cc non toxique chez le lapin et le hamster) |
Atteintes des voies respiratoires supérieures | Autres atteintes des voies respiratoires supérieures | Dorman et al. (2008) - Rat mâle Fisher F344 adulte (n=12 rats/cc)
- à partir de 0,47 mg/m3 : modifications histopathologiques inflammatoires localisées au niveau des cavités nasales, métaplasie et hyperplasie nasales, métaplasie au niveau du larynx
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Atteintes des voies respiratoires inférieures | Emphysème pulmonaire | Lyon et al. (1970) - Rat Sprague-Dawley (7 mâles et 8 femelles), Cobaye (7 mâles et 8 femelles), Singe écureuil mâle (n=9), Chien Beagle mâle (n=4)
- 1,6 mg/m3 : modifications histopathologiques inflammatoires au niveau pulmonaire (infiltration interstitielle de leucocytes), emphysème occasionnel modéré, atteintes chez tous les animaux (plus prononcé chez le chien et le singe)
CE 2 chez le singe et le chien à 0,5 mg/m3 : lésions histopathologiques des poumons (emphysème modéré, congestion aiguë, vacuolisation focale dans les cellules épithéliales bronchiolaires ; n=2)
CE 2 chez le rat et le cobaye à 2,3 mg/m3 : inflammation pulmonaire (cobaye), hémorragie pulmonaire occasionnelle (rat, n=3) |
Atteintes des voies respiratoires inférieures | Autres atteintes des voies respiratoires inférieures | Dorman et al. (2008) - Rat mâle Fisher F344 adulte (n=12 rats/cc)
- à partir de 1,4 mg/m3 : métaplasie squameuse de l'ensemble de l'appareil respiratoire, fibrose et hémorragie pulmonaires |
Atteintes oculaires | Irritation des yeux | CLP H314
Lyon et al. (1970) - Rat Sprague-Dawley (7 mâles et 8 femelles), Cobaye (7 mâles et 8 femelles), Singe écureuil mâle (n=9), Chien Beagle mâle (n=4)
- A partir de 4,2 mg/m3 : irritations oculaires sévères chez le chien et le singe se manifestant par des larmoiements et la fermeture des yeux. Les rats et les cobayes semblent moins sensibles.
Feron et al. (1978) - Rat (12 mâles et 12 femelles), Lapin (4 mâles et 4 femelles), Hamster (20 mâles et 20 femelles)
- Effet rapporté chez les 3 espèces : irritation oculaire |
Atteintes cutanées | Irritation de la peau | CLP H314
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Bibliographie
Acroléine - Fiche Toxicologique 57. INRS, 2021.
Dorman DC et al. - Respiratory tract responses in male rats following subchronic acrolein inhalation. Inhal Toxicol. 2008 ; 20(3) : 205-216.
Feron VJ et al. - Repeated exposure to acrolein vapour: subacute studies in hamsters, rats and rabbits. Toxicology. 1978 ; 9(1-2) : 47-57.
Lyon JP et al. - Repeated and continuous exposure of laboratory animals to acrolein. Toxicol Appl Pharmacol. 1970 ; 17(3) : 726-732.
Michiharu M et al. - Carcinogenicity and chronic toxicity of acrolein in rats and mice by two-year inhalation study. Regul Toxicol Pharmacol. 2021 ; 121 : 104863.
Monographie 128. CIRC, 2021.
Parent RA et al. - Metabolism and distribution of [2,3-14C]Acrolein in Sprague-Dawley rats. II. Identification of urinary and fecal metabolites. Toxicol Sci. 1998 ; 43 : 110-120.
Stevens JF et Maier CS - Acrolein: sources, metabolism, and biomolecular interactions relevant to human health anddisease. Mol Nutr Food Res. 2008 ; 52 : 7-25.