Pathologie Guide de lecture
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Nom de la maladie
Gastro-entérite aiguë.
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Synonyme
- Diarrhée virale.
Transmission
Mode de transmission
La transmission est féco-orale. Elle se produit essentiellement lors d’un contact direct avec un sujet atteint ou via les mains souillées par des liquides biologiques infectés (selles, vomissements) ou par l'intermédiaire d'un support inerte souillé (surfaces, jouets…). La transmission est également possible par ingestion d'eau ou d'aliments contaminés, par un préparateur infecté.
Le norovirus se transmet très facilement et très rapidement, notamment du fait des grandes quantités de particules virales disséminées dans l’environnement (environ 106 particules virales par ml de selles ou de matières vomies), d’une excrétion pré symptomatique ainsi que d’une excrétion virale pouvant être longue (cf.infra) (R1).
Période de contagiosité
Elle est variable. L’excrétion virale dure le plus souvent 2 à 3 semaines mais reste possible jusqu’à 6 semaines chez les sujets aux extrémités des âges. Dans certains cas, en particulier chez les immunodéprimés, le portage du norovirus peut être chronique, jusqu’à 2 ou 3 ans, avec une excrétion virale régulière.
La maladie
Incubation
24 à 48 h.
Clinique
Les principaux signes cliniques sont la diarrhée aqueuse et les vomissements. Ils peuvent être associés à des signes secondaires comme les céphalées, la nausée et des crampes abdominales. Dans la plupart des cas, les signes cliniques disparaissent d’eux-mêmes dans les 48 h.
Diagnostic
La symptomatologie d’une gastro-entérite à norovirus est généralement moins sévère que celle observée pour le rotavirus. En revanche, aucun symptôme caractéristique ne permettra de distinguer une gastro-entérite à norovirus des autres viroses entériques.
La recherche de génomes viraux par biologie moléculaire (RT-PCR) (voire par des techniques immunochromatographiques) dans les selles est la technique utilisée pour déterminer l’étiologie de la gastro-entérite, lors de cas groupés.
Traitement
Pas de traitement spécifique hormis la réhydratation avec des solutions salines chez les personnes fragiles (jeunes enfants, immunodéprimés et personnes du 4ème âge).
Populations à risque particulier
Terrain à risque accru d'acquisition
Personnes âgées en institution et dans une moindre mesure les jeunes enfants. Individus immunodéprimés.
Terrain à risque accru de forme grave
4ème âge associé à une grande perte d’autonomie (GIR1 ou 2), immunodéprimés et en particulier suite à une greffe.
Cas particulier de la grossesse
Pas d’observation particulière dans la littérature.
Immunité et prévention vaccinale
Immunité naturelle
La protection contre les norovirus dépend de plusieurs facteurs. Le premier est génétique : 20 % environ des personnes sont génétiquement résistantes aux infections par norovirus, n’affichant pas les antigènes tissulaires de groupe sanguin (HBGA) à la surface de l’intestin. Les 80 % restants arborent ces antigènes sur les cellules du tractus digestif permettant au norovirus de se répliquer dans l’intestin. Cependant, un tiers de ces individus ont la capacité de produire une réponse immunitaire IgA intestinale très efficace dès le début de l’infection (ils peuvent néanmoins afficher une sérologie à norovirus positive) (8).
Ainsi, seule la moitié de la population serait susceptible à l’infection par norovirus. Pour les personnes susceptibles à la maladie, il y a une immunité intragénotypique à court terme (environ 3 mois) qui disparaîtrait très rapidement un an après l’infection. Ces individus ont généralement une sérologie très marquée mais qui ne leur confère en rien une protection contre le norovirus.