Que faire en cas d'exposition ? Guide de lecture
Définition d'un sujet exposé
Sujet ayant été au contact de l’environnement d’avortements chez des ruminants infectés (produits de mise bas, laine, fumiers...).
Principales professions concernées
Professionnels en contact avec des animaux (principalement caprins, ovins et bovins) et leurs produits (placenta, avortons) et sous-produits (cuir, laine, litières…), en particulier les éleveurs, les ouvriers d'abattoirs et les vétérinaires.
Le personnel des laboratoires, principalement lors de la manipulation d'échantillons animaux ou humains contenant Coxiella burnetii.
Obstétriciens et sages-femmes lors de manœuvres obstétricales sur une femme infectée (un cas rapporté).
Conduite à tenir immédiate
- Soustraire de l’exposition toutes les personnes à risque.
- S'assurer du port des protections individuelles (R1).
Évaluation du risque
Selon les caractéristiques de la source et le type d'exposition
Produits biologiques : produits de mises-bas, sécrétions vaginales, laine d’un animal infecté soit directement soit contaminant l’environnement (litières…).
Le HCSP considère qu'un élevage excréteur qui représente un risque avéré de fièvre Q pour l'homme est :
- un élevage cliniquement atteint et durant au moins 18 mois après la survenue des avortements en série ;
- ou tout élevage comprenant au moins un animal significativement positif pour lequel une PCR en temps réel sera trouvée supérieure au seuil de 104 bactéries/écouvillon vaginal (ou équivalent) dans un rayon de 4 km autour d'un foyer de cas humains (R1).
Type d'exposition
Inhalation de particules infectantes présentes chez l’animal et dans l’environnement, en particulier au cours des mises bas en bâtiment, ou lors de la manipulation de laine, de fumier et de litière d'animaux infectés. Ceci inclut des personnes qui résideraient ou séjourneraient dans une zone où, sur une période donnée, a lieu une épidémie.
Spécificité de l'exposition au laboratoire
Selon les caractéristiques du sujet exposé
Risque accru de formes graves selon terrain (valvulopathie cardiaque, prothèse valvulaire ou vasculaire, immudépression, grossesse).
Prise en charge du sujet exposé
Mesures prophylactiques
Pas de traitement prophylactique systématique.
Si terrain à risque de forme chronique ou de forme grave, l’intérêt d’une prophylaxie antibiotique peut être discuté selon l’avis spécialisé.
Suivi médical
Clinique : si symptômes dans les 2 à 6 semaines : évoquer le diagnostic. À ce stade, la PCR peut être intéressante.
Une sérologie peut être proposée même en l’absence de signes cliniques, si terrain à risque de forme chronique ou de forme grave (valvulopathie, immunodépression).
En cas de grossesse
Le dépistage sérologique systématique chez une femme enceinte exposée ne présentant aucun symptôme ne peut être recommandé car en l’état actuel des connaissances la balance bénéfice/risque du traitement des femmes enceintes asymptomatiques ayant un diagnostic sérologique de fièvre Q aiguë est inconnue (R1).
Suspecter le diagnostic si, après exposition au cours d'une grossesse, survient une fièvre inexpliquée, une anomalie de grossesse. À ce jour, malgré un niveau de preuve scientifique extrêmement faible, la recommandation proposée est de traiter par cotrimoxazole au moins 5 semaines et éventuellement jusqu'à 2 semaines avant l'accouchement. La balance bénéfice/risque de l’indication et du choix du traitement doit être soigneusement évaluée. Il doit être conduit en lien avec des spécialistes (R1, 11).
Pour l'entourage du sujet exposé
Si exposition identique : surveillance clinique et, si terrain à risque, traitement antibiotique après avis spécialisé.