Accès rapides :

Vous êtes ici :

  1. Accueil
  2. Publications et outils
  3. Bases de données
  4. Tableaux des maladies professionnelles
  5. Fiche Tableau des maladies professionnelles (rubrique sélectionnée)

Tableaux des maladies professionnelles

Régime général tableau 33

Maladies professionnelles dues au béryllium et à ses composés

Revenir à la recherche
Tableau et commentaires
Tableau et commentaires

Critères de reconnaissance (octobre 2007)

I. Dermites

a) Critères médicaux

Intitulé de la maladie tel qu’il est mentionné dans le tableau

Dermite aiguë irritative ou eczématiforme récidivant en cas de nouvelle exposition au risque.

Exigences légales associées à cet intitulé

L’enquête dermato-allergologique en médecine du travail nécessite un interrogatoire soigneux, un examen clinique minutieux et la réalisation de patch-tests, à la recherche d’un éventuel allergène de contact en cas d’eczéma, parfois de prick tests ou de tests ouverts, à la recherche d’une allergie de type immédiat si une urticaire de contact est suspectée.

Le diagnostic d’un eczéma de contact allergique repose essentiellement sur 2 critères : l’anamnèse et la positivité des tests épicutanés. L’anamnèse doit être très minutieuse : il convient d’établir la chronologie des faits, en faisant préciser la date et les circonstances d’apparition des premières lésions, leur siège, le mode d’évolution des poussées ultérieures. Elle est complétée par l’étude des gestes professionnels, des produits manipulés, l’enquête éventuelle sur le lieu de travail, l’effet favorable ou non de l’arrêt de travail. On s’attache à l’identification des produits suspects dans les différents domaines : vestimentaire, cosmétique, médicamenteux et on établit le rôle possible des substances liées à l’activité professionnelle ou aux activités de loisirs.

La rythmicité professionnelle doit être recherchée. Il faut noter qu’elle peut être parfois difficile à retrouver (présence de l’allergène dans des produits domestiques, cosmétologiques, même médicamenteux… dans les activités de bricolage, sportives…). Il faut savoir la rechercher précisément et étayer une éventuelle « épreuve de reprise » négative.

L’interrogatoire s’attachera à reconstituer l’histoire et l’évolution des lésions (recherche de récidive).

L’utilisation de tests épicutanés devrait être envisagée systématiquement, mais ils ne sont pas obligatoires en cas d’épreuve de reprise positive. Ils doivent être réalisés par des personnes ayant l’habitude d’interpréter les résultats afin de valider les critères de pertinence des tests et d’imputabilité de la substance.

Les tests épicutanés peuvent être lus à partir de la 48è heure mais cette lecture seule est tout à fait insuffisante du fait de réactions plus tardives. Classiquement, deux lectures sont nécessaires : à 48 et 72 heures, et même à 96 heures. Des lectures encore plus tardives sont parfois recommandées.

Selon les critères admis par l’International Contact Dermatitis Research Group (ICDRG), une gradation des résultats est reconnue internationalement :

  • réaction négative.
  • + ? réaction douteuse : érythème discret.
  • + faible réaction : érythème, infiltration discrète et papules éventuelles.
  • ++ réaction importante : érythème, infiltration, papules, vésicules.
  • +++ réaction très importante : érythème intense, infiltration, vésicules coalescentes pouvant aboutir à une bulle.
  • IR phénomène d’irritation, quel qu’il soit.
  • NT non testé.

L’étape suivante, d’importance primordiale, consiste en une analyse critique des résultats en fonction des symptômes présentés dans le but d’établir la pertinence actuelle de ceux-ci. La pertinence ancienne des tests, même si elle est d’interprétation plus aléatoire, est également utile à rechercher.

Des tests complémentaires s’avèrent parfois indispensables, ainsi que des tests ouverts avec certains produits suspectés, des tests d’usage et des tests répétitifs (Repeated Open Application Test ou ROAT).

b) Critères administratifs

Délai de prise en charge

15 jours.

