Eléments de prévention médicale (mars 2017)
I. Examen médical initial
Le salarié doit être averti du risque pour sa santé.
Le médecin du travail doit rechercher des antécédents d’allergie au méthacrylate de méthyle.
Il recherche également des antécédents d’asthme et peut faire pratiquer des épreuves fonctionnelles respiratoires qui serviront d’élément de référence pour le suivi ultérieur.
II. Examen médical périodique
L’interrogatoire et l’examen clinique permettent de rechercher des manifestations rythmées ou non par le travail :
- cutanées : lésions eczématiformes,
- rhinite,
- toux ou dyspnée pouvant faire évoquer un asthme,
- symptômes respiratoires variés persistant plusieurs mois et survenant dans les suites d’une atteinte plus aiguë nasale, respiratoire ou cutanée.
Les examens complémentaires seront déterminés par la symptomatologie décrite par le patient.
Dans l’approche multidisciplinaire du problème de santé sur les lieux de travail, la prévention des dermatoses professionnelles est prioritaire. En dehors de l’action collective visant à la suppression ou la réduction du contact cutané, le service de médecine du travail a un rôle important reposant essentiellement sur l’hygiène et la protection. L’information et le conseil trouvent ici toute leur place.
Le programme de protection individuelle comporte trois étapes :
Avant et pendant le travail
Première étape. Utilisation de moyens de protection individuelle : vêtements protecteurs (avec une mention particulière pour les gants), crèmes et/ou gels de protection.
Le port de vêtements protecteurs, et essentiellement des gants, est capital (toutefois ces gants peuvent être eux-mêmes source d'irritation ou d'allergie).
La nature des gants doit être adaptée à la gestuelle, aux produits utilisés et à l'environnement de travail. Le gant doit être choisi, "prescrit".
En complément, on peut y associer l'application au travail de crèmes protectrices qui ne protègeront pas de l'allergie, mais limiteront l'irritation et faciliteront le nettoyage cutané.
Après le travail
Deuxième étape. Nettoyage adéquat du tégument, et en particulier des mains, parfois de manière répétitive au cours de la journée.
L'hygiène cutanée et le nettoyage adéquat des mains sont des étapes importantes. L'utilisation de produits de nettoyage adaptés, les moins irritants possibles, sera conseillée.
Sont à proscrire les savons trop agressifs (pH trop alcalin), trop abrasifs. Diverses firmes spécialisées ont développé des formulations très actives sur les salissures, formulations dont le pouvoir irritant est par ailleurs réduit.
De même, le lavage avec des solvants organiques est à proscrire et la vigilance doit être renforcée lors des lavages répétitifs.
Troisième étape. Soins du tégument : emploi de crèmes ou d'onguents à vocation "réparatrice", émolliente et/ou anti-inflammatoire. Le "traitement" des mains après le travail, pour éviter la sécheresse et un état de rugosité de la peau, doit être développé avec utilisation de crèmes et d'émollients. Cette pratique évitera ou limitera l'irritation.
III. Cas particulier du maintien dans l’emploi du salarié porteur d’une maladie professionnelle
Le maintien dans l’emploi n’est possible que si une prévention technique renforcée permet de réduire les émissions de méthacrylate de méthyle au poste de travail et que si la symptomatologie disparaît après ces mesures de prévention.