Que faire en cas d'exposition ? Guide de lecture
Définition d'un sujet exposé
Un sujet exposé (ou sujet contact) est une personne ayant eu un contact physique avec un cas possible ou confirmé, vivant ou décédé, ou un contact direct avec des fluides ou tissus biologiques, à partir du début de la fièvre du cas confirmé et ce quel que soit le niveau de risque (voir évaluation du risque) (R3).
Principales professions concernées
Personnels de soins en charge de patients infectés.
Personnels de laboratoires qui manipulent les prélèvements biologiques de patients infectés.
Personnels de laboratoires de recherche travaillant sur le virus Ebola ou sur des chauves-souris, des rongeurs ou des primates non humains originaires d'une zone d'épidémie d'Ebola.
Missions dans une zone d'épidémie d'Ebola.
Conduite à tenir immédiate
S'assurer que les mesures de protection sont en place.
Dans tous les cas :
- arrêt sécurisé des tâches en cours ;
- sortie de la victime de l'aire de soins ;
- retrait sécurisé de l'EPI avec respect scrupuleux des procédures.
En cas d'AES (R4):
- En cas d'effraction cutanée ou de projection sur la peau : nettoyage doux à l'eau et au savon puis désinfection avec de l'eau de Javel à 2,6 % de chlore actif dilué au 1/5ème (ou solution de Dakin) pendant 10 minutes.
En cas de projection sur les muqueuses, notamment oculaires : rincer abondamment avec eau ou sérum physiologique. - Consulter un médecin référent ou un médecin de garde aux urgences le plus tôt possible ou, si l'exposition survient en milieu communautaire, prendre contact immédiatement avec l'ESRH pour prise en charge.
Évaluer le niveau de risque de transmission du virus Ebola selon le type de contact avec un cas confirmé de MVE. Cf. Tableau 1 de l'avis du HCSP du 24 octobre 2014 (R5).
Évaluation du risque
Selon les caractéristiques de la source et le type d'exposition
Il est d'abord nécessaire de confirmer que les critères de suspicion diagnostique sont bien remplis : en l’absence d’épidémie d’ampleur en zone de circulation du virus, le diagnostic d’infection à virus Ebola doit être évoqué autant que nécessaire :
- devant tout cas cliniquement évocateur ;
- et exposition compatible dans les 21 jours précédant le début des signes : de retour d'une zone de circulation de virus responsable(s) de FHV ou ayant été en contact, sur le territoire français, avec un autre cas confirmé ou avec des liquides biologiques d’un cas confirmé (R3).
Un cas confirmé est défini comme tout cas pour lequel on dispose d'une confirmation biologique d'infection par le virus Ebola validée par le CNR des FHV.
Toute suspicion d’infection à virus Ebola relève de la déclaration obligatoire des fièvres hémorragiques africaines qui doit être notifiée sans délai à l’Agence régionale de santé après validation clinico-épidémiologique par un infectiologue et évaluation par le CNR pour convenir des explorations virologiques à mettre en œuvre.
-Produit biologique :
Tous les liquides biologiques
Type d'exposition
- Contact avec le sang ou un autre fluide corporel d'un patient infecté, ou suspecté d'être infecté par le virus Ebola ;
- Contact direct avec une personne présentant un syndrome hémorragique ou avec le corps d'un défunt, dans une zone à risque ;
- Travail dans un laboratoire qui détient des souches de virus Ebola ou des échantillons contenant le virus Ebola ;
- Travail dans un laboratoire qui détient des chauves-souris, des rongeurs ou des primates non humains originaires d'une zone d'épidémie d'Ebola ;
- Contact direct avec des chauves-souris, des rongeurs, des primates non humains ou d'autres animaux sauvages dans la zone à risque, ou en provenance de la zone à risque.
Selon l'avis du HCSP publié le 24 octobre 2014, le risque de contamination d'un sujet contact d'un patient atteint de MVE confirmée est défini selon trois niveaux de risque : très faible, faible et élevé. Les trois niveaux de risque sont présentés dans le Tableau 1 de cet avis (R5).
En cas d'exposition accidentelle d'un soignant, l'évaluation du niveau de risque permettant de poser une indication éventuelle de chimioprophylaxie est précisé dans l'avis du HCSP publié le 4 décembre 2014 ; quatre niveaux de risque y sont définis : faible, élevé, très élevé et maximal, présentés dans le Tableau 1 de cet avis (R4).
Selon les caractéristiques du sujet exposé
Risque majoré chez les moins de 5 ans et plus de 40 ans. Immunodépression.
Prise en charge du sujet exposé
Mesures prophylactiques
Le HCSP recommande de vacciner immédiatement après un accident d'exposition un sujet n'ayant pas été vacciné (R1). L'indication d'un traitement en complément d'une vaccination ou en l'absence de disponibilité de celle-ci sera discutée après avis collegial pluridisciplinaire, prenant en compte le statut de la personne source, les caractéristiques de la MVE et le choix éclairé de la personne exposée (R6).
Suivi médical
Le HCSP recommande, pour un sujet contact d'un cas possible ou confirmé de MVE (R5) :
- de mettre en place une démarche de suivi avec surveillance de la température bi-quotidienne pour toute personne identifiée comme à risque "faible" ou "élevé" ;
- d'accompagner ce suivi d'une information adaptée, complète du sujet contact ;
- les modalités d'organisation de ce suivi sont précisées dans l'avis du HCSP (R5) ;
- en cas d'apparition d'une fièvre (température supérieure ou égale à 38°C) ou de signes cliniques évocateurs de MVE, la personne contact :
- appelle immédiatement le Centre 15 et la cellule de coordination en charge de son suivi ;
- arrête ses activités ;
- s'isole en attendant sa prise en charge organisée par le SAMU/Centre 15.
Pour l'entourage du sujet exposé
Si le sujet exposé (ou sujet contact) est asymptomatique, aucune mesure d'éviction professionnelle, de quarantaine ou d'isolement n'est requise.
Grossesse : nécessité d'un suivi spécialisé.