Critères de reconnaissance (octobre 2007)
I. Eczéma
a) Critères médicaux
Intitulé de la maladie tel qu’il est mentionné dans le tableau
Dermites eczématiformes récidivant en cas de nouvelle exposition ou confirmées par un test épicutané.
Exigences légales associées à cet intitulé
L’enquête dermato-allergologique en médecine du travail nécessite un interrogatoire soigneux, un examen clinique minutieux et la réalisation de patch-tests, à la recherche d’un éventuel allergène de contact en cas d’eczéma, parfois de prick tests ou de tests ouverts, à la recherche d’une allergie de type immédiat si une urticaire de contact est suspectée.
Le diagnostic d’un eczéma de contact allergique repose essentiellement sur 2 critères : l’anamnèse et la positivité des tests épicutanés. L’anamnèse doit être très minutieuse : il convient d’établir la chronologie des faits, en faisant préciser la date et les circonstances d’apparition des premières lésions, leur siège, le mode d’évolution des poussées ultérieures. Elle est complétée par l’étude des gestes professionnels, des produits manipulés, l’enquête éventuelle sur le lieu de travail, l’effet favorable ou non de l’arrêt de travail. On s’attache à l’identification des produits suspects dans les différents domaines : vestimentaire, cosmétique, médicamenteux et on établit le rôle possible des substances liées à l’activité professionnelle ou aux activités de loisirs.
La rythmicité professionnelle doit être recherchée. Il faut noter qu’elle peut être parfois difficile à retrouver (présence de l’allergène dans des produits domestiques, cosmétologiques, même médicamenteux… dans les activités de bricolage, sportives…). Il faut savoir la rechercher précisément et étayer une éventuelle « épreuve de reprise » négative.
L’interrogatoire s’attachera à reconstituer l’histoire et l’évolution des lésions (recherche de récidive).
L’utilisation de tests épicutanés devrait être envisagée systématiquement, mais ils ne sont pas obligatoires en cas d’épreuve de reprise positive. Ils doivent être réalisés par des personnes ayant l’habitude d’interpréter les résultats afin de valider les critères de pertinence des tests et d’imputabilité de la substance.
Les tests épicutanés peuvent être lus à partir de la 48è heure mais cette lecture seule est tout à fait insuffisante du fait de réactions plus tardives. Classiquement, deux lectures sont nécessaires : à 48 et 72 heures, et même à 96 heures. Des lectures encore plus tardives sont parfois recommandées.
Selon les critères admis par l’International Contact Dermatitis Research Group (ICDRG), une gradation des résultats est reconnue internationalement :
- réaction négative.
- + ? réaction douteuse : érythème discret.
- + faible réaction : érythème, infiltration discrète et papules éventuelles.
- ++ réaction importante : érythème, infiltration, papules, vésicules.
- +++ réaction très importante : érythème intense, infiltration, vésicules coalescentes pouvant aboutir à une bulle.
- IR phénomène d’irritation, quel qu’il soit.
- NT non testé.
L’étape suivante, d’importance primordiale, consiste en une analyse critique des résultats en fonction des symptômes présentés dans le but d’établir la pertinence actuelle de ceux-ci. La pertinence ancienne des tests, même si elle est d’interprétation plus aléatoire, est également utile à rechercher.
Des tests complémentaires s’avèrent parfois indispensables, ainsi que des tests ouverts avec certains produits suspectés, des tests d’usage et des tests répétitifs (Repeated Open Application Test ou ROAT).
b) Critères administratifs
Délai de prise en charge
15 jours.
Liste des travaux susceptibles de provoquer la maladie
Indicative.