Que faire en cas d'exposition ? [R1, R2] Guide de lecture
Définition d'un sujet exposé
Pour la scarlatine : personne en contact étroit et répété avec un sujet présentant une scarlatine dans les 48 h avant l'éruption et jusqu'à 48 h après un traitement efficace.
Pour l’exposition à des infections invasives : personne en contact étroit et répété avec un sujet infecté : membres de la famille vivant sous le même toit, ou ayant été en contact proche pendant plus de 24 heures dans la semaine précédant le début d’une infection invasive.
NB : Seule l'exposition à des infections invasives à streptocoque pyogène fait l'objet d'un consensus. En l'état actuel des données, il n'y a aucun consensus concernant la prise en charge des personnes exposées à des formes non invasives (angine, scarlatine...), ni pour le dépistage et la surveillance systématique du portage oropharyngé et anal des soignants.
Principales professions concernées
Personnel soignant en contact avec des malades infectés et personnes en contact avec des enfants.
Personnel de laboratoire.
Conduite à tenir immédiate
- S’assurer du traitement du cas index.
- Isolement en cas d’atteinte grave ou de lésion disséminante (pneumopathie, lésions cutanées étendues…).
- En cas d’infections invasives : rechercher les contacts ayant eu lieu dans les 7 jours précédant le début de la maladie et jusqu’à la fin des 24 premières heures du traitement spécifique du cas et les informer de la nécessité de consulter devant la survenue de tout signe pathologique (fièvre, douleur, altération de l’état général, lésion cutanée ou muqueuse, angoisse…) du fait de possibilité rare de cas secondaires se manifestant de façons très diverses.
- En cas de cas groupés de scarlatine, informer les personnes contact de consulter en cas d'apparition de symptômes.
- En cas de cas groupés d’infections invasives à Streptococcus pyogenes associées aux soins : un dépistage du portage pharyngé de S. Pyogenes chez le personnel est recommandé avec traitement par une antibiothérapie d’éradication si positivité et éviction pendant les 24 premières heures de traitement antibiotique (R1) .
Évaluation du risque
Selon les caractéristiques de la source et le type d'exposition
Produits biologiques : sécrétions muqueuses (nasales, vaginales), écoulements de lésions cutanées, liquides biologiques contaminés en cas d’infection invasive.
Type d'exposition
Contact (sécrétions respiratoires, contact cutané) avec personne atteinte (soins, collectivité d’enfants, institution de personnes âgées) ; les collègues de travail ne sont pas considérés comme sujet contact.
Selon les caractéristiques du sujet exposé
Recherche des personnes à risque d’infection invasive. (cf. personnes à risque d'infection grave)
Prise en charge du sujet exposé
Mesures prophylactiques
Nettoyage des zones contacts et des plaies.
En cas de forme invasive :
Pour les sujets contacts sans facteur de risque personnel : l'antibioprophylaxie n'est pas recommandée.
Pour les sujets contacts à risque : antibioprophylaxie par céphalosporine ou macrolide (R2).
En cas de forme non invasive, il n'y a habituellement pas d'indication à un traitement antibiotique prophylactique. Cependant, prendre un avis spécialisé si le sujet contact est immunodéprimé.
Suivi médical
Surveillance de l'apparition de signes cliniques (fièvre, douleur, altération de l’état général, lésion cutanée ou muqueuse, angine, angoisse…) dans les 30 jours suivant le contact avec un sujet atteint d’une infection invasive.
En cas de grossesse
Pour l'entourage du sujet exposé
Lorsqu’un sujet exposé à risque est mis sous antibioprophylaxie, une antibioprophylaxie sera également prescrite aux sujets de son entourage exposés de la même façon (indépendamment de la notion de facteur de risque).