Liste des travaux susceptibles de provoquer la maladie

Indicative.

II. Conjonctivite

a) Critères médicaux

Intitulé de la maladie tel qu’il est mentionné dans le tableau

Conjonctivites aiguës ou récidivantes.

Exigences légales associées à cet intitulé
Exigences cliniques, diagnostiques, évolutives

Le diagnostic de conjonctivite est clinique (voir paragraphe 5 Description clinique de la maladie professionnelle, alinéa Diagnostic), la maladie pouvant être aiguë ou récidivante, ce qui laisse une large possibilité d’appréciation.

Examens complémentaires, modalités de réalisation, critères d’interprétation

Aucun examen complémentaire n’est exigé pour la reconnaissance.

b) Critères administratifs

Délai de prise en charge

5 jours.

Liste des travaux susceptibles de provoquer la maladie

Indicative.

III. Broncho-pnemopathie

a) Critères médicaux

Intitulé de la maladie tel qu’il est mentionné dans le tableau

Broncho-pneumopathie aiguë ou subaiguë diffuse avec apparition retardée de signes radiologiques le plus souvent discrets.

Exigences légales associées à cet intitulé
Exigences cliniques, diagnostiques, évolutives

Il n'y a pas de description clinique dans le tableau mais uniquement le nom générique de toutes les affections atteignant à la fois les bronches et les poumons. Seul est mentionné le caractère diffus qui suggère des signes d'auscultation pulmonaire et des images radiologiques dans les deux champs. Le déclenchement aigu ou subaigu laisse la place à un début rapide ou plus insidieux. L'apparition secondaire d'images pulmonaires (radiographiques ou tomodensitométriques) est demandée sans description de ces images.

Examens complémentaires, modalités de réalisation, critères d’interprétation

Aucun examen complémentaire n’est exigé pour la reconnaissance.

L'association d'un risque d'exposition (et encore plus d'un épisode d'inhalation aiguë), aux symptômes cliniques suggère fortement le diagnostic.

b) Critères administratifs

Délai de prise en charge

30 jours.

Liste des travaux susceptibles de provoquer la maladie

Indicative.
 

IV. Fibrose pulmonaire diffuse

a) Critères médicaux

Intitulé de la maladie tel qu'il est mentionné dans le tableau.

Fibrose pulmonaire diffuse avec signes radiologiques, troubles fonctionnels et signes généraux (amaigrissement, fatigue), confirmée par des épreuves fonctionnelles respiratoires, y compris les complications cardiaques (insuffisance ventriculaire droite) et les complications pleuro-pulmonaires secondaires (pneumothorax spontané).

Exigences légales associées à cet intitulé.
Exigences cliniques, diagnostiques, évolutives

L'intitulé exige des troubles fonctionnels non décrits mais le maître symptôme de la maladie est la dyspnée (suivie de la toux). La constatation d'un amaigrissement et de l'existence d'une fatigue sont exigés également. Les signes radiologiques ne dont pas décrits mais exigés, ce qui laisse la possibilité de prendre en compte les différentes variantes de l'expression radiologique. La fibrose doit être confirmée par des épreuves fonctionnelles respiratoires dont la nature et le résultat ne sont pas précisés. Cependant, la pratique d'une EFR, d'une mesure de la diffusion du CO et d'une gazométrie sont des éléments habituels du diagnostic et de l'évaluation du traitement et de l'évolution de cette maladie.

Il n'y a pas d'exigence clinique, diagnostique ou évolutive pour les complications cardiaques et pleuro-pulmonaires.

Examens complémentaires

Une imagerie (radiographies simples, et/ou tomodensitométrie) et les épreuves fonctionnelles sont exigées pour le diagnostic de la fibrose pulmonaire diffuse.

Aucun examen complémentaire particulier n'est cité pour le diagnostic des complications indemnisables (insuffisance ventriculaire droite et pneumothorax spontané).

b) Critères administratifs

Délai de prise en charge

25 ans.

Liste des travaux susceptibles de provoquer la maladie

Indicative.