Données épidémiologiques Guide de lecture
Population générale
Le virus de l’hépatite E est la première cause d’hépatite aigüe dans le monde.
Au niveau mondial, on dénombre chaque année plus de 3 millions d'hépatites E aiguës symptomatiques et l’OMS estime que l’hépatite E aurait provoqué environ 44 000 décès en 2015 (soit 3,3 % de la mortalité due à l’hépatite virale) (4).
Deux zones épidémiques sont actuellement distinguées (5) :
- Une zone géographique à forte endémicité (Afrique, Moyen-Orient, Asie, Amérique centrale) où il existe des épidémies d'hépatites E cliniques, et où les hépatites E représentent plus de 25 % des hépatites aiguës. Dans ces pays, une séroprévalence de 10 à 70 % est rapportée.
- La deuxième zone correspond à des pays de moindre endémicité (pays industrialisés d'Europe, d'Amérique ou d'Asie (Japon)). Il n'existe pas ou peu d'épidémie et les hépatites E représentent moins de 25 % des cas d'hépatites cliniques.
Dans ces pays de la « deuxième zone », les hépatites E, plus fréquentes chez les hommes de plus de 50 ans, sont :
- soit le plus souvent autochtones et dans ce cas les génotypes identifiés sont les types 3 (majoritairement) et 4 (rarement en Europe) ;
- soit très rarement importées de zones endémiques (génotypes 1 et 2).
Pour les hépatites E non importées de zones endémiques, les modes de transmission ne sont généralement pas identifiés, à l'exception d'un nombre important de cas par transmission alimentaire zoonotique dont l'origine est la viande de porc, de sanglier ou de cerf, et des cas exceptionnels par transmission interhumaine (famille, personnel médical).
En France, le CNR dénombre chaque année depuis 2018, entre 2 500 et 3 000 cas d'hépatite E aiguë symptomatique (6). Seulement 1 % des cas étaient importés.
La fréquence des hépatites E est plus élevée dans le Sud de la France et plus d'un tiers des sujets infectés a consommé des produits à base de foie de porc cru. Il existe une très forte homologie entre les souches isolées chez les cas autochtones et les souches isolées du porc. L'augmentation des cas est due en partie à une meilleure connaissance de cette maladie et également à l'amélioration de qualité des tests diagnostiques.
En France, la séroprévalence nationale évaluée en 2015 chez les donneurs de sang était de 22,4 %, avec une disparité selon les régions (40 % dans le Sud de la France) (7).
Il y a également une grande disparité dans le monde, liée aux habitudes alimentaires.
Milieu professionnel
Séroprévalence plus élevée chez les éleveurs de porc, les vétérinaires, les forestiers et les chasseurs.
Personnel soignant : aucun cas connu.
En laboratoire
Aucun cas connu.