Que faire en cas d'exposition ? Guide de lecture
Définition d'un sujet exposé
Principales professions concernées
Principalement, soins de "maternage" au contact d'enfants de moins de 3 ans, contact étroit avec des personnes excrétrices de CMV (kinésithérapie respiratoire, soins chez des transplantés ou immunodéprimés).
Conduite à tenir immédiate
Rechercher une éventuelle grossesse, y compris chez les autres femmes qui auraient pu être également exposées.
Évaluation du risque
Selon les caractéristiques de la source et le type d'exposition
En moyenne 23 % des enfants gardés en crèche sont excréteurs asymptomatiques (R1).
Dans une étude française réalisée chez 256 enfants de 6 crèches (âge moyen de 20 mois), 52 % excrètent du CMV dans leur salive (7).
Produits biologiques : sécrétions oro-pharyngées, urines, salive, larmes sont potentiellement infectants.
Type d'exposition
Contact rapproché avec les liquides biologiques des enfants ou de patients excréteurs de CMV.
Selon les caractéristiques du sujet exposé
Risque particulier en cas de grossesse (Cf populations à risque particulier).
Prise en charge du sujet exposé
Mesures prophylactiques
- Pas d'indication à une prophylaxie antivirale ;
- Pas d'indication à la perfusion d'Ig anti-CMV, inconstamment efficaces.
Suivi médical
En dehors des femmes enceintes, pas de suivi mais rappeler l'importance des mesures de prévention, notamment pour les personnels féminins en âge de procréer en contact avec de jeunes enfants et/ou mères de jeunes enfants : éviter les contacts avec les liquides biologiques (urines, salive...), se laver fréquemment les mains ou friction avec une solution hydro-alcoolique, notamment lors des changes ou de la toilette ; éviter le partage d'objets tels cuillères, jouets..
En cas de grossesse
Limiter autant que possible le contact avec les urines, la salive, les larmes des enfants de moins de 3 ans ou des patients excréteurs : lavage soigneux des mains à l'eau et au savon ou utilisation de solution hydroalcoolique pour une désinfection des mains après tout contact avec un liquide biologique.
Informer le gynécologue-obstétricien en charge du suivi de la grossesse.
En ce qui concerne le dépistage sérologique systématique de l'infection à CMV chez les femmes enceintes, les évolutions récentes dans les méthodes de diagnostic, les outils permettant d'évaluer le pronostic et les traitements en cours d'évaluation font que son intérêt est de plus en plus évoqué ; mais en 2018, le HCSP a ré-affirmé que les critères d'un bon dépistage, tels que définis par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), n'étaient toujours pas réunis pour envisager un dépistage systématique et que seul restait préconisé un dépistage orienté sur des signes cliniques chez la mère (symptômes grippaux, syndrome mononucléosique) ou sur la découverte d'anomalies échographiques compatibles (R1). La position quant à ce dépistage systématique en population générale est la même dans les autres pays industrialisés (5).
Pour les femmes enceintes dont la sérologie serait connue comme séronégative :
- il n'y a pas d'indication à un suivi sérologique ni indication d'éviction, mais il est conseillé de limiter au maximum les contacts avec les liquides biologiques durant toute la grossesse et de respecter les mesures d'hygiène ;
- si une surveillance est souhaitée par la femme : il n'y a pas de consensus actuel sur ses modalités : à voir, au cas par cas avec le gynécologue-obstétricien.