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  5. 1,2-Epoxypropane (rubrique sélectionnée)

1,2-Epoxypropane

Mise à jour : 15 octobre 2024

Substance revue par les experts de l'INRS (2021).

Repérage du caractère perturbateur endocrinien sur les listes de l'ANSES et/ou ED Lists et/ou DEDuCT (2023).

Généralités

Identification

  • N° CAS

    75-56-9
  • Synonymes

    • 1,2-époxypropane
    • Méthyloxiranne
    • Oxyde de propylène

Valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP)

  • Nature

    réglementaire contraignante
  • VLEP-8h

    • 2,4 mg/m³
    • 1 ppm
  • Mentions

    Sensibilisant cutané (MAK, ACGIH)

Classifications

  • Mentions de danger CLP

    • H224
    • H302
    • H311
    • H319
    • H331
    • H335
    • H340
    • H350
  • Pertubateur endocrinien

    Avéré ou présumé

    Substance présente sur la liste DEDuCT III.

  • Catégories

    • C1B
    • M1B

Toxicocinétique et métabolites

Eléments de toxicocinétique

Il existe peu de données disponibles sur la toxicocinétique de l'oxyde de propylène chez l'homme. L'oxyde de propylène et/ou ses métabolites sont facilement absorbés par les voies gastro-intestinales et respiratoires et largement distribués dans les principaux organes. Aucune donnée n'est disponible pour l'absorption cutanée, mais les données de toxicité aiguë indiquent le potentiel d'absorption cutanée du liquide. Aucune conclusion ne peut être tirée concernant le potentiel d'absorption cutanée de la vapeur. L'oxyde de propylène forme des adduits avec les acides nucléiques et des protéines, dont l'hémoglobine, chez l'homme, le chien, le rat et la souris (CIRC 1994, ECB 2002).

Comme l'oxyde d'éthylène, l'oxyde de propylène est également métabolisé via deux voies : la conjugaison avec le glutathion (voie principale) et l'hydrolyse en 1,2-propanediol (CIRC 1994, SCOEL 2010). L'excrétion de l'oxyde de propylène et de ses métabolites devrait se faire principalement par l'urine et l'air expiré (ECB 2002). Une demi-vie de 13,6 h a été déterminée pour l'oxyde de propylène, dans du sang humain, in vitro, soit environ 4 fois plus longue que celle de l'oxyde d'éthylène (Pauwels et Veulemans, 1998).

 

Chez les rats exposés par inhalation, il existe une forte absorption d'oxyde de propylène, qui est ensuite largement métabolisé et éliminé rapidement (CIRC 1994). Chez des rats mâles Fischer 344/N exposés par voie nasale seulement pendant 60 min à 14 ppm d'oxyde de propylène, les concentrations sanguines ont augmenté au cours des 10 premières minutes avant d'atteindre un plateau à environ 3 ng/g de sang (Maples & Dahl, 1993).

Sur la base d'une élimination exponentielle, Farmer et ses collaborateurs (1982) ont calculé que la demi-vie de l'oxyde de propylène inhalé chez le rat était de 40 minutes (ACGIH 2014).Des études chez l'animal ont suggéré que la clairance du sang peut être limitée à des niveaux d'exposition plus élevés, indiquant une saturation du métabolisme (ECB, 2002).

Métabolites

Le métabolisme se produit principalement par conjugaison avec le glutathion. L'oxyde de propylène peut également être hydrolysé par l'époxyde hydrolase en 1,2-propanediol, qui est ensuite métabolisé en acides lactique et pyruvique.

Effets toxiques

Classe toxicologique Effet toxique Conditions expérimentales
Effets cancérogènes et/ou mutagènes Cancer nasal

CLP H350 et CIRC 2B

 

CIRC 1994

- Souris (200 ou 400 ppm ; 6h/j, 5j/s, 103 sem) : à 400 ppm, hémangiomes et hémangiosarcomes de la cavité nasale et quelques tumeurs épithéliales nasales malignes.

 

- Rat (100-400 ppm ; 6h/j, 5j/s, 103 sem) mâles et femelles : adénomes papillaires de la cavité nasale.

Effets cancérogènes et/ou mutagènes Autres cancers

CIRC 1994

Rat (100-400 ppm ; 6h/j, 5j/s, 103 sem) 
- mâles : incidence accrue de phéochromocytomes surrénaliens,
- femelles : adénomes et carcinomes de la thyroïde, incidence accrue de fibroadénomes et d'adénocarcinomes mammaires.

Effets cancérogènes et/ou mutagènes Effets mutagènes

CLP H340 et CIRC 2B

 

CIRC 1994

L'oxyde de propylène est un composé électrophile faible qui alkyle directement les macromolécules, introduisant un groupe hydroxypropyle aux centres nucléophiles. Sa réactivité chimique est environ 4 fois inférieure à celle de l'oxyde d'éthylène apparenté.

 

ECB 2002

Dans les études de génotoxicité in vitro, l'oxyde de propylène donne des résultats positif clairs et directs dans une grande variété de tests standards, provoquant des mutations dans les bactéries, les champignons et les cellules de mammifères en l'absence d'activation métabolique.

Atteintes des voies respiratoires supérieures Irritation des voies respiratoires supérieures

CLP H335

 

CIRC 1994

- Rats mâles Fischer 344  exposés à 0, 10, 20, 50, 150 ou 525 ppm de vapeur d'oxyde de propylène jusqu'à quatre semaines, suivi d'une récupération jusqu'à quatre semaines ; la toxicité et la prolifération cellulaire ont été examinées dans la cavité nasale  (Eldridge et al., 1994).

 

- Aucun effet observé à 50 ppm d'oxyde de propylène. L'hyperplasie épithéliale respiratoire, la dégénérescence de l'épithélium olfactif et la prolifération cellulaire aux deux sites dépendent de la dose et du temps et sont réversibles à l'arrêt de l'exposition. 

 

ECB 2002

L'exposition à la vapeur a provoqué une irritation des yeux et des voies respiratoires supérieures chez l'homme, confirmée par des observations sur des souris, des rats et des cobayes.

Chez le rat et la souris, une exposition répétée par inhalation à l'oxyde de propylène pendant deux ans produit une inflammation chronique de l'épithélium nasal chez le rat et la souris; à 30 ppm, ces effets ne sont que marginaux, alors que des concentrations de 100 ppm et plus produisent des dommages épithéliaux nasaux prononcés. Il est possible que le rat soit particulièrement sensible à ces effets locaux en raison des caractéristiques morphologiques des cornets nasaux du rat conduisant à des schémas d'écoulement d'air qui peuvent augmenter le dépôt localisé dans les voies respiratoires supérieures chez cette espèce.

Atteintes oculaires Irritation des yeux

CLP H319

 

ECB 2002

L'exposition à la vapeur a provoqué une irritation des yeux et des voies respiratoires supérieures chez l'homme, confirmée par des observations sur des souris, des rats et des cobayes.

Bibliographie

ACGIH - Propylene oxide, 2014.

Farmer PB, Gorf SM et Bailey E - Determination of hydroxypropylhistidine in haemoglobin as a measure of exposure to propylene oxide using high resolution gas chromatography mass spectrometry. Biomed Mass Spectro. 1982 ; 9 , 69-71.

Maples KR et Dahl AR - Levels of epoxides in blood during inhalation of alkenes and alkene oxides. Inhal Toxicol. 1993 ; 5 : 43-54.

Methyloxirane - Europen Union Risk Assessment Report. Volume 23. ECB, 2002.

Pauwels W et Veulemans H - Comparison of ethylene, propylene and styrene-7,8-oxide in vitro adduct formation on the N-terminal valine in human haemoglobin and on N7-guanine in human DNA. Muta Res. 1998 ; 418 : 21-33.

Propylene oxide - Monographie 60. CIRC, 2014.

Propylene oxide - Recommendation from the Scientific Committee on Occupational Exposure Limits. SCOEL SUM 161, 2010.

En savoir plus

MiXie France est un outil simple et facile à utiliser qui permet, à partir de données de mesure, d'évaluer le potentiel additif ou non des substances chimiques et de situer les niveaux d'exposition cumulés par rapport aux valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP).