Données épidémiologiques [1-12] Guide de lecture
Population générale
La majorité des cas de FHV dans le monde sont dus aux Hantavirus (2 millions de cas estimés par an dans le monde dont plus de 7 000 décès ; voir la fiche spécifique Hantavirus) et au virus de la fièvre jaune endémo-épidémique en zone inter-tropicale d’Afrique (90 % des cas rapportés) et d’Amérique (d’après l’OMS, 200 000 cas estimés par an, dont 30 000 décès, seule une minorité étant notifiée).
Le virus Lassa est endémique en Afrique sub-saharienne notamment au Nigeria, en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone. Certains auteurs estiment qu’il y aurait de 100 000 à 300 000 cas de Lassa chaque année en Afrique de l’Ouest parmi lesquels 5 000 à 6 000 personnes décèdent.
Dans la dernière épidémie d'ampleur de FHV à virus Marburg touchant plus de 350 personnes en Angola en 2005 la létalité était de 90 %.
Milieu professionnel
Dans les pays d'endémie, de nombreux cas de contamination de professionnels de santé ont été décrits, notamment avec les virus Lassa, Marburg et Crimée-Congo, en absence de respect des mesures d'hygiène de base.
Le premier cas de fièvre de Lassa est survenu en 1969 chez une sage-femme missionnaire au Nigéria, décédée. Deux infirmières qui s'étaient occupées d'elle ont contracté la maladie.
En 2008, le virus Lujo a été identifié pour la première fois à la suite du décès de 4 paramédicaux en Afrique du Sud, contaminés lors de leur activité professionnelle. Des cas de transmission FHCC par piqûres ou exposition à des produits biologiques chez des soignants ont été décrits.
Les cas importés en Europe sont rares et les cas secondaires exceptionnels quand les précautions standard sont respectées :
- le virus Marburg a été identifié pour la première fois en 1967 au cours d’une épidémie à Marburg et à Francfort, en Allemagne, et à Belgrade, en ex-Yougoslavie : 25 cas de FHV dont 7 décès, à partir de singes venus d’Ouganda. La survenue de 6 cas secondaires témoigne d’une transmission interhumaine possible ;
- 12 cas de fièvre de Lassa ont été importés en Grande Bretagne de 1971 à 2009 sans cas secondaire. 1 cas de fièvre de Crimée-Congo a été pris en charge en France en 2004, avec un retard au diagnostic sans cas secondaire ;
- En 2016, un personnel de santé rapatrié du Togo décède en Allemagne d’une fièvre de Lassa (diagnostic initial : paludisme) entraînant un cas secondaire chez un employé des pompes funèbres.
- En 2017, transmission autochtone en Espagne d'une fièvre hémorragique de Crimée Congo à une infirmière à partir d'un cas infecté à partir d'une morsure de tique